vendredi 12 février 2016

Après les critiques de la Cour des Comptes sur la Poste ,sans attendre ..., le groupe avait expérimenté de nouvelles organisations....La CFDT, consciente de l’enjeu de ces évolutions en matière d’emploi, les accompagne et les soutient.


La Poste joue sur le facteur emploi

publié le 01/02/2016 à 14H01 par Didier Blain
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D’ici à 2020, l’activité courrier de La  Poste aura fondu de 50 %. Aussi, le groupe expérimente-t-il de nouvelles organisations. Près de Castres, des facteurs volontaires deviennent guichetiers pour compléter leur journée de travail. À Toulouse, des colipostiers se lancent dans la livraison en fin de journée (de 17 à 20 heures). La CFDT, consciente de l’enjeu de ces évolutions en matière d’emploi, les accompagne et les soutient.
« Il a toujours un mot gentil. Qu’on nous le laisse, celui-là ! » Avec son bel accent et son béret sur la tête, ce retraité d’une zone pavillonnaire de Vielmur-sur-Agout, près de Castres, loue son facteur dans un message adressé à Philippe Wahl, le président du groupe La Poste. Il ne veut plus en changer depuis que Vivien Barthe mène cette tournée. Et Vivien ne chôme pas. Avec sa voiture électrique, il roule sur vingt mètres, descend, distribue quelques lettres, remonte, roule trente mètres, redescend, sonne, laisse un avis de passage, remonte, etc. Et s’il rencontre un client, il prend quelques minutes pour faire connaissance. « Ça fait plaisir aux gens que l’on se souvienne d’eux ensuite. Je perds un peu de temps mais c’est agréable, et je le fais de bon cœur. »
Vivien et Delphine Ffournier
Vivien et Delphine sont à la fois facteurs et guichetiers dans le Tarn. Ce double poste offre quelques avantages.

Une opportunité pour évoluer
Vivien n’est pas un facteur comme les autres. Il n’exerce cette fonction qu’à mi-temps. L’autre moitié du temps, il est guichetier à La Poste de Vielmur-sur-Agout. Et guichetier, c’est un tout autre métier. Seul dans ce local, il vend des timbres, des colis, délivre des paquets qui n’ont pu être distribués, enregistre des recommandés, relève le courrier du jour dans la boîte du village, ouvre des livrets  A, effectue retraits et virements à la demande des clients ; bref, il fait le travail pour le compte de La  Banque Postale. Il fait tout mais ne remplace toutefois pas les conseillers financiers. Et bientôt, il proposera de la téléphonie mobile. C’est tout  ? Eh bien non, après environ trois heures pendant lesquelles il a servi au moins une trentaine de clients – certains pour des retraits de trois euros –, il reprend sa voiture chargée de colis direction Sémalens (Tarn), où il récupère Delphine Bigant, qui exerce elle aussi les métiers de factrice et guichetière. Ensemble, ils retournent à la plateforme de Castres - Pays d’Autan, où ils remettent lettres et colis et rendent compte par informatique de leurs activités de la journée.


Vivien et Delphine ont en commun, outre leur adhésion à la CFDT, la volonté de participer aux nouveaux métiers de La  Poste. Tous deux sont jeunes, respectivement 33 et 26  ans, mais ils ont déjà connu plusieurs réorganisations de leur service. Les perspectives de l’activité courrier, et donc pour les facteurs, sont mauvaises. La Poste doit s’adapter à une baisse de moitié de la distribution de courrier envisagée d’ici à 2020. Aussi, quand on leur a proposé cette nouvelle organisation, ils ont présenté leur candidature, qui a été retenue. Ce double poste offre à la fois une place à l’abri des intempéries, une fois au guichet, mais il permet surtout de prendre du galon. «  Depuis dix ans, je suis au grade le plus bas, alors un grade en plus, ça compte  », reconnaît Vivien.
« On va s'adapter »
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Ludovic Bourin travaille aussi comme colipostier.
Alors que Vivien quitte son travail vers 17 heures, à quelques dizaines de kilomètres de là, Ludovic Bourin s’enfonce dans les embouteillages du centre de la ville Rose, entre la gare de Toulouse-Matabiau et le Capitole. Au volant de sa camionnette chargée de colis, il a trois heures devant lui pour les livrer. Depuis le 9 novembre, il fait partie des colipostiers volontaires qui travaillent l’après-midi sur le créneau 17-20  heures, un horaire que La Poste avait jusque-là laissé à ses concurrents. « On tâtonne encore, admet Ludovic, les embouteillages ne sont pas les mêmes que le matin, la tournée ne peut pas se faire de la même manière mais on va s’adapter et, surtout, les clients semblent d’ores et déjà très satisfaits de ce nouveau service.  »
Les clients non plus ne sont pas les mêmes que ceux du matin. « Ils sont plus détendus, moins pressés, ils ont aussi davantage de temps pour discuter, observe Ludovic. En revanche, la circulation est plus difficile ; les places de parking sont plus rares. Lorsqu’ils reconnaissent un véhicule jaune de La Poste en stationnement gênant, les automobilistes klaxonnent immédiatement. Rester en double file est impensable. Pour nous, c’est stressant et ça nous oblige à nous garer parfois à une centaine de mètres du point de livraison. »

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