mercredi 6 février 2013

Eugène Caselli (Président de MPM , ndlr cfdtmpm) : "Donnons nous jusqu'en janvier 2016 pour construire la métropole"


Deux jours avant de rencontrer Marylise Lebranchu avec les 18 maires de la communauté urbaine, au sujet de la métropole, le président Eugène Caselli sort les aéro-freins. Il demande une prolongation de la mission de préfiguration du préfet Théry jusqu'à janvier 2016 pour laisser de la place à la négociation. Avec encore un flou sur la période transitoire.

Hugo Lara
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Marylise Lebranchu vous reçoit jeudi avec les 18 maires de la communauté urbaine. Le projet de métropole entre dans une nouvelle phase de concertation. Quel message allez-vous porter ?
Effectivement, d'ici à la fin du mois, la ministre va recevoir l'ensemble des élus des intercommunalités. A deux reprises, j'ai rencontré le groupe de 20 maires [dit du G20] qui représente les opposants à la métropole. Ils sont porteurs d'un projet alternatif, [l'établissement public opérationnel de coopération, Epoc, ndlr] à propos duquel ils n'ont eu aucune réponse. Ils insistent notamment sur le maintien des intercommunalités et le transfert de la compétence transports, avec un peu d'environnement et de développement économique. Ce n'est pas suffisant. Si nous maintenons les intercommunalités, alors il n'y a pas de métropole puisqu'elle n'aura pas de fiscalité propre. Ma proposition est de prolonger la phase de préfiguration. Le préfet Laurent Théry doit piloter la mission de préfiguration dans quelques mois et jusqu'au 1er janvier 2015. L'idée est de donc de prolonger cette mission jusqu'en 2016.
Cela veut dire se donner un an de plus pour construire la métropole?
Effectivement. Un an et demi pour construire la métropole, réfléchir au transfert de compétences, de personnels de charges, à la gouvernance, cela se justifie. Cela fait 40 ans que l'on attend la métropole, on peut se donner encore un peu du temps. En contrepartie, les maires doivent accepter la disparition des intercommunalités. A ce sujet, je ne me censurerai pas. Prolonger la mission de préfiguration jusqu'en janvier 2016 permet d'éviter de voir le débat métropolitain d'être pollué par les élections sénatoriales, les municipales, voire même les élections cantonales en 2015.
Mais que se passera-t-il lors des élections municipales. Pour qui voterons-nous?
A priori, si la loi est votée en 2013, elle s'appliquera le premier janvier prochain, la loi entrera en application. C'est elle qui fixera le mode de désignation des conseillers métropolitains. Aujourd'hui, on parle de fléchage sur les listes aux municipales. Ces élus siègeront donc au sein d'un conseil métropolitain, éliront son président et ses vice-présidents et, dans un premier temps, géreront les affaires courantes. Forcément, cela veut dire que les intercommunalités telles que nous les connaissons sont vouées à disparaître. 
Pendant ce temps la négociation se poursuivrait ?
Globalement, cela laisse du temps à la négociation notamment sur la mise en place des pôles territoriaux [prévus pour gérer les compétences dites de proximité] qui sera forcément complexe à mettre en oeuvre. Il s'agit d'une proposition raisonnable qui permet de faire avancer les choses.
En avez-vous parlé avec les maires du G20 et avec ceux de MPM qui restent opposés à la métropole?
Effectivement. D'ailleurs, parmi les maires G20, on trouve ceux de la communauté urbaine. J'ai fait état de cette proposition quand je suis allé les voir à la mairie des Pennes-Mirabeau. Je pense qu'il faut sortir par le haut de cette situation de blocage. Cela passe par une avancée de part et d'autres. Les opposants à la métropole doivent accepter le principe d'un abandon des intercommunalités et renoncer à une création de la métropole en 2020. Avec les élections présidentielles en 2017, cela ne sera pas possible.
Avez-vous discuté de votre proposition avec Marylise Lebranchu?
Je l'ai prévenue de mon initiative mais je compte l'exposer jeudi lorsqu'elle nous recevra avec les maires de la communauté urbaine. Je ne sais pas si elle nous donnera sa réponse immédiatement. Mais elle sera à Marseille vendredi pour un déjeuner métropolitain en préfecture.
Par Benoît Gilles, le 5 février 2013

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