Le pouvoir d’achat reste au cœur des discussions entre
syndicats de fonctionnaires et ministère concerné. Les premiers attendent des
gestes forts du second, tant sur la revalorisation du point d’indice que sur la
suppression du jour de carence.
Chauffés à blanc par cinq années d’austérité sous le mandat de Nicolas
Sarkozy, les syndicats de fonctionnaires attendent le gouvernement de Jean-Marc
Ayrault au tournant.
Il faut dire que les fonctionnaires ont constitué un gros bataillon d’électeurs pour la gauche lors des dernières présidentielle et législatives. 65 % d’agents du secteur public ont ainsi, lors du second tour du 7 mai dernier, accordé leur vote à François Hollande.
Néanmoins, toutes les centrales ont en tête la contrainte budgétaire à laquelle sont soumis les pouvoirs publics. « Nous sommes bien conscients que la marge de négociation est faible », reconnaît Christian Grolier, secrétaire général FCF FO.
Ce qui n’empêche pas le responsable syndical, à l’instar de ses homologues, de réclamer « des mesures concrètes, qui s’avèrent urgentes ».
Les organisations représentatives des fonctionnaires concentrent aujourd’hui leurs revendications sur deux points :
Pas de tabou, mais pas d’annonce. Notamment sur la suppression du jour de carence, que les syndicats considèrent comme une « mesure symbolique qui marquerait le changement », pour reprendre l’expression de Baptiste Talbot.
Marylise Lebranchu a même confirmé que le précédent gouvernement avait défalqué du budget de l’Etat 225 millions, somme correspondant à ce que l’institution d’un jour de carence permet d’économiser, pour la fonction publique d’Etat.
Elle n’a pas profité de l’occasion pour annoncer que la majorité actuelle reviendrait sur cette décision mais a indiqué que cette question serait abordée lors des discussions sur les rémunérations.
« Politiquement, il serait difficile pour le gouvernement de présenter cette décision à brûle-pourpoint. Il s’agit donc pour eux de l’habiller, ce qu’elle fait en l’intégrant à la problématique des rémunérations », analyse Jean-Claude Lenay, secrétaire national à la Fédération Interco-CFDT.
0,7 % en trois ans - La concertation qui s’ouvre sur les rémunérations s’avère donc tendue. Le point d’indice n’a progressé que de 0,7 % en trois ans.
Ce qui ne permet pas aux fonctionnaires de faire abstraction de l’inflation dans l’appréciation de leur pouvoir d’achat.
Les propositions se multiplient du côté des syndicats. « Nous n’avons pas de chiffre exact à fixer mais 5 % d’augmentation immédiate suivie d’un rattrapage sur le pouvoir d’achat, soit 12 % au total, pourrait nous sembler satisfaisant », fait valoir Christian Grolier.
Le rattrapage des « pertes accumulées depuis 2000 » constitue aussi une revendication de la CGT.
La FSU, elle, n’a pas hésité à exiger une hausse de 50 points du point d’indice lors de la réunion du 4 septembre.
La DGAFP a immédiatement sorti sa machine à calculer : une telle revalorisation représenterait un coût de 3 milliards, toutes fonctions publiques confondues.
Progressions de carrière - Au-delà de la question de la valeur du point, les organisations syndicales sont particulièrement attentifs au thème des progressions de carrière. En insistant sur les débuts d’échelle, pour les trois catégories, qui se rapprochent, d’année en année, du niveau du Smic.
Pour cette raison, la CFDT plaide pour une augmentation « différenciée du point, en répartissant les hausses en fonction d’objectifs politiques bien définis, sur les faibles rémunérations », avance Jean-Claude Lenay.
Sur la méthode, aussi, les syndicats interpellent la ministre. Ils continuent à se montrer satisfaits du ton employé par le nouveau gouvernement. Mais regrettent que la concertation, prélude à la négociation, s’échelonne sur les six prochains mois. « Dans ce calendrier, la négociation s’achèverait au mieux en mai-juin. Or 2013 ne peut être une année blanche sur les rémunérations ! » s’insurge le représentant de la CFDT.
Calendrier - Lors de la conférence de presse qui suivait la présentation de l’agenda social aux syndicats, la ministre n’a pas fait mine de vouloir accélérer les discussions.
Tel que cela est prévu, les partenaires sociaux se verront régulièrement, selon le calendrier suivant, avec au menu :
Octobre :
Il faut dire que les fonctionnaires ont constitué un gros bataillon d’électeurs pour la gauche lors des dernières présidentielle et législatives. 65 % d’agents du secteur public ont ainsi, lors du second tour du 7 mai dernier, accordé leur vote à François Hollande.
Néanmoins, toutes les centrales ont en tête la contrainte budgétaire à laquelle sont soumis les pouvoirs publics. « Nous sommes bien conscients que la marge de négociation est faible », reconnaît Christian Grolier, secrétaire général FCF FO.
Ce qui n’empêche pas le responsable syndical, à l’instar de ses homologues, de réclamer « des mesures concrètes, qui s’avèrent urgentes ».
Les organisations représentatives des fonctionnaires concentrent aujourd’hui leurs revendications sur deux points :
- La suppression du jour de carence en cas d’absence pour maladie, institué, sous le précédent gouvernement, par la loi de finances pour 2012.
- Une revalorisation du point d’indice, élément constitutif de la rémunération de tous les agents, gelé depuis 2009.
Pas de tabou, mais pas d’annonce. Notamment sur la suppression du jour de carence, que les syndicats considèrent comme une « mesure symbolique qui marquerait le changement », pour reprendre l’expression de Baptiste Talbot.
Marylise Lebranchu a même confirmé que le précédent gouvernement avait défalqué du budget de l’Etat 225 millions, somme correspondant à ce que l’institution d’un jour de carence permet d’économiser, pour la fonction publique d’Etat.
Elle n’a pas profité de l’occasion pour annoncer que la majorité actuelle reviendrait sur cette décision mais a indiqué que cette question serait abordée lors des discussions sur les rémunérations.
« Politiquement, il serait difficile pour le gouvernement de présenter cette décision à brûle-pourpoint. Il s’agit donc pour eux de l’habiller, ce qu’elle fait en l’intégrant à la problématique des rémunérations », analyse Jean-Claude Lenay, secrétaire national à la Fédération Interco-CFDT.
0,7 % en trois ans - La concertation qui s’ouvre sur les rémunérations s’avère donc tendue. Le point d’indice n’a progressé que de 0,7 % en trois ans.
Ce qui ne permet pas aux fonctionnaires de faire abstraction de l’inflation dans l’appréciation de leur pouvoir d’achat.
Les propositions se multiplient du côté des syndicats. « Nous n’avons pas de chiffre exact à fixer mais 5 % d’augmentation immédiate suivie d’un rattrapage sur le pouvoir d’achat, soit 12 % au total, pourrait nous sembler satisfaisant », fait valoir Christian Grolier.
Le rattrapage des « pertes accumulées depuis 2000 » constitue aussi une revendication de la CGT.
La FSU, elle, n’a pas hésité à exiger une hausse de 50 points du point d’indice lors de la réunion du 4 septembre.
La DGAFP a immédiatement sorti sa machine à calculer : une telle revalorisation représenterait un coût de 3 milliards, toutes fonctions publiques confondues.
Progressions de carrière - Au-delà de la question de la valeur du point, les organisations syndicales sont particulièrement attentifs au thème des progressions de carrière. En insistant sur les débuts d’échelle, pour les trois catégories, qui se rapprochent, d’année en année, du niveau du Smic.
Pour cette raison, la CFDT plaide pour une augmentation « différenciée du point, en répartissant les hausses en fonction d’objectifs politiques bien définis, sur les faibles rémunérations », avance Jean-Claude Lenay.
Sur la méthode, aussi, les syndicats interpellent la ministre. Ils continuent à se montrer satisfaits du ton employé par le nouveau gouvernement. Mais regrettent que la concertation, prélude à la négociation, s’échelonne sur les six prochains mois. « Dans ce calendrier, la négociation s’achèverait au mieux en mai-juin. Or 2013 ne peut être une année blanche sur les rémunérations ! » s’insurge le représentant de la CFDT.
Calendrier - Lors de la conférence de presse qui suivait la présentation de l’agenda social aux syndicats, la ministre n’a pas fait mine de vouloir accélérer les discussions.
Tel que cela est prévu, les partenaires sociaux se verront régulièrement, selon le calendrier suivant, avec au menu :
Octobre :
- Bilan de l’évolution globale des rémunérations
- Fusion des corps
- Rémunérations indiciaires (grilles)
- Régimes indemnitaires
- Mobilité entre ministères et fonctions publiques
- Dispositifs d’attractivité et déconcentration des actes de gestion
- Mesures catégorielles
- Recrutements et parcours de carrière
- Formation professionnelle
- Action sociale
- Formation professionnelle
- Clôture de la concertation et perspectives pour une négociation (calendrier et méthode)
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