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jeudi 19 mai 2011
Risque de 21 AVRIL à l'endroit ...
Cohn-Bendit à Marseille : coopérative politique et retrait anti-FN
Par Julien VINZENT le 19 mai 2011
En attendant la venue à Marseille vendredi prochain de Nicolas Hulot, candidat aux primaires d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), c’est vers une autre élection que sont invités à se tourner les militants marseillais : le premier congrès du parti depuis la fusion des Verts et d’Europe Ecologie en novembre. Mardi prochain, Cécile Duflot, secrétaire nationale et issue du premier rassemblera ses partisans. Ce jeudi, c’est l’un des inspirateurs du second, Daniel Cohn-Bendit, qui avait invité ses supporters au Roucas Blanc.
« Ce n’est pas une lutte entre Cécile Duflot et moi », a-t-il assuré d’emblée devant les militants et la presse. Mais c’est au minimum une campagne : sept motions sont concurrentes en vue du congrès fin mai et début juin. Celle qu’il défend – Construire l’écologie pour toutes et tous – est « celle qui ouvre au lieu de refermer la politique sur les professionnels. Traditionnellement, l’espace politique est un repoussoir pour le commun des mortels. Les gens viennent 6 mois et repartent car c’est des réunions et des batailles pour les postes », résume Anne-Laure Faugère, militante marseillaise.
Une coopérative pour les allergiques aux partis
Concrètement, outre le vote électronique et les adhésions à tarif variable, pour éviter une « sélection sociale », Dany le Vert – à qui certains reprochent de ne plus être assez rouge – a défendu l’idée d’une « coopérative totalement autonome d’EELV, qui ne doit pas embrigader ou être une courroie de transmission. On a aujourd’hui 2000 coopérateurs : c’est ridicule, mais cela fait 40 000 euros, qui sont dans le budget d’EELV alors qu’ils appartiennent à la coopérative ».
Un souhait partagé par la présidente du groupe écologiste au conseil municipal de Marseille Michèle Poncet-Ramade « après avoir fait l’expérience de gens qui sont venus pour une cause et qui sont partis parce que tout ce qui est organisationnel les agace. Ils s’intéressent au parc Longchamp ou aux calanques, et c’est très intéressant d’avoir notamment des scientifiques, mais ils ne sont pas prêts à prendre tout le « paquet ». C’est génial de la part de Dany d’avoir compris que les partis dans leur forme actuelle sont finis ».
« On a à Aubagne un militant qui veut exclusivement se consacrer aux transports, c’est le profil type du coopérateur. Tout comme celui qui se bat sur les gaz de schistes et va à tous les colloques et sera très pointu sur le sujet. Mais sans pour autant avoir envie de coller des affiches la nuit », confirme Jacques Charton, conseiller municipal à Roquevaire et candidat à La Pomme aux cantonales. Récupération de la société civile ou affaiblissement de la politique, dirons certains. Ou qu’il reste à régir concrètement les relations entre les deux entités que l’on veut autonomes…
Risque de 21 avril : « la question de maintenir la candidature se posera »
Et les présidentielles, et les législatives ? Dans la foulée d’un militant du PS13 qui nous confiait mardi lors du débat sur le projet du socialiste pencher pour « une base programmatique (…) constituée à 80% de nos idées et que nous prenons 20% des leurs », un de ses homologues écologistes a interpellé Daniel Cohn-Bendit sur la nécessité « compte-tenu du bipartisme en France » d’être prêts à se mettre d’accord pour « ne pas rester que des rêveurs ». Réponse : « j’ai fait une proposition (en janvier 2010 : soutien au candidat PS contre 50 députés, ndlr), elle a été majoritairement refusée. Dont acte, on ne va pas revenir en arrière, il y aura des primaires. »
Et il trouve même aujourd’hui que « d’avoir Nicolas Hulot à 11% dans le dernier sondage sert à démontrer au PS que si l’accord pour les législatives n’est pas à notre satisfaction… » Reste que « si au début de l’année prochaine le PS, Sarkozy et Le Pen se retrouvent dans un mouchoir de poche, la question se posera de maintenir la candidature ». Une sortie qui a plu à Jacques Charton : « c’est de l’oxygène. Il dit des choses que personne d’autre en politique ne dit clairement, même s’ils le pensent parfois ».
Reste que le PS n’est pas toujours très écolo-compatible pour certains militants, comme Eric Belistan. Au sortir d’un discours sur la finitude des ressources, les tensions sur le pétrole, les marchés alimentaires, l’agriculture, ce Niçois interroge : « est-ce que le PS a compris cette autre vision des choses ? Des militants peut-être, mais l’élite ? C’est un parti avec des élus tête de gondole, avec qui on est obligés de négocier ».
A suivre : l’interview vidéo de Daniel Cohn-Bendit sur DSK, le FN, les points d’accrochage PS-EELV, la campagne…
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