jeudi 30 septembre 2010

Marseille-Fos : les terminaux pétroliers toujours bloqués


Marseille-Fos : les terminaux pétroliers toujours bloqués


Le conflit déclenché il y a 48 heures par les agents portuaires des terminaux pétroliers de Fos et Lavéra ne s'apaise pas.
Photo Serge Guéroult


29 navires immobilisés en rade du port de Marseille hier matin, 34 hier soir dont 6 gaziers et 8 tankers chargés de brut : le conflit déclenché il y a 48 heures par les agents portuaires des terminaux pétroliers de Fos et Lavéra ne s'apaise pas. Une situation qui inquiète l'Union française des industries pétrolières (Ufip), laquelle fait remarquer que les quatre raffineries qui opèrent aux portes de Marseille (elles représentent 30% du raffinage français), ainsi que trois autres alimentées par pipeline, risquent de ne plus pouvoir fonctionner normalement faute d'approvisionnement. Puis d'avertir que les mouvements sociaux "compromettent la compétitivité du port et donc, la pérennité du raffinage dans cette région". Les agents portuaires protestent contre la création d'une filiale appelée à gérer les terminaux pétroliers, qui sera en partie ouverte au privé. "Les majors ne sont pas partie prenante et nous redoutons que la structure ne soit pas viable", a expliqué hier Pascal Galéoté, porte-parole des agents, pour justifier le mouvement.
En février le risque venait d’une grève dans les raffineries, cette fois-ci il vient du port de Marseille. Depuis lundi, les agents du port sont en grève pour tenter de peser sur la réforme portuaire et la prise en compte de la pénibilité pour les retraites. Le mouvement, qui bloquait aujourd’hui 30 pétroliers dans la rade de Fos, « est reconductible par 24 heures et devrait s’étendre à la semaine prochaine, la Fédération nationale CGT des Ports et Docks ayant parallèlement appelé à un arrêt de travail de 72 heures à partir de vendredi dans l’ensemble des ports du pays« , explique l’AFP.
Pas d’inquiétude sur les réserves
Résultat, l’industrie commence à lâcher des communiqués : « La marche des quatre raffineries de la zone de Marseille (31 % du raffinage français) et des trois autres raffineries desservies par pipeline à partir de Marseille s’en trouve gravement menacée« , s’alarme l’Union française des industries pétrolières (UFIP).
Euh, mais les Marseillais ne seraient pas justement un peu accroc à l’or noir ? Pas de panique pour l’instant, « les raffineries avaient des stocks sur lesquels elles peuvent travailler« , nous explique-t-on du côté de l’UFIP. Pour combien de temps ? A la louche une semaine. Tout pile la fin de l’arrêt de travail. Et si la grève est amenée à se poursuivre, à ce moment-là les stations-service pourront elles aussi tenir quelques jours voire semaines comme elles l’ont montré en février. Et après inch’ allah. Mais ça ne vous dispense pas de lever le pied sur la bagnole…
Menaces et surplace
Il n’empêche, l’UFIP « constate avec inquiétude que les mouvements sociaux, qui ne cessent d’entraver depuis plusieurs années le fonctionnement normal du Port de Marseille, compromettent la compétitivité et donc la pérennité du raffinage dans cette région« . Comprenez : vous ne viendrez pas vous plaindre si on plie bagage comme à Dunkerque… Justement, où en est-on de la réflexion sur la place du pétrole dans l’économie locale ?
Même discours du côté de l’Union Maritime et Fluviale Marseille-Fos (UMFMF), qui a pondu un communiqué tout en finesse : « nos entreprises et leurs salariés ont traversé successivement les grèves de 2007 (GDF2), celles de 2008 (vote de la loi), puis la crise économique de 2009 et se retrouvent en ce moment pris au piège dans un conflit qui menace leur avenir. » Et pourquoi ça ? « Butant sur le dossier – clé de la pénibilité à l’heure de la réforme nationale des retraites, les négociations sont aujourd’hui au point mort ». Inutile de vous dire que les grévistes répondront »à qui la faute ? » Ce à quoi les premiers leur rétorqueront « à vous pardi« . Un grand classique. Là non plus, on n’est pas plus avancés

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