Michel Rocard, la deuxième gauche et la CFDT cheminots
JUIL062016
Thèmes: Vie économique, Dialogue social
La vie de Michel Rocard, homme politique de gauche, ancien ministre et ancien premier ministre, aura marqué le monde politique français. La « deuxième gauche » (dont il était l’un des porte-paroles les plus flamboyants) est née de la réaction d’une partie de la gauche face aux totalitarismes communistes soviétique et chinois et s’est trouvé consolidée par les révolutions avortées de Budapest (1956) et Prague (1968).
Cette pensée politique ouverte sur le monde a été consubstantielle à la création de la CFDT, en 1964. Sur les questions sociales essentielles, la CFDT s'est retrouvée aux côtés de Michel Rocard qui a porté la création de la CSG, première grande évolution permettant de faire contribuer directement les revenus du capital à la protection sociale et le revenu minimum d’insertion (RMI). Il aura aussi été l’homme de la réconciliation nationale en Nouvelle-Calédonie.
Michel Rocard représentait ce « socialisme du possible » parce qu’ancré dans les réalités économiques et sociales. Il n’était pas dans le « réformisme incantatoire » mais dans une pratique mendésiste du pouvoir. Il cherchait toujours le compromis favorable à ceux qui souffrent car, hors du compromis, ce sont toujours les plus faibles qui perdent. Cette pratique de la « transformation sociale » de la société française, la CFDT cheminots continue de la partager en revendiquant toujours et en négociant, y compris avec les rapports de forces nécessaires.
Dans ses dernières années, Michel Rocard avait interpellé la société française sur les responsabilités historiques des politiques et des corps intermédiaires constitués par le mouvement syndical, sur la dangereuse dégradation de l’environnement, le délitement de la cohésion sociale. Avec la CFDT, il partageait aussi sa dénonciation de la « marchandisation du monde », comme d’évolution indispensable pour la réduction du temps de travail afin d’en donner enfin à chacun d’entre nous.
En sollicitant Edmond Maire, ancien secrétaire général de la CFDT pour intervenir durant l’hommage national qui lui sera rendu jeudi 7 juillet 2016, Michel Rocard a montré son attachement aux idées fortes de notre syndicalisme et plus largement à une social-démocratie toujours progressiste et combattive pour ceux qui vivent du produit de leur seul travail.
Fin mai 2016, nous avions appris qu’il s’était intéressé aux propositions de la CFDT cheminots (il avait pris soin d’interpeller de hauts dirigeants politiques) pour sortir de la conflictualité sociale à la SNCF et trouver la voie d’un compromis gagnant-gagnant pour le groupe public et les cheminots.
Lucide jusqu’à la fin de sa vie, Michel Rocard est mort debout en parfaite conformité avec son engagement au service de la gauche et de notre république et en portant concrètement la « transformation sociale » empreinte génétique de la CFDT.
La CFDT cheminots salue sa mémoire.
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