mercredi 20 juillet 2016

Brexit, quelle conséquences financières pour les collectivités ?


Publié le • Mis à jour le • Par • dans : A la Une finances, Actu experts finances, France

Source : http://www.financeactive.com 
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Le 23 juin dernier, les britanniques ont voté pour la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Depuis lors, les incertitudes n’ont cessé de monter. Politiques, économiques ou financières, elles chahutent les marchés et les économies. Cette volatilité des marchés financiers n’est pas sans impact sur les conditions d'emprunt des emprunteurs publics locaux. Retour en chiffres, en graphiques et en vidéo sur les conséquences directes et indirectes du Brexit.
 
Bonjour à tous et bienvenue dans votre « Zoom Finances locales », le 23 juin dernier, les britanniques se prononçaient pour la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Depuis lors, les incertitudes n’ont cessé de monter – encore ! devrais-je dire, qu’elles soient politiques, économiques ou financières, les incertitudes nourries par le Brexit font chahuter les marchés et les économies, partout dans le monde et cette volatilité des marchés financiers n’est pas sans avoir d’impact sur les conditions dans lesquelles les emprunteurs publics locaux souscrivent ou gèrent leur dette.
Retour en chiffres, en graphiques et en vidéo sur les conséquences directes et indirectes du Brexit.

Zoom Finances Locales – Juillet 2016 par lagazettefr
S’il n’y a guère de raisons de se réjouir du vote britannique, le Brexit a, pour autant, une conséquence positive – du moins à très court terme – pour les emprunteurs, au premier rang desquels les collectivités locales : la baisse des taux d’intérêt de marché.
Dans la continuité des 2 dernières semaines, l’aversion au risque continue de se manifester et la recherche de qualité d’être le maître-mot de marchés en quête de boussole. Les taux d’intérêt enfoncent ainsi des plus bas et c’est désormais plus de 12 000 milliards de titres qui s’échangent avec des taux d’intérêt négatifs, le Bund allemand à 10 ans a atteint, un plus bas historique, à -0,39%
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Sous 1,5%, le taux à 10 ans américain a retrouvé les plus bas atteints en 2012, montrant le rôle refuge du dollar . Côté français, l’Etat a placé, la semaine passé 10 milliards d’euros de dette à 10 ans à, seulement 0,16%, son plus bas historique. Même les taux d’une couronne britannique dont la note a été dégradée violemment par les agences de notation continuent de chuter
Enfin, les Euribor – taux interbancaires qui servent à indexer les emprunts à taux variable – s’enfoncent de jour en jour un peu plus en territoire négatif. Revers de la médaille, les banques sont mises à mal et leur cours de bourse ne cessent de chuter : depuis le Brexit, l’indice Eurostoxx des banques européennes a perdu 23%.

Et les banques françaises ne sont pas en reste : depuis le 1er janvier, l’action du Crédit Agricole a perdu plus de 30%, celle de BNP-Paribas près de 25% et celle, par exemple, de la Société Générale presque 35%.
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Cette situation de stress n’est, à l’inverse de la baisse des taux de marché, en rien positive et pourrait peser sur les conditions de crédit. Depuis le début de l’année, et malgré une demande des collectivités atones,  les marges bancaires continuent d’évoluer, en moyenne, autour de 100 points de base.
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Au final, les collectivités continuent de bénéficier de taux d’emprunt en baisse mais la prudence doit rester de mise face aux turbulences actuelles. Il conviendra ainsi de préférer plusieurs appels d’offres à un seul appel à emprunt en fin d’année.
Du côté des produits structurés, les destins sont divers : c’est d’abord « eveything is fine » pour les produits indexés sur les taux d’intérêt britanniques – les fameux produits de courbes ou « Channel » dans le jargon de la banque bleu. La baisse moindre des taux européens et suisse par rapport aux taux britanniques fait que leurs écarts restent raisonnablement éloignés des niveaux qui dégradent le taux d’intérêt.
Il n’en va pas du tout de même pour les produits à barrière sur euro-franc suisse…pas encore traités dans le cadre du Fonds de soutien. Le retour à 1,08 du franc suisse signifie une hausse mécanique des taux de sortie de ces produits de 200 points de base. Et, encore ne s’agit-il que d’une évolution théorique, encore sans opération de référence. Gageons que la réalité sera plus dure avec des difficultés accrues pour mettre en place les opérations de désensibilisation.
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Il reste (encore une fois) à espérer que la Banque nationale suisse continuera ses interventions pour enrayer un mouvement qui pourrait être plus fort.
Et le mettre mot d’être « prudence »…car les mois d’août ont déjà été sur les dernières années plus qu’agités ! Merci de votre attention et toute l’équipe se joint à moi pour vous souhaiter de très bonnes vacances et vous donner rendez-vous à la rentrée.

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