vendredi 8 juillet 2011

Sécurité et Cour des Comptes : la France ne garantit plus aujourd’hui une égalité de traitement à ses citoyens en matière de sécurité.


Nous l’avons demandé en vain, en mai 2010 à Monsieur Hortefeux, ministre de l’Intérieur à l’époque, en lui
suggérant l’organisation d’un « Grenelle  de la sécurité ».
Oui, nous le répétons, il n’est pas possible que la France soit le dernier pays de l’Union Européenne à ne pas
réformer ses  forces de sécurité. Le gouvernement ne peut nier l’évidence, il se désengage progressivement de ses
obligations en matière de sécurité imposant de fait aux collectivités de suppléer aux retraits de la police nationale et
de la gendarmerie lorsqu’il ne recourt pas aux entreprises de sécurité pour suppléer ses carences sur ce domaine
hautement régalien.
Il ne sert à rien, comme se l’autorisaient les rapporteurs sur le rôle des polices municipales lorsque nous les
rencontrions en septembre dernier, d’affirmer contre toute évidence, qu’il n’y a pas de corrélation entre la
croissance des effectifs de la police municipale et la diminution « supposée » des effectifs de la police nationale.
Les faits sont là et au-delà des chiffres donnés par la cour des comptes conformes à ce que nous observons, c’est
également le changement de nature des missions de la police municipale qui corrobore nos affirmations.
Pour la fédération Interco CFDT, le déni du ministre de l’Intérieur augure mal des évolutions nécessaires pour
adapter notre dispositif de sécurité. Nous le disons très nettement : la France ne garantit plus aujourd’hui une
égalité de traitement à ses citoyens en matière de sécurité.
Les collectivités territoriales, dont les ressources ne relèvent pas uniquement d’une « gestion vertueuse » des
deniers publics, n’ont pas toutes les moyens de faire face à la montée de la délinquance dans un contexte de
désengagement de l’Etat. Il en va donc de la responsabilité du gouvernement de poser les conditions de cette
réforme nécessaire.
Le dénigrement de ce que pourtant tout le monde partage à droite comme à gauche ne pourra tenir lieu longtemps
de réponse aux problèmes de sécurité pas plus que l’instrumentalisation des questions sécuritaires et donc des
personnels en charge de ces missions.
La fédération Interco CFDT tient à réaffirmer que les questions de sécurité relèvent du contrat social. Elles ne
doivent pas se traiter par une inflation législative inutile qui s’accompagne d’une logorrhée nauséabonde
stigmatisant telle ou telle population quand ce n’est pas, en prime, l’action des professionnels de la justice.
Pour la fédération Interco CFDT, l’approche de ces questions passe d’abord par un vrai projet relatif à la politique de
la Ville dans une articulation intelligente des politiques de prévention, d’éducation, d’habitat, de travail, d’emploi, de
redistribution sociale.
Si le gouvernement investissait réellement ces domaines, la réflexion sur la diminution des effectifs de police
pourrait être mise à l’ordre du jour comme conséquence logique d’une société apaisée au lieu d’être posée comme
un préalable aux réformes en contradiction totale avec les objectifs politiques affichés

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