Suicides à l'ONF: le gouvernement promet de "mieux accompagner" les agents
Le gouvernement a demandé jeudi que les agents de l'Office national des forêts, dont quatre se sont donné la mort en un mois, soient "mieux accompagnés", en soulignant "leurs conditions de travail particulières, souvent dans la "solitude".
ONF
AFP/Archives
Vingt-quatre suicides ont été recensés à l'ONF depuis 2005 et quatre depuis le 20 juin, le dernier en date étant survenu mardi dans l'Allier où un agent de 59 ans a mis fin à ses jours.
Les deux ministres de tutelle Bruno le Maire (Agriculture) et Nathalie Kosciusko-Morizet (Environnement) ont assuré jeudi "porter la plus grande attention" à la situation sociale des 9.500 agents de l'ONF, alors que le PS a jugé l'attitude du gouvernement "scandaleuse" et mis en cause les réductions d'effectifs.
Mme Kosciusko-Morizet a observé que les agents patrimoniaux (ex-gardes forestiers) travaillaient "dans des conditions particulières, qui sont des conditions d'une forme de solitude".
Elle a affirmé que "le suivi social de ces personnes avait été bien amélioré ces dernières années". "On sait bien que la question du suicide est une question humaine compliquée. Je n'ai pas de solution idéale, là tout de suite", a-t-elle toutefois admis.
De son côté, Bruno Le Maire, qui a reçu jeudi le directeur général de l'ONF Pascal Viné, a demandé un renforcement de "l'accompagnement personnel, afin de mieux prendre en compte les difficultés de chacun, éviter les situations d’isolement et soutenir les agents les plus fragiles".
Rendant hommage au "travail remarquable que (les agents de l'ONF) accomplissent chaque année pour entretenir et valoriser nos forêts", il a demandé à Pascal Viné "une évaluation de la situation sociale" et indiqué qu'il ferait un nouveau point en septembre avec lui sur "le climat social".
L'annonce de ce quatrième suicide est intervenue mercredi, jour où le Conseil d'administration de l'ONF examinait le Contrat d'objectifs 2012-2016 qui prévoit plus de 600 nouvelles suppressions de postes.
Mais Nathalie Kosciusko-Morizet a assuré que la nouvelle convention ONF-Etat donnait justement de la "visibilité sur cinq ans" à cet établissement public avec des "moyens pérennisés".
L'ONF, qui compte aujourd'hui 9.500 salariés, a perdu plus du tiers de ses effectifs en 25 ans.
Pour le PS, le gouvernement "ignore volontairement les effets déterminants de la RGPP (Révision générale des politiques publiques, ndlr) tels que la suppression d'un emploi sur cinq depuis 10 ans, la dégradation sans précédent des conditions de travail ou bien encore l'annonce de la suppression de 700 postes d'ici 2016". C'est "tout bonnement scandaleux", a déclaré le secrétaire national du PS chargé des services publics, Razzy Hammadi.
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