Pour la deuxième année, le bus saisonnier a fait escale sur l’île de Beauté du 21 au 23 juillet, avec trois étapes au programme.
Les lieux touristiques ne manquent pas en Corse, et il n’a pas fallu longtemps aux militants CFDT mobilisés à l’occasion de la campagne pour aller au contact des saisonniers. Des jeunes, parfois très jeunes, soulagés de trouver une oreille compatissante et des conseils de bonne augure, à l’heure où se multiplient les pressions patronales. Régulièrement lors de la tournée des cafés restaurants, les militants sont interpellés par des jeunes effrayés du rapport de force violent exercé par l’employeur, comme le résumera ce jeune serveur. « Si on commence à noter nos horaires, on est mort ». Un peu plus loin, sur le port de Calvi, d’autres salariés racontent comment leurs patrons les obligent à travailler deux heures de plus par jour, sans qu’aucun surplus d’activité ou intérêt économique ne l’explique, juste pour le plaisir de montrer qui est aux commandes. « Et si l’un d’eux se risque à poser une question ou émettre une revendication, il ne tarde pas à se voir menacé de devoir rendre son logement avant la fin de la saison, au risque de se retrouver à la rue pour le reste de son contrat », résume Gérard Mortreuil, secrétaire général de la CFDT Corse. Une accumulation de pressions en tout genre qui inquiète les militants, et qui laisse craindre une fin de saison difficile, avec de nombreux contentieux à régler. Contentieux auxquels s’ajoutent un pouvoir d’achat en berne dont les salariés risquent bien d’être les premiers à souffrir…
Autre ambiance à Porticcio, dans la baie d’Ajaccio, où la campagne saisonniers faisait escale pour la première fois. Dans cet emplacement en plein centre de la zone d’activité, rares sont les restaurateurs à refuser l’accès à la CFDT. Ce qui n’empêche pas de rencontrer des salariés aux situations pour le moins chaotiques. « Ici les jours de repos ne sont pas respectés, les horaires encore moins, et il n’est pas rare de voir des personnes non déclarées ou embauchées bien au-delà de la durée légale pour un travailleur saisonnier », poursuit Gérard. Pour preuve, ce travailleur d’une cinquantaine d’année, rencontré un peu plus tard aux abords du bus, qui enchaîne chaque année depuis 2005 des contrats saisonniers de huit mois, auxquels s’ajoutent un avenant de deux mois, puis deux mois travaillés au noir.
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