mardi 23 octobre 2012

François Chérèque regrette que l’Europe n’ait pas su protéger certaines filières, alors qu’Alcatel-Lucent va supprimer 1 430 postes.


Alcatel : la CFDT accuse l’Europe

« Le problème d’Alcatel, c’est un problème d’organisation de la filière au niveau européen », assure le patron de la CFDT François Chérèque.   Photo Anthony PICORÉ
« Le problème d’Alcatel, c’est un problème d’organisation de la filière au niveau européen », assure le patron de la CFDT François Chérèque. Photo Anthony PICORÉ
Les salariés d’Alcatel-Lucent étaient sous le choc hier après l’annonce « catastrophique » de 1 430 suppressions de postes en France, dans le cadre d’une vaste restructuration, dont des détails ont été livrés en comité d’entreprise sans que les sites visés ne soient précisés. L’équipementier télécoms avait annoncé à l’été à ses 76 000 employés son intention de supprimer 5 000 postes dans le monde pour retrouver la confiance des marchés. La France est particulièrement touchée : elle perdra plus de 15 % de ses effectifs (9 000 personnes), avant tout dans les fonctions support et administratives. Les syndicats ont par ailleurs affirmé que la direction comptait privilégier le volontariat, concernant les suppressions de postes, « avant d’autres mesures plus contraignantes ».
Les représentants du personnel ont été informés hier des suppressions de postes par activités (commercial, finance, etc.) mais pas par sites. Le détail par site devrait être communiqué vers la mi-novembre. Selon les syndicats, les suppressions de postes n’ont pas été la seule nouvelle sombre : la direction a également annoncé la fermeture du site de Vélizy, le plus important en France avec 2 400 salariés. Une partie des employés devrait être transférée vers un autre site, dans l’Essonne.

Ministres « vigilants »

Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, a qualifié d’« hyper violent » ce plan de restructuration. « L’Europe n’a pas su se protéger », selon lui, et « en France, on a laissé par exemple le marché aux Chinois. On n’a pas fait une forme de protectionnisme sur des filières qui sont stratégiques pour l’Europe ». L’intersyndicale d’Alcatel-Lucent a prévu de se réunir en début de semaine prochaine pour faire le point et décider d’une éventuelle mobilisation.
Côté gouvernement, le ministre du Travail Michel Sapin, celui du Redressement productif Arnaud Montebourg, et la ministre déléguée chargée de l’Innovation et de l’Economie numérique Fleur Pellerin, ont indiqué qu’ils seraient « extrêmement vigilants à ce que le projet d’Alcatel-Lucent préserve les fonctions les plus stratégiques du groupe en France ».
Les trois ministres « veilleront à ce qu’un dialogue exemplaire soit mis en place avec les organisations syndicales afin notamment de trouver une solution d’emploi à chaque salarié qui pourrait être concerné par le projet annoncé », précise Bercy.

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