jeudi 9 juin 2011

Déclaration de la Commission exécutive - La CFDT rend hommage à Jorge Semprun

Déclaration de la Commission exécutive - La CFDT rend hommage à Jorge Semprun
C’est avec une grande émotion que la CFDT a appris le décès de Jorge Semprun.

le 30 Janvier 2011 au Mémorial de Normandie

Elle salue le militant, le combattant infatigable de la liberté, le témoin engagé de l’Europe du 20e siècle,au cœur de ses tragédiesconcentrationnaires et totalitaires puis dans le combat pour les  dépasser en construisant un avenir de paix et de démocratie. « La seule frontière de l’Europe, c’est la démocratie et les droits de l’Homme », disait-il lors du meeting organisé par la CFDT en avril 2005.
C’est un grand homme qui disparaît. Son œuvre littéraire et sa production intellectuelle resteront un apport irremplaçable pour la mémoire et la compréhension de notre histoire.
La CFDT perd aussi un ami, toujours disponible pour mener des combats communs en particulier pour la cause européenne.
Il y a un an, lors de ce qu’il qualifiait lui-même son « dernier voyage à Buchenwald », Jorge Semprun écrivait que « les racines de l'Europe peuvent se trouver ici, dans les traces matérielles du nazisme et du stalinisme, contre lesquels a commencé, précisément, l'aventure de la construction européenne » et que l’essentiel est aujourd’hui « de se battre contre les particularismes, pour faire de cette addition problématique de vingt-sept pays libres une structure multiforme et organique d'une même raison démocratique. » C’est ce message que la CFDT veut faire entendre et faire vivre aujourd’hui.

dans El Pais. 
Le quotidien rappelle la vie tourmentée de l’intellectuel: «enfant de l’exil» pendant la guerre civile espagnole, résistant en France puis déporté dans le camp de Buchenwald jusqu’à la Libération, membre du Parti communiste espagnol avant d’en être explusé dans les années 1960... Militant antifranquiste jusqu’à la fin de la dictature, il accepte d’être ministre de la Culture pour le gouvernement socialiste de Felipe Gonzalez entre 1988-1991.

«J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans», écrivait-il citant Baudelaire dans son roman Adieu, vive clarté. El Pais le décrit comme «une mémoire du XXe siècle», et évoque un souvenir qui s’éteint avec lui, «celui de la chair brûlée» dans les camps, qu’il avait évoqué dans
une célèbre interview.

Pour lui, «la première victime du nazisme [a été] le peuple allemand», comme il l’avait affirmé dans un entretien avec Jean-Marie Colombani (cofondateur de Slate.fr).


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