Marseille s’offre ( sans le savoir) une campagne de pub mondiale sur Youtube
Ça n’est pas tous les jours que Marseille se retrouve dans un clip vu plus de 19 millions de fois sur YouTube ! Ce n’est pas Plus Belle La Vie, ni les malheurs d’un Préfet de Police au pays des kalachs… Ces 4 minutes de publi-musique sont offertes par le rappeur américain Flo Rida dans son dernier clip « Good Feeling », principalement tourné à Marseille.
Vous l’avez peut-être déjà vu sur les écrans de votre salle de gym ou sur NRJ12, on y voit le très sportif Flo Rida promener son énergie et son goût de l’exercice physique tant pour un footing sur la Corniche que sur un paddle dans la rade, ou pour descendre (en courant) les escaliers de la Bonne Mère ou encore faire de la corde à sauter à l’Escale Borely. Flo Rida patauge même dans la fontaine de la préfecture. Coup de bol le Préfet Gardère n’était pas encore à Marseille. Lorsqu’il ne sue pas en plein air ( Flo Rida, pas Gardère), il aime écouter du bon son dans son gros casque en bougeant les mains comme pour dire « laisse tomber c’est trop bien » devant le Palais Longchamp ou à l’aéroport de Marignane. Et puis le soir, il bouge et fait bouger au Dôme pour les Orange RockCorps avec Snoop Dogg et Selah Sue.
Flo Rida – Good Feeling
Merci Orange RockCorps
Mais comment une super star du hip-hop version Miami, plusieurs fois nominé aux Emmy Awards, décide de tourner son dernier clip entre le Panier et la Corniche ? Comment le petit train bleu qui va à la Bonne Mère s’est retrouvé dans un tube actuellement 5e des charts aux Etats-Unis et en Angleterre, 4e en France ?
Retour en arrière, on est le 4 octobre, Flo Rida et d’autres artistes internationaux débarquent au Dôme et régalent plus de 2000 personnes invitées par Orange RockCorps après avoir donné 4h de leur temps à une association. Au même moment, et depuis son arrivée en France, le staff de Flo Rida enchaîne des prises de vue qui seront montées dans la foulée pour devenir le clip de son prochain morceau intitulé « Good Feeling ». Le clip est mis en ligne le 21 octobre et devient un succès, Marseille se retrouve en décor d’une vidéo qui fait le tour du monde sur le web et les chaînes musicales, avec la caution d’une star planétaire. Du « on the move » en barre ! On imagine que ça a du s’exciter sec à la direction de la com.
Et bien en fait non ! Pour tout vous dire, à la Ville comme à l’Office de Tourisme, on ne sait pas qu’un clip a été tourné, ou qui est Flo Rida, et on nous a même remercié pour l’info. Aux innocents les mains pleines. Les seuls qui pourraient avoir un point de vue, à la Maison du Cinéma et de l’Audiovisuel, sont aux abonnés absents. Reste RockCorps, le partenaire d’Orange à l’initiative de la venue du rappeur – sa première fois à Marseille – mais qui n’y est pour rien dans le choix de tourner ici.
Leur directrice générale Marion Chapulut se rappelle qu’en conférence de presse Flo Rida avait évoqué son intérêt pour la scène hip hop marseillaise : « il connaît et aime bien le rap marseillais, il était très content d’être là, il avait en tête de faire des prises de vue en France, notamment à Paris. Il se trouve qu’on a tous passé une super soirée à Marseille, le public était déchaîné, et je pense qu’il a ressenti que la ville collait bien à sa musique et à ce morceau. Du coup, il a gardé beaucoup de plans tournés ici et pas uniquement ceux faits à Paris, ce que font la plupart de ceux qui tournent en France ».
L’imaginaire hip-hop de Marseille
Boris Maynadier, docteur en marketing, confirme l’intérêt qu’ont les villes à être choisies comme décors de films ou clips et explique que « certaines mettent en place des services d’assistance aux réalisateurs de cinéma ou clips vidéo », comme Toulouse. La ville rose a eu un bureau dont la mission était d’orienter le travail des réalisateurs, par exemple en leur conseillant de filmer des monuments reconnaissables. Et éviter que l’on arrive à des plans où la Tour Eiffel semble incrustée dans le Panier…
« Tout ça permet aux villes de travailler sur l’imaginaire commun, c’est à dire sur les images que l’on associe tous à une ville x ou y, même sans y être allé » . Il ajoute que « les réalisateurs sont à la recherche de conseils mais veulent aussi conserver leur liberté artistique ». D’ailleurs, Marion Chapulut met en garde : « ça m’étonnerait que les équipes de Flo Rida aient fait appel à qui que ce soit ».
Finalement,selon lui, le fait qu’ils aient pensé filmer ici, et qu’ils aient choisis de conserver les images montre que Marseille fait définitivement partie des grandes villes mondiales du hip-hop, tant par sa notoriété que ce qu’elle a à montrer. Il voit ça comme un atout sur lequel les dirigeants devraient jouer : « ça me paraîtrait une erreur massive que cette position ne soit pas connue et comprise par la Municipalité ». Quant à la manière d’aborder ces productions aux processus plus alternatifs, il imagine que l’on fasse travailler des jeunes venant de la culture hip-hop dans les bureaux de promotion de la ville, car ils seraient plus à même d’être au courant et d’aider ces réalisateurs.
Le blog de Boris Maynadier sur le marketing urbain : Branding the City
Site d’Orange RockCorps qui organise un concert annuel à Marseille
Ajout : les Greeters Marseille-Provence ont indiqué avoir reçu une demande d’un groupe de 12 jeunes américains pour une visite de la ville autour du thème « hip-hop » mentionnant le clip
Vous l’avez peut-être déjà vu sur les écrans de votre salle de gym ou sur NRJ12, on y voit le très sportif Flo Rida promener son énergie et son goût de l’exercice physique tant pour un footing sur la Corniche que sur un paddle dans la rade, ou pour descendre (en courant) les escaliers de la Bonne Mère ou encore faire de la corde à sauter à l’Escale Borely. Flo Rida patauge même dans la fontaine de la préfecture. Coup de bol le Préfet Gardère n’était pas encore à Marseille. Lorsqu’il ne sue pas en plein air ( Flo Rida, pas Gardère), il aime écouter du bon son dans son gros casque en bougeant les mains comme pour dire « laisse tomber c’est trop bien » devant le Palais Longchamp ou à l’aéroport de Marignane. Et puis le soir, il bouge et fait bouger au Dôme pour les Orange RockCorps avec Snoop Dogg et Selah Sue.
Flo Rida – Good Feeling
Merci Orange RockCorps
Mais comment une super star du hip-hop version Miami, plusieurs fois nominé aux Emmy Awards, décide de tourner son dernier clip entre le Panier et la Corniche ? Comment le petit train bleu qui va à la Bonne Mère s’est retrouvé dans un tube actuellement 5e des charts aux Etats-Unis et en Angleterre, 4e en France ?
Retour en arrière, on est le 4 octobre, Flo Rida et d’autres artistes internationaux débarquent au Dôme et régalent plus de 2000 personnes invitées par Orange RockCorps après avoir donné 4h de leur temps à une association. Au même moment, et depuis son arrivée en France, le staff de Flo Rida enchaîne des prises de vue qui seront montées dans la foulée pour devenir le clip de son prochain morceau intitulé « Good Feeling ». Le clip est mis en ligne le 21 octobre et devient un succès, Marseille se retrouve en décor d’une vidéo qui fait le tour du monde sur le web et les chaînes musicales, avec la caution d’une star planétaire. Du « on the move » en barre ! On imagine que ça a du s’exciter sec à la direction de la com.
Et bien en fait non ! Pour tout vous dire, à la Ville comme à l’Office de Tourisme, on ne sait pas qu’un clip a été tourné, ou qui est Flo Rida, et on nous a même remercié pour l’info. Aux innocents les mains pleines. Les seuls qui pourraient avoir un point de vue, à la Maison du Cinéma et de l’Audiovisuel, sont aux abonnés absents. Reste RockCorps, le partenaire d’Orange à l’initiative de la venue du rappeur – sa première fois à Marseille – mais qui n’y est pour rien dans le choix de tourner ici.
Leur directrice générale Marion Chapulut se rappelle qu’en conférence de presse Flo Rida avait évoqué son intérêt pour la scène hip hop marseillaise : « il connaît et aime bien le rap marseillais, il était très content d’être là, il avait en tête de faire des prises de vue en France, notamment à Paris. Il se trouve qu’on a tous passé une super soirée à Marseille, le public était déchaîné, et je pense qu’il a ressenti que la ville collait bien à sa musique et à ce morceau. Du coup, il a gardé beaucoup de plans tournés ici et pas uniquement ceux faits à Paris, ce que font la plupart de ceux qui tournent en France ».
L’imaginaire hip-hop de Marseille
Boris Maynadier, docteur en marketing, confirme l’intérêt qu’ont les villes à être choisies comme décors de films ou clips et explique que « certaines mettent en place des services d’assistance aux réalisateurs de cinéma ou clips vidéo », comme Toulouse. La ville rose a eu un bureau dont la mission était d’orienter le travail des réalisateurs, par exemple en leur conseillant de filmer des monuments reconnaissables. Et éviter que l’on arrive à des plans où la Tour Eiffel semble incrustée dans le Panier…
« Tout ça permet aux villes de travailler sur l’imaginaire commun, c’est à dire sur les images que l’on associe tous à une ville x ou y, même sans y être allé » . Il ajoute que « les réalisateurs sont à la recherche de conseils mais veulent aussi conserver leur liberté artistique ». D’ailleurs, Marion Chapulut met en garde : « ça m’étonnerait que les équipes de Flo Rida aient fait appel à qui que ce soit ».
Finalement,selon lui, le fait qu’ils aient pensé filmer ici, et qu’ils aient choisis de conserver les images montre que Marseille fait définitivement partie des grandes villes mondiales du hip-hop, tant par sa notoriété que ce qu’elle a à montrer. Il voit ça comme un atout sur lequel les dirigeants devraient jouer : « ça me paraîtrait une erreur massive que cette position ne soit pas connue et comprise par la Municipalité ». Quant à la manière d’aborder ces productions aux processus plus alternatifs, il imagine que l’on fasse travailler des jeunes venant de la culture hip-hop dans les bureaux de promotion de la ville, car ils seraient plus à même d’être au courant et d’aider ces réalisateurs.
Le blog de Boris Maynadier sur le marketing urbain : Branding the City
Site d’Orange RockCorps qui organise un concert annuel à Marseille
Ajout : les Greeters Marseille-Provence ont indiqué avoir reçu une demande d’un groupe de 12 jeunes américains pour une visite de la ville autour du thème « hip-hop » mentionnant le clip
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire