Dans les collectivités, le plafond de verre résiste
Le CNFPT vient de réaliser une analyse sur le profil
des directeurs généraux des services des communes, des départements et des
régions nommés ou reconduits dans leurs fonctions depuis les élections de 2014
et 2015. Ce rapport soulève une question que les nouveaux élus semblent avoir
oublié de se poser : pourquoi les collectivités doivent-elles être exemplaires
en matière de mixité et d’égalité entre les femmes et les hommes ?
© REGION BOURGOGNE FRANCHE-COMTE
Valérie Chatel, DGS de la région
Bourgogne - Franche-Comté
Le CNFPT
vient de réaliser une analyse sur le profil des directeurs généraux des services
des communes, des départements et des régions nommés ou reconduits dans leurs
fonctions depuis les élections de 2014 et 2015.
Ce rapport soulève une question que les nouveaux élus semblent avoir oublié de se poser : pourquoi les collectivités doivent-elles être exemplaires en matière de mixité et d’égalité entre les femmes et les hommes ? Bien sûr, on peut penser qu’il faut seulement respecter des quotas, appliquer la loi, éviter de payer des pénalités ou afficher une image politiquement correcte. Mais ce n’est pas suffisant !
Le rapport du CNFPT fait apparaître que les collectivités font le contraire de ce qu’elles affichent. Alors même que le nombre de femmes élues commence à progresser, le nombre de femmes dans les équipes de direction régresse. Leur place est ridiculement faible : les villes sont dirigées à 89 % par des hommes, les départements à 91 %, les régions à 88 %.
Malgré des obligations législatives qui infligeront aux collectivités de lourdes pénalités si les recrutements des emplois fonctionnels ne sont pas paritaires, les femmes restent absentes des postes les plus importants et se heurtent toujours au plafond de verre qui leur empêche l’accès aux sommets de la pyramide.
On pourrait traduire le résultat de ces nominations par un constat : quand la concurrence devient rude, les candidatures des femmes comme celles des administrateurs territoriaux aboutissent moins.
La défense de la diversité sous tous ses aspects reste donc un combat à mener : il ne se gagne pas en laissant faire les choses, il faut mobiliser les élus et les grands décideurs pour en faire un critère opérationnel. Cela signifie qu’il faut sans cesse se souvenir qu’au-delà du traitement nominatif d’un recrutement ou d’une promotion, il y a des résultats à atteindre. Atteindre l’égalité en nombre de femmes au sommet des grandes administrations est un objectif que l’on doit se fixer.
Ce rapport soulève une question que les nouveaux élus semblent avoir oublié de se poser : pourquoi les collectivités doivent-elles être exemplaires en matière de mixité et d’égalité entre les femmes et les hommes ? Bien sûr, on peut penser qu’il faut seulement respecter des quotas, appliquer la loi, éviter de payer des pénalités ou afficher une image politiquement correcte. Mais ce n’est pas suffisant !
Promouvoir l’égalité réelle
L’égalité entre les hommes et les femmes redevient un combat à mener au quotidien. Dans chaque instant de la vie au travail, dans les écoles, dans les services publics, les collectivités, avec l’ensemble des agents publics, font vivre les valeurs de la République et, en particulier, l’égalité. Dans l’exercice du service public, elles veillent à la non-discrimination, elles s’efforcent de lutter contre les stéréotypes, de promouvoir l’égalité réelle. Mais elles ne montrent pas l’exemple.Le rapport du CNFPT fait apparaître que les collectivités font le contraire de ce qu’elles affichent. Alors même que le nombre de femmes élues commence à progresser, le nombre de femmes dans les équipes de direction régresse. Leur place est ridiculement faible : les villes sont dirigées à 89 % par des hommes, les départements à 91 %, les régions à 88 %.
Malgré des obligations législatives qui infligeront aux collectivités de lourdes pénalités si les recrutements des emplois fonctionnels ne sont pas paritaires, les femmes restent absentes des postes les plus importants et se heurtent toujours au plafond de verre qui leur empêche l’accès aux sommets de la pyramide.
Une rude concurrence
Faut-il faire un parallèle avec une autre donnée qui ressort de ce rapport ? Le nombre d’administrateurs territoriaux baisse également dans les équipes de direction générale des grandes collectivités. La fonction publique traverse, elle aussi, avec la vague de réformes qui touche toutes les administrations, une crise de l’offre d’emploi : de ce fait, les postes de dirigeants des collectivités sont attractifs pour ceux issus des ministères ou pour les contractuels.On pourrait traduire le résultat de ces nominations par un constat : quand la concurrence devient rude, les candidatures des femmes comme celles des administrateurs territoriaux aboutissent moins.
La défense de la diversité sous tous ses aspects reste donc un combat à mener : il ne se gagne pas en laissant faire les choses, il faut mobiliser les élus et les grands décideurs pour en faire un critère opérationnel. Cela signifie qu’il faut sans cesse se souvenir qu’au-delà du traitement nominatif d’un recrutement ou d’une promotion, il y a des résultats à atteindre. Atteindre l’égalité en nombre de femmes au sommet des grandes administrations est un objectif que l’on doit se fixer.
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