L’après-11 janvier, un enjeu sociétal et syndical
publié le 05/06/2015 à 16H25
par
Anne-Sophie Balle
Après les terribles événements du mois de janvier qui ont visé le journal Charlie Hebdo,
des policiers et le magasin Hyper-Cacher, les organisations syndicales
CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC, Unsa, FSU et Solidaires se sont réunies à la
Bourse du travail, ce 5 juin, afin d’engager un travail commun (lire la déclaration en ligne).
Cinq
mois après les attentats qui ont secoué le pays, que reste-t-il de
l’esprit du 11-janvier ? Cette aspiration démocratique collective, cet
attachement aux valeurs qui fondent le vivre-ensemble, les organisations
syndicales ont souhaité continuer à les faire vivre, au travers d’une
déclaration commune. Sans gommer les sensibilités différentes qui
s’expriment dans chacune d’elles ni « renier les divergences qu’elles peuvent avoir sur un certain nombre de sujets », a rappelé Laurent Berger, le mouvement syndical entend bien « assumer son rôle ». « Dans
le monde du travail, là où elles puisent leur légitimité, les
organisations syndicales veulent contribuer à tisser le lien social, à
refonder des solidarités nouvelles, à redonner confiance et espoir à
ceux qui travaillent, parfois durement, et qui craignent pour leur
avenir », précise le texte.
Que
ce soit sur l’emploi, la lutte contre les discriminations, l’éducation
ou encore la laïcité, les signataires s’engagent à travailler ensemble
afin de « s’opposer à la fois à la montée du populisme, de l’extrême
droite et de ses idées […] mais aussi pour rechercher et exiger des
réponses à la crise économique et sociale ».
S’emparer du sujet dans les entreprises
Côté CFDT, Laurent Berger souhaite surtout que ce texte suscite le débat dans les entreprises. « Le
fait religieux ou la lutte contre les discriminations restent un
non-sujet dans beaucoup d’entreprises, où l’on préfère trop souvent
taire le problème. Or c’est bien par le dialogue et non par la loi que
nous pourrons garantir le vivre-ensemble au-delà des différences et
traiter ces questions au plus près des réalités que vivent les
salariés. » La CFDT devrait d’ailleurs prochainement éditer un guide à destination des militants sur ces questions afin que « les délégués syndicaux s’emparent du sujet », précise le secrétaire général.
S’agissant
de la réglementation actuelle et des voies de recours permettant d’agir
contre les discriminations au travail, les signataires ont unanimement
regretté le manque d’opérationnalité et d’évaluation des dispositifs en
vigueur. Aussi agissent-ils en faveur d’une révision de l’accord
national interprofessionnel du 12 octobre 2006 relatif à la diversité, en vue d’« une nouvelle dynamique de mise en œuvre dans les branches et entreprises ».
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