publié le 19/10/2015 à 20H09
par
Aurélie Seigne
La
quatrième conférence sociale du quinquennat débouche à la fois sur des
chantiers structurants et des annonces très concrètes. Pour la CFDT,
c’est la preuve que participer à de tels rendez-vous est utile.
« Nous sommes venus à cette conférence sociale avec deux objectifs
: obtenir des mesures d’urgence et travailler à l’avenir de notre
modèle social sur un temps long. À l’issue, des chantiers sont ouverts ;
il y a des avancées concrètes. C’est bien la preuve que ce n’était pas
inutile d’y être. » C’est en ces termes que Laurent Berger a réagi à
l’issue du discours de clôture de la quatrième conférence sociale
prononcé par Manuel Valls, ce 19 octobre.
Concertation et négociation
Le Premier ministre a confirmé ou précisé les principaux chantiers ouverts dans la période, déjà abordés par le président de la République
le matin même. Il a toutefois fait entendre une voix légèrement
différente, notamment en appelant à plusieurs reprises les entreprises à
assumer leurs responsabilités et en particulier sur le pacte de responsabilité
et l’apprentissage. Le projet de loi qui sera porté par la ministre du
Travail, Myriam El Khomri, et présenté en Conseil des ministres début
2016 comportera comme annoncé les suites du rapport Combrexelle
sur « La négociation collective, le travail et l’emploi », qui font
actuellement l’objet d’une concertation avec les partenaires sociaux et
dont les premières pistes devraient être révélées le 28 octobre. S’y
ajouteront les impacts de la transformation numérique sur le travail et
de premiers éléments sur le compte personnel d’activité. Sur ce point,
les partenaires sociaux ouvriront une négociation sur la base d’un
document d’orientation qui leur sera transmis d’ici la fin du mois
d’octobre par la ministre du Travail. Celle-ci devra déboucher d’ici la
mi-décembre sur un accord ou une position commune cadrant « les grands principes, le calendrier et la méthode »,
a expliqué la secrétaire générale adjointe de la CFDT, Véronique
Descacq, qui participait à la table ronde sur le sujet. Celui-ci fait
l’objet d’un relatif consensus – à ce stade des discussions. Les
partenaires sociaux ont déjà identifié deux sujets : l’élargissement du
compte épargne-temps (CET) à l’ensemble des salariés et l’abondement en
droits supplémentaires à formation pour tous les jeunes sortis du
système scolaire sans qualification – c’était là une revendication forte
de la CFDT. En matière de transition écologique aussi, les partenaires sociaux auront leur rôle à jouer, notamment par le biais de la formation professionnelle.
L’aboutissement d’une revendication de longue date
C’est aussi sur ce point que la CFDT a obtenu des avancées concrètes
: comme elle le réclamait, un nouveau plan 150 000 formations
prioritaires de demandeurs d’emploi sera mis en place, qui ciblera plus
précisément les formations liées aux transitions numérique et
écologique. Surtout, le Premier ministre a ouvert la porte à une
revendication de longue date de la CFDT, réinscrite dans la résolution du congrès de Marseille : le chèque syndical. Selon Manuel Valls, c’est, dans la logique du rapport Combrexelle, une manière « d’assurer une meilleure reconnaissance du fait syndical dans l’entreprise, y compris des moyens qui lui sont donnés ».
C’est évidemment une satisfaction pour la CFDT et la preuve que de telles séquences de démocratie sociale – qui, selon Laurent Berger, permettent de « confronter les points de vue, proposer, obtenir des résultats » – sont utiles. La prudence n’en reste pas moins de mise : « Maintenant, il faut travailler concrètement à la mise en œuvre. »
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