ITER, Eaux de Marseille, transports : les combats écolos de Michèle Rivasi
Par Julien VINZENT le 6 septembre 2010
La députée européenne Michèle Rivasi (Europe Ecologie).
Cela se passerait à l’Elysée, on penserait qu’il s’agit d’un de ces entretiens en petit comité où le président distille des confidences à des journalistes triés sur le volet, que l’on retrouver ensuite dans la presse comme venant de « l’entourage » du chef de l’Etat. Mais nous sommes au cours Julien, au local marseillais d’Europe Ecologie. Et s’il n’y a que trois journalistes pour recueillir les indiscrétions de Michèle Rivasi, c’est peut-être parce que le Parlement européen est bien loin des préoccupations des Marseillais
A moins que ce ne soit l’écologie, puisque comme chacun sait ici on n’aime le vert que dans un stade, de préférence rénové à grand frais. Mais comme le sujet du moment côté foot était la clôture de la concertation sur la rénovation du stade Vélodrome et que Marsactu n’est pas aussi avisé que La Provence, qui a pu consulter les louanges des habitants de la cité phocéenne avant que le tout soit envoyé à un inaccessible rapporteur, on vous garde au chaud notre analyse maison sur ce sujet-là. Et puis il y a bien un Marseillais qui sera curieux de savoir ce que devient Michèle Rivasi, que la ville a contribué à envoyer à Strasbourg en faisant grimper Europe Ecologie à 16%, soit devant le PS, il y a un peu plus d’un an…
De l’aide pour décrocher des aides
D’ailleurs, Michèle Rivasi est plutôt d’accord avec le citoyen lambda : l’Europe c’est compliqué. Avec Gaston Franco, qui a débarqué au Parlement dans la même fournée qu’elle mais du côté de l’UMP, elle planche donc sur la création d’une agence européenne qui guiderait dans chaque département les candidats aux fonds européens, « parce que c’est vraiment le parcours du combattant« . L’idée : faire l’interface entre le monde associatif et les citoyens d’une part et l’Europe et la préfecture d’autre part, toutes deux chargées de l’attribution de subventions communautaires.
« Qui en profite aujourd’hui ? Ce sont les grosses boîtes et les grosses collectivités qui embauchent des gens pour monter les dossiers. Alors qu’il y a pléthore de projets dont les autres peuvent se saisir, déplore-t-elle. Comme ces 14 milliards d’euros dédiés aux économies d’énergies. De quoi redonner un peu de baume au coeur des finances locales marseillaises. Quoique la ville semble se ranger plutôt dans la première catégorie. Pour ce qui est de débloquer les précieux euros de Bruxelles, elle semble même en pointe, si l’on en croit l’affaire du Centre de promotion de l’emploi par la micro-entreprise.
Une pétition contre ITER
Autre cheval de bataille qui concerne notre bonne vieillie Provence : ITER. « Nous allons lancer dans les prochains jours une pétition au niveau européen et international pour demander l’arrêt du projet« , annonce-t-elle. Carrément. Et, elle y croit vraiment, s’interroge le trio de journaliste ? Paradoxalement, son plus grand espoir est peut-être la crise. « Vu l’urgence actuelle, les défis auxquels on doit répondre et les restrictions budgétaires, c’est vraiment une question de priorité« , assène-t-elle. Et puis, « les Allemands et les Espagnols ne sont pas chauds du tout » pour tripler le budget de l’expérience de 2,7 milliards d’euros à 6,6 rien que pour la participation de l’Europe, assure-t-elle. Celle-ci vise, rappelons-le à prouver que l’on peut produire de l’électricité via la fusion nucléaire, bref en imitant le soleil.
« Pour le reste on va essayer de faire du lobbying politique. On a désinformé à la fois les élus et la populations sur le coût énorme du projet. On commence à se dire que c’est beaucoup d’argent surtout pour des résultats incertains alors que si l’on peut investir cette somme dans les économies d’énergies et dans la recherche sur les énergies renouvelables. » Pour cela, Europe Ecologie va organiser un colloque dans le trimestre qui vient « pour vraiment poser les problématiques« .
Un port avec des transports
Vu que son camarade écologiste Jean-Yves Petit a décroché récemment la vice-présidence aux transports au conseil régional, elle lui a aussi rendu une petite visite aujourd’hui. « Nous souhaitons mettre Marseille dans le réseau transeuropéen de transport« , explique-t-elle. Qu’es aco ? Pour les technocrates de Bruxelles on dit TEN-T, et pour les Marseillais qui passent à côté du train c’est un chantier de 50 milliards d’euros par an… « Il faut que Marseille soit le noeud entre les autoroutes de la mer (des camions sur des bateaux, ndlr), l’axe Nord-Sud et l’axe vers Turin via le Montgenèvre« , détaille-t-elle.
Le dernier coup d’épée sera pour l’eau, que Michéle Rivasi veut re-municipaliser à l’occasion de la fin du contrat marseillais de Véolia, pardon la Société des Eaux de Marseille (SEM), et Suez ( la Seram) en 2012 et 2013. Avec en toile de fond le Forum mondial de l’eau en 2012, et la venue de Danielle Mitterrand,Présidente de l’association France-Libertés, le 23 septembre. La veuve de Tonton assistera à l’avant-première d’un film qui devrait donner des boutons au PDG de la SEM Loïc Fauchon : Water Makes Money.
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