Le quinquennat du président Nicolas Sarkozy s'est accompagné d'une explosion de la dette de la France, dont la crise est très majoritairement responsable même si les débuts du mandat ont été marqués par un certain laxisme budgétaire, estiment les économistes. De fin 2006 à fin 2011, la dette de la France a augmenté de 21,4 points de produit intérieur brut.
/Cet accroissement est quasiment identique à celui de la dette de la zone euro et très inférieur à la montée en flèche de 40,6 points de PIB de la dette britannique sur la même période, note Henri Sterdyniak de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Dans le même temps, les Etats-Unis ont alourdi la leur d’un peu plus de 29 points de PIB.
« On ne peut pas dire que la dette a galopé par la faute de Sarkozy. La France est victime de la crise comme tous les autres pays », résume Henri Sterdyniak.
« La crise a été un choc extrêmement violent. Quand on compare à l’étranger, que l’on prend en compte la violence du choc, la responsabilité de Nicolas Sarkozy est mineure », renchérit Christian Saint-Etienne, professeur à l’Université Paris-Dauphine.
Le gouvernement prévoit une dette de 89,1 % du PIB en 2012 et vient de repousser d’un an son reflux, désormais attendu en 2014. Selon les calculs d’Henri Sterdyniak, la dette publique (c’est-à-dire de l’Etat, des collectivités locales et de la Sécurité sociale), aura augmenté de 620 milliards d’euros de fin 2006 à fin 2012, dont 275 proviennent des seuls intérêts versés et 310 de la crise économique.
30 milliards sont dus aux politiques de relance mises en oeuvre en 2009-2010 pour contrer les effets de la crise et 60 autres proviennent de baisses d’impôts.
55 milliards économisés - De ces derniers chiffres, il faut soustraire 55 milliards économisés par une « gestion très rigoureuse des finances publiques » (baisse du nombre de fonctionnaires, non-revalorisation de leurs salaires, restrictions dans les prestations sociales), analyse l’économiste de l’OFCE. Ce qui réduit, selon lui, à 35 milliards la part de dette imputable aux politiques du gouvernement.
« Il est très difficile de dire qu’il y a une responsabilité de Nicolas Sarkozy car les 30 milliards de relance étaient tout à fait indispensables », estime Henri Sterdyniak, en référence au programme dévoilé en décembre 2008, qui alignait nouveaux investissements publics, « prime à la casse » pour l’automobile, constructions de logements…
« Malgré tout, on peut dire qu’il n’avait pas au départ, contrairement à maintenant, comme objectif prioritaire d’éliminer le déficit », relève toutefois Christian Saint-Etienne.
Les débuts du quinquennat avaient été marqués par des baisses d’impôts, la loi Tepa (Travail, emploi, pouvoir d’achat) et son « travailler plus pour gagner plus » qui défiscalisait les heures supplémentaires.
Nicolas Bouzou, du cabinet Asteres, résume le bilan présidentiel par une « gestion assez dispendieuse » et un « laxisme » malgré la croissance en début de quinquennat, suivis d’une « gestion plutôt rigoureuse avec un plan de relance bien calibré », qui a été « entièrement plombée par la crise ».
(*) Un tiers du déficit dû à la crise - La Cour des comptes estimait pour sa part en juin que la crise n’expliquait en 2010 qu’un tiers du déficit public de la France, dont l’accumulation année après année constitue la dette.
Pour le reste, elle pointait un déficit « structurel », « héritage de plus de 30 ans d’incapacité à maîtriser les finances publiques ». Le déficit a culminé en 2009 à 7,5 % du PIB.
La Cour épinglait en particulier les baisses d’impôts de 1997 à 2007, sous des gouvernements de gauche puis de droite, mais aussi la politique fiscale des débuts du quinquennat Sarkozy, qui a « aggravé » le déficit structurel d’environ un point de pourcentage du PIB, soit 20 milliards d’euros.
Pour Christian Saint-Etienne, « le plus inquiétant, ce sont les déficits extérieurs », avec un déficit commercial abyssal et « la part de la dette publique détenue par l’étranger », estimée à près de 60 %.
/Cet accroissement est quasiment identique à celui de la dette de la zone euro et très inférieur à la montée en flèche de 40,6 points de PIB de la dette britannique sur la même période, note Henri Sterdyniak de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Dans le même temps, les Etats-Unis ont alourdi la leur d’un peu plus de 29 points de PIB.
« On ne peut pas dire que la dette a galopé par la faute de Sarkozy. La France est victime de la crise comme tous les autres pays », résume Henri Sterdyniak.
« La crise a été un choc extrêmement violent. Quand on compare à l’étranger, que l’on prend en compte la violence du choc, la responsabilité de Nicolas Sarkozy est mineure », renchérit Christian Saint-Etienne, professeur à l’Université Paris-Dauphine.
Le gouvernement prévoit une dette de 89,1 % du PIB en 2012 et vient de repousser d’un an son reflux, désormais attendu en 2014. Selon les calculs d’Henri Sterdyniak, la dette publique (c’est-à-dire de l’Etat, des collectivités locales et de la Sécurité sociale), aura augmenté de 620 milliards d’euros de fin 2006 à fin 2012, dont 275 proviennent des seuls intérêts versés et 310 de la crise économique.
30 milliards sont dus aux politiques de relance mises en oeuvre en 2009-2010 pour contrer les effets de la crise et 60 autres proviennent de baisses d’impôts.
55 milliards économisés - De ces derniers chiffres, il faut soustraire 55 milliards économisés par une « gestion très rigoureuse des finances publiques » (baisse du nombre de fonctionnaires, non-revalorisation de leurs salaires, restrictions dans les prestations sociales), analyse l’économiste de l’OFCE. Ce qui réduit, selon lui, à 35 milliards la part de dette imputable aux politiques du gouvernement.
« Il est très difficile de dire qu’il y a une responsabilité de Nicolas Sarkozy car les 30 milliards de relance étaient tout à fait indispensables », estime Henri Sterdyniak, en référence au programme dévoilé en décembre 2008, qui alignait nouveaux investissements publics, « prime à la casse » pour l’automobile, constructions de logements…
« Malgré tout, on peut dire qu’il n’avait pas au départ, contrairement à maintenant, comme objectif prioritaire d’éliminer le déficit », relève toutefois Christian Saint-Etienne.
Les débuts du quinquennat avaient été marqués par des baisses d’impôts, la loi Tepa (Travail, emploi, pouvoir d’achat) et son « travailler plus pour gagner plus » qui défiscalisait les heures supplémentaires.
Nicolas Bouzou, du cabinet Asteres, résume le bilan présidentiel par une « gestion assez dispendieuse » et un « laxisme » malgré la croissance en début de quinquennat, suivis d’une « gestion plutôt rigoureuse avec un plan de relance bien calibré », qui a été « entièrement plombée par la crise ».
(*) Un tiers du déficit dû à la crise - La Cour des comptes estimait pour sa part en juin que la crise n’expliquait en 2010 qu’un tiers du déficit public de la France, dont l’accumulation année après année constitue la dette.
Pour le reste, elle pointait un déficit « structurel », « héritage de plus de 30 ans d’incapacité à maîtriser les finances publiques ». Le déficit a culminé en 2009 à 7,5 % du PIB.
La Cour épinglait en particulier les baisses d’impôts de 1997 à 2007, sous des gouvernements de gauche puis de droite, mais aussi la politique fiscale des débuts du quinquennat Sarkozy, qui a « aggravé » le déficit structurel d’environ un point de pourcentage du PIB, soit 20 milliards d’euros.
Pour Christian Saint-Etienne, « le plus inquiétant, ce sont les déficits extérieurs », avec un déficit commercial abyssal et « la part de la dette publique détenue par l’étranger », estimée à près de 60 %.
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