Jean-Louis Malys, secrétaire national chargé des retraites, revient sur le dispositif "carrières longues" obtenu par la seule CFDT en 2003, au moment où gouvernement annonce vouloir rétablir ce principe de bon sens par décret, après concertation avec les partenaires sociaux.
Faut-il encore rappeler que le dispositif « carrières longues » est un acquis de la CFDT ?
C’est un marqueur de l’incessant combat de la CFDT pour davantage de justice sociale. La mesure permettant aux salariés ayant commencé à travailler tôt de partir à la retraite dès que le nombre d’annuités requis est atteint avait été obtenue à l’arraché par le secrétaire général de la CFDT lors de la réforme des retraites de 2003. Mais sa portée a été réduite au fil des réformes qui ont suivi, en particulier celle de 2010.
À l’époque, la CFDT était bien seule à porter cette mesure. Pire, son engagement en faveur de ces salariés ayant commencé à travailler tôt – souvent les moins favorisés – avait été critiqué, parfois violemment… y compris par ceux qui défendent aujourd’hui le rétablissement du dispositif. Aux yeux de la CFDT, c’est donc une grande satisfaction, presque dix ans plus tard, que de voir ainsi reconnu son combat pour davantage de justice sociale. Avant toute chose, c’est la durée de cotisation qui doit compter.
À l’époque, la CFDT était bien seule à porter cette mesure. Pire, son engagement en faveur de ces salariés ayant commencé à travailler tôt – souvent les moins favorisés – avait été critiqué, parfois violemment… y compris par ceux qui défendent aujourd’hui le rétablissement du dispositif. Aux yeux de la CFDT, c’est donc une grande satisfaction, presque dix ans plus tard, que de voir ainsi reconnu son combat pour davantage de justice sociale. Avant toute chose, c’est la durée de cotisation qui doit compter.
Que peut-on attendre du nouveau gouvernement sur « carrières longues » ?
Le gouvernement a annoncé vouloir rétablir ce principe de bon sens par décret, après concertation avec les partenaires sociaux. Sa mise en œuvre, dans un contexte budgétaire extrêmement contraint, soulève de nombreuses questions. Comment éviter que les ruptures professionnelles n’ajoutent aux inégalités face au risque chômage des inégalités supplémentaires en matière de retraite ? Quels sont les éléments qui doivent être financés par la solidarité professionnelle intergénérationnelle ; ceux qui doivent l’être par la solidarité nationale ; ceux, enfin, qui doivent relever de choix purement individuels ?
Justement quelles réponses la CFDT apporte-elle à ses questions ?
Parce que ces questions sont multiples, complexes et qu’elles impactent toutes les catégories de la population, la CFDT a plaidé, en 2010, face à un énième ajustement paramétrique de notre système de retraite, pour sa remise à plat globale : âge légal, durée de cotisation, financement, rapprochement des règles entre régimes, pénibilité, etc. L’enjeu, c’est de parvenir à une vision large et partagée de ce que pourrait être un système de retraite par répartition juste et pérenne. En obtenant, à l’issue des manifestations contre la réforme de 2010, l’inscription du principe d’une mise à l’étude d’une réforme systémique, la CFDT avait permis de franchir un premier pas en ce sens. Si l’on ne peut aujourd’hui que souhaiter le rétablissement du dispositif « carrières longues », qui met fin à une inégalité flagrante entre salariés, la CFDT entend bien aller plus loin dans cette voie. Là aussi, c’est une question élémentaire de justice sociale.
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