Saint-Mauront : le centre social est mort, vive la maison pour tous ?
On leur avait promis un centre social tout neuf. Ils l’ont eu, mais plus pour très longtemps… L’association qui gère le centre Saint-Mauront Bellevue, situé dans la rue Félix Pyat (3e arrondissement de Marseille), devra quitter les lieux le 31 décembre prochain, pour être remplacés par la fédération Léo Lagrande, qui a remporté la délégation de service public lancée par la mairie de Marseille pour gérer en lieu et place une maison pour tous (MPT). Quelques dizaines de membres du conseil d’administration, animateurs, salariés et même des enfants, manifestaient donc mercredi après-midi devant l’hôtel de ville de Marseille. Certains élus PCF, comme le vice-président du conseil régional Jean-Marc Coppola, étaient également de la partie.
Deux types de structures différentes
Une situation dénoncée pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les deux types de structures ne sont pas équivalents. Un centre social définit un projet social, en grande partie avec les habitants, qui répondra aux différentes problématiques liées au quartier. « C’est un lieu de contact sur un territoire qui contribue à dynamiser la vie associative, à promouvoir les initiatives , à faire des habitants des acteurs de la vie sociale locale pour améliorer la qualité de vie des habitants« , précise Julien Orlandini, directeur adjoint de la Caf des Bouches-du-Rhône, l’organisme qui délivre l’agrément pour ces structures.
Les Maison pour tous, elles, sont davantage des équipements de proximité. « Elles visent à offrir un panel d’activités aux habitants d’une commune et à promouvoir la culture dans toutes ses composantes et la pratique sportive et artistique ». Le caractère d’accompagnement social serait donc moindre. Ce que réfute Sylvie Carréga. « C’est exactement la même chose. Nous mettons en place une Maison pour tous pour répondre aux besoins de la population ».
Différence aussi au niveau des financements, mais aussi du contrôle politique et institutionnel. Une Maison pour tous est sous le giron de la mairie, quand un centre social bénéficie de financements de la Caf,dont l’agrément lui ouvre aussi des aides des différentes collectivités. C’est d’ailleurs l’autre problème principal : ces nouveaux locaux, que l’association attend depuis une bonne dizaine d’années ont été financés dans le cadre de l’ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine), mais aussi la Caf, à hauteur de 483 000 euros.
Une MPT imposée
La mairie serait-elle allée à l’encontre du deal, qui prévoyait un centre social ? Sylvie Carréga, adjointe UMP en charge de l’action sociale s’en défend : « L’ANRU n’a pas financé un centre social mais des locaux. Ce que nous avons fait est totalement légal« . Mais Julien Orlandini directeur adjoint de la Caf des Bouches-du-Rhône insiste : « La Caf a financé un centre social car sa présence est indispensable dans cette zone ».
Sylvie Carréga assure que « le centre ne va pas fermer, bien au contraire » : si l’association le désire, elle pourra demander un agrément centre social auprès de la Caf. Mais pour cela cette dernière pose deux critères : un projet social… et des locaux. Ce dont l’association sera donc dépourvue à partir de janvier. A moins d’une collaboration avec la future Maison pour tous, comme c’est le cas pour 17 des 27 MPT à Marseille. La bonne voie de sortie de crise, semblent considérer la Caf13 comme Léo Lagrange.
4 postes sur 9 repris
Mais un centre social, ce sont aussi des emplois : le centre compte 9 salariés et une vingtaines de vacataires pour quelques 200 enfants. Quel sera leur avenir à partir du 1er janvier ? Dans le cadre d’une DSP, l’organisme a pour obligation de réembaucher une partie des salariés. Mais pour une MPT qui n’existait pas encore en tant que telle ? Léo Lagrange nous annonce qu’elle va créer seulement 4 postes pour les anciens salariés du centre social.
L’association du centre social, qui était elle aussi bien entendu malgré tout en lice pour gérer la nouvelle MPT Saint-Mauront a déposé à la mi-novembre une requête devant le tribunal administratif de Marseille pour demander la suspension de la passation de la DSP. Une délégation du centre social a demandé d’être reçue par la mairie. Le rendez-vous pourrait avoir lieu la semaine prochaine. La délégation soumettra à la mairie une pétition, d’ores et déjà signée par 1200 personnes.
Des tendances de chez nous
En plus d’une possible volonté de la mairie de prendre la main sur le lieu pourtant financé par plusieurs institutions, Jean-Marc Coppola y voit lui un moyen d’installer des « associations amies ». Autrement dit l’Ifac Provence, qui gère 11 MPT à Marseille, avec à sa tête Nicolas Trouillet, qui n’est autre que le fils de Jean-Max Trouillet, délégué à l’action sociale et à la solidarité à la mairie de Marseille. A terme, le but de la mairie serait donc, selon le conseiller régional, de confier les nouveaux locaux à l’Ifac Provence…
Voire, la DSP venant tout juste d’être attribuée pour 5 ans… En tout cas, l’Ifac a gagné du terrain : « La fondation Léo Lagrange avait le monopole », reconnaît Sylvie Carréga. Une fédération créée en 1950 rappelons-le comme émanation des Jeunesses socialistes. Pour l’adjointe, il était donc « normal, lorsque nous avons gagné la mairie de Marseille, de favoriser un organisme qui a des tendances de chez nous (sic) ». Comprenez l’Ifac. Voilà qui éclaire d’un jour troublant la passation des DSP, même si la gestion des MPT n’en faisait auparavant pas l’objet, la loi ne l’imposant pas…
Deux types de structures différentes
Une situation dénoncée pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les deux types de structures ne sont pas équivalents. Un centre social définit un projet social, en grande partie avec les habitants, qui répondra aux différentes problématiques liées au quartier. « C’est un lieu de contact sur un territoire qui contribue à dynamiser la vie associative, à promouvoir les initiatives , à faire des habitants des acteurs de la vie sociale locale pour améliorer la qualité de vie des habitants« , précise Julien Orlandini, directeur adjoint de la Caf des Bouches-du-Rhône, l’organisme qui délivre l’agrément pour ces structures.
Les Maison pour tous, elles, sont davantage des équipements de proximité. « Elles visent à offrir un panel d’activités aux habitants d’une commune et à promouvoir la culture dans toutes ses composantes et la pratique sportive et artistique ». Le caractère d’accompagnement social serait donc moindre. Ce que réfute Sylvie Carréga. « C’est exactement la même chose. Nous mettons en place une Maison pour tous pour répondre aux besoins de la population ».
Différence aussi au niveau des financements, mais aussi du contrôle politique et institutionnel. Une Maison pour tous est sous le giron de la mairie, quand un centre social bénéficie de financements de la Caf,dont l’agrément lui ouvre aussi des aides des différentes collectivités. C’est d’ailleurs l’autre problème principal : ces nouveaux locaux, que l’association attend depuis une bonne dizaine d’années ont été financés dans le cadre de l’ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine), mais aussi la Caf, à hauteur de 483 000 euros.
Une MPT imposée
La mairie serait-elle allée à l’encontre du deal, qui prévoyait un centre social ? Sylvie Carréga, adjointe UMP en charge de l’action sociale s’en défend : « L’ANRU n’a pas financé un centre social mais des locaux. Ce que nous avons fait est totalement légal« . Mais Julien Orlandini directeur adjoint de la Caf des Bouches-du-Rhône insiste : « La Caf a financé un centre social car sa présence est indispensable dans cette zone ».
Sylvie Carréga assure que « le centre ne va pas fermer, bien au contraire » : si l’association le désire, elle pourra demander un agrément centre social auprès de la Caf. Mais pour cela cette dernière pose deux critères : un projet social… et des locaux. Ce dont l’association sera donc dépourvue à partir de janvier. A moins d’une collaboration avec la future Maison pour tous, comme c’est le cas pour 17 des 27 MPT à Marseille. La bonne voie de sortie de crise, semblent considérer la Caf13 comme Léo Lagrange.
4 postes sur 9 repris
Mais un centre social, ce sont aussi des emplois : le centre compte 9 salariés et une vingtaines de vacataires pour quelques 200 enfants. Quel sera leur avenir à partir du 1er janvier ? Dans le cadre d’une DSP, l’organisme a pour obligation de réembaucher une partie des salariés. Mais pour une MPT qui n’existait pas encore en tant que telle ? Léo Lagrange nous annonce qu’elle va créer seulement 4 postes pour les anciens salariés du centre social.
L’association du centre social, qui était elle aussi bien entendu malgré tout en lice pour gérer la nouvelle MPT Saint-Mauront a déposé à la mi-novembre une requête devant le tribunal administratif de Marseille pour demander la suspension de la passation de la DSP. Une délégation du centre social a demandé d’être reçue par la mairie. Le rendez-vous pourrait avoir lieu la semaine prochaine. La délégation soumettra à la mairie une pétition, d’ores et déjà signée par 1200 personnes.
Des tendances de chez nous
En plus d’une possible volonté de la mairie de prendre la main sur le lieu pourtant financé par plusieurs institutions, Jean-Marc Coppola y voit lui un moyen d’installer des « associations amies ». Autrement dit l’Ifac Provence, qui gère 11 MPT à Marseille, avec à sa tête Nicolas Trouillet, qui n’est autre que le fils de Jean-Max Trouillet, délégué à l’action sociale et à la solidarité à la mairie de Marseille. A terme, le but de la mairie serait donc, selon le conseiller régional, de confier les nouveaux locaux à l’Ifac Provence…
Voire, la DSP venant tout juste d’être attribuée pour 5 ans… En tout cas, l’Ifac a gagné du terrain : « La fondation Léo Lagrange avait le monopole », reconnaît Sylvie Carréga. Une fédération créée en 1950 rappelons-le comme émanation des Jeunesses socialistes. Pour l’adjointe, il était donc « normal, lorsque nous avons gagné la mairie de Marseille, de favoriser un organisme qui a des tendances de chez nous (sic) ». Comprenez l’Ifac. Voilà qui éclaire d’un jour troublant la passation des DSP, même si la gestion des MPT n’en faisait auparavant pas l’objet, la loi ne l’imposant pas…
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