Ce 25 novembre a lieu la journée internationale des Nations unies pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. En dépit de certaines avancées, les violences faites aux femmes dans le monde demeurent.
On peut parler de la persistance d’une véritable tragédie lorsque des données récentes de la Banque mondiale nous rappellent que pour les femmes de 15 à 44 ans, le risque est plus élevé d’être victime de la violence domestique et du viol que du cancer, d’un accident de la route ou du paludisme. La CFDT, avec la Confédération syndicale internationale, réaffirme son engagement contre ces atteintes à la dignité humaine.
Cette année, outre les expressions sur la situation nationale de chacune de ses organisations affiliées, la CSI recommande une attention spéciale quant à la situation des femmes en République démocratique du Congo. Le recours aux violences sexuelles reste une tactique de guerre. Chaque mois, des centaines de femmes et de jeunes filles sont victimes de viol à leur domicile ou sur leur lieu de travail, notamment dans les zones minières. Nourris et bassement intéressés par les minerais du Congo, les forces armées et les rebelles sont enclins au maintien d’un environnement d’insécurité qui garantisse la persistance du statu quo.
Le 25 novembre est également l’occasion pour les syndicats de rappeler que, partout dans le monde, ces atteintes à la dignité s’exercent aussi sur le lieu de travail. En France, 5 % des viols et 25 % des faits de harcèlement sexuel y sont commis. L’action des pouvoirs publics ne doit pas se limiter à un discours d’indignation et à des campagnes de sensibilisation. Il faut sortir des tabous et de l’hypocrisie afin de construire des mesures adaptées à la société et à la vie des femmes.
La CFDT réaffirme sa détermination à lutter contre ce fléau. Elle a négocié et signé l’accord du 26 mars 2010 sur le harcèlement et la violence au travail – lequel reconnaît la nécessité d’une approche volontariste et opérationnelle pour combattre les stéréotypes et représentations erronées de la place des femmes dans le travail. Pour autant, ces mesures doivent trouver leur place dans une loi-cadre aux côtés des actions de prévention, d’accompagnement et de sanction contre l’ensemble des violences faites aux femmes. En effet, ces violences ont un impact sur tous les aspects de la vie des femmes et des jeunes filles qui en sont victimes. La question des moyens alloués en vue de rendre ces mesures efficaces mais aussi celle de l’indépendance économique des femmes reste entière et centrale.
25 novembre, 8 mars… : tout le monde connaît la limite de ces dates symboliques, mais elles sont utiles pour nous rappeler des réalités insoutenables en ce début de XXIè siècle. Elles sont utiles pour nous rappeler que les comportements et ambiances sexistes sont à combattre partout, tout le temps, et constituent une forme de violence qui est un terreau propice au passage à l’acte, y compris sur les lieux de travail.
Laurence Laigo, secrétaire nationale
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