L'UMP va relancer le débat sur les 35 heures
Le Point.fr - Publié le 01/07/2011 à 22:03 - Modifié le 01/07/2011 à 22:41
Le parti majoritaire veut proposer aux partenaires sociaux d'élargir leur domaine de compétences, notamment au temps de travail
L'UMP n'a pas vraiment renoncé à se débarrasser des 35 heures. Après avoir lancé le débat au début du mois de janvier, le secrétaire général du parti majoritaire, Jean-François Copé, avait calmé le jeu devant les réticences de sa propre majorité et de Nicolas Sarkozy.Mais, têtu, il va remettre le sujet sur le tapis, mardi, à l'occasion d'une convention consacrée à "la refondation du dialogue social". Tout en prenant soin de replacer le sujet "dans une problématique d'ensemble, pour que ce soit à la fois plus pédagogique et moins caricatural".
Pas question donc d'évoquer la question du temps de travail trop frontalement. D'autant que l'UMP va aussi aborder un autre sujet sensible, celui du financement de la Sécurité sociale au travers d'une TVA anti-délocalisation ou d'une augmentation de la CSG. "J'ai souhaité que ça n'occulte pas le fond de nos propositions", explique Hervé Novelli, à propos des 35 heures.
"Des assises de la démocratie sociale"
Chargé de la préparation de la convention, le secrétaire général adjoint du parti veut donc contourner le problème en proposant, après l'élection présidentielle, des "assises de la démocratie sociale" pour inciter "les partenaires sociaux à discuter de la représentativité des syndicats, de leur financement et de leur niveau d'autonomie par rapport à l'exécutif". Et "redonner ainsi une place éminente aux contrats par rapport à la loi", notamment sur le temps de travail... Dans ce schéma, ce n'est plus l'État qui fixerait la durée du travail, mais des accords de branche ou d'entreprises, comme "dans les autres pays européens qui fixent le temps de travail à ces niveaux plutôt que par la loi", souligne Hervé Novelli, qui détaillera la façon de les imiter dans un document mardi.
Encore faut-il convaincre les partenaires sociaux de s'emparer de ce sujet. Or, ni les syndicats ni le patronat (qui n'entend pas perdre les allègements de charges liés aux 35 heures) n'y sont pour l'heure favorables. Pour les convaincre, l'UMP a prévu d'agiter une carotte : la possibilité d'augmenter le financement public des syndicats qui accepteraient de négocier sur le temps de travail. Mardi, les partenaires sociaux seront d'ailleurs tous présents pour se voir exposer le deal de l'UMP.
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