vendredi 19 octobre 2012

Ouverture de la négociation sur retraites complémentaires le 22 novembre



Face aux sombres des perspectives financières des régimes de retraite complémentaire des salariés du privé Arrco et Agirc, les partenaires sociauxont annoncé l’ouverture d’une négociation en vue de prendre des mesures concrètes dès avril 2013
Préoccupante : telle est la situation financière des régimes de retraite complémentaire Arrco (cadres et non-cadres) et Agirc (cadres uniquement). Déjà, l’allongement de l’espérance de vie pose un très sérieux problème au système, mais la crise économique actuelle amplifie considérablement les difficultés. Les partenaires sociaux ont décidé d’ouvrir une négociation le 22 novembre prochain avec l’objectif de se mettre d’accord sur des mesures concrètes dès le début du mois d’avril 2013.
Les dernières projections financières fournies par les services Arrco et Agirc ont effectivement quelque chose d’« effrayant », selon le mot employé par un participant à cette réunion. Alors que les réserves financières des régimes étaient censées ne s’épuiser que vers 2030, elles fondent bien plus vite que prévu. Si aucune mesure n’est prise, l’Agirc pourrait se retrouver en déficit dès 2016, et l’Arrco aux alentours de 2020. « Nous sommes dans une situation financière très grave, souligne Jean-Louis Malys, secrétaire national de la CFDT chargé des retraites. Aucune mesure d’économie envisagée ne finance le système à moyen terme. La crise économique met cruellement en évidence ce que nous disons depuis des années à la CFDT : il est absolument nécessaire de préparer une réforme globale des retraites avant de se trouver au pied du mur. »
Garantir la pérennité des régimes
À l’issue de cette réunion de travail, les partenaires sociaux se sont mis d’accord sur la manière dont ils aborderont la négociation qui va s’ouvrir. D’une part, ils vont réfléchir à des évolutions structurelles des régimes complémentaires permettant de garantir leur avenir à long terme, en tenant compte des enjeux de lisibilité et de solidarité. D’autre part, ils vont chercher d’éventuelles mesures conjoncturelles pour se donner de l’oxygène à court et moyen termes. « L’idée est de lier les deux réflexions afin de parvenir à un accord final, explique Jean-Louis Malys. Nous ne pouvons accepter de prendre des mesures pénalisantes à l’égard des salariés et des retraités que si elles s’inscrivent dans une démarche qui garantit l’avenir des régimes et la justice sociale. »
Le patronat, de son côté, a montré quelques signes d’ouverture, en n’excluant pas, par exemple, de discuter la question des ressources. À l’instar des organisations syndicales de salariés, il a en outre précisé qu’il n’envisageait de faire des concessions que si la négociation débouchait sur des perspectives à long terme pour les régimes complémentaires. Les points de vue ne sont donc pas forcément éloignés ; reste à trouver un terrain d’entente.
Des mesures à prendre avant que ne s’épuisent les réserves…
Fin 2011, les régimes complémentaires disposaient d’une réserve financière de 50 milliards d’euros. Avec le départ à la retraite de la génération du baby-boom, l’allongement de l’espérance de vie et la crise financière, ces réserves seront beaucoup plus sollicitées qu’on ne l’imaginait. L’accord du 18 mars 2011 avait permis de limiter l’utilisation de ces réserves, mais la dégradation de l’économie a modifié la situation des régimes. Selon les dernières estimations des services de l’Arrco et de l’Agirc, si aucune mesure n’est prise, ces réserves seraient épuisées entre 2016 et 2018 pour l’Agirc et entre 2020 et 2022 pour l’Arrco. Les deux régimes seraient alors en déficit – une situation qui n’est pas prévue par les textes.

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