dimanche 15 mai 2011

Ne laissons pas l'hiver salarial perdurer jusqu'en 2013 ! Le 31 mai, soufflons le chaud !

Ne laissons pas l'hiver salarial perdurer jusqu'en 2013 !








Le 19 avril, les OS de la fonction publique se sont rendues sans illusion excessive au rendez-vous salarial annuel avec le gouvernement. Gelé en 2011, congelé en 2012, le point d’indice risque la surgélation en 2013…

Le 31 mai, soufflons le chaud !

En avril, nos ministres de la fonction publique et du budget ont appliqué le dicton à la lettre et n’ont pas souhaité se découvrir d’un fil (budgétaire) devant les organisations syndicales. Si à l’extérieur il faisait exceptionnellement beau et chaud ce 19 avril à l’occasion du premier rendez-vous « salarial » auquel étaient conviées les OS de fonctionnaires, à l’intérieur du ministère, le point d’indice a été maintenu congelé au moins pour une année supplémentaire.

Déjà, l’année dernière, le frigoriste du ministère du travail de l’époque, Eric Woerth, avait été explicite en interpelant les représentants syndicaux, les invitant à se féliciter de ne pas être soumis au régime grec ou irlandais. Il avait dans le même temps laissé entendre que l’hiver salarial se maintiendrait sans doute jusqu’en 2012 ou 2013…

Georges Tron, secrétaire d’état à la Fonction Publique et François Barouin, ministre du budget, l’ont donc bien entendu tout en soulignant que les mesures décidées ces dernières années: partage des économies réalisées grâce aux suppressions de postes, primes au mérite, garantie individuelle de pouvoir d'achat, etc.. tempèrent cette mesure d’austérité.

Sur ces éléments accessoires du salaire, tous ne sont pas logés à la même enseigne. Outre que les suppressions de postes se paient de conditions de travail et d'un service rendu dégradés, ces redistributions sont loin de profiter à tous et sans doute bien davantage à ceux qui les mettent en œuvre qu’à ceux qui les subissent.

George Tron qui refuse de toucher au point d’indice a présenté une « série de mesures techniques » annonçant l'engagement de deux réformes : le « supplément familial de traitement », qui correspond à la participation de l'employeur au coût de l'éducation des enfants et qui « sera rénové en 2012 » ainsi que l’ indemnité de résidence pour laquelle une « nouvelle classification des communes doit être entreprise afin de mieux prendre en compte la réalité du coût de l'immobilier sur le territoire ».
Georges Tron a également assuré que: « L'important chantier de rénovation des grilles va ainsi être poursuivi avec la revalorisation des grilles des agents de catégorie A et de l'encadrement supérieur ». Le sommet de la grille de la catégorie C sera également révisé « dès 2011 ». La Gipa (système de Garantie Individuelle du Pouvoir d'Achat), dont 55 488 agents ont bénéficié en 2010 pour un montant moyen de 797 euros, sera reconduite.
Il a assuré également que « le gouvernement va maintenir un retour catégoriel sur les efforts de productivité » issus du non remplacement d'un départ à la retraite sur deux dans la fonction publique.

Reste qu’avec la hausse des prélèvements sur les traitements, la hausse des cotisations des « mutuelles » et la hausse annoncée à 2% du coût de la vie, les agents publics continueront à perdre du pouvoir d’achat ; les plus touchés étant ceux de catégorie C dont les grilles se retrouvent écrasées au niveau d’un smic qui heureusement est revalorisé ce qui malheureusement ne leur profite pas.

Les agents de catégorie B et A eux, attendent toujours un reclassement dont ils savent qu’ils le paieront par la durée allongée de leur carrière quand dans le même temps le gouvernement reste sourd aux demandes de reconnaissance des diplomes de la filière sociale (majoritairement féminine) à Bac+3 qui leur ouvrirait la voie d'accès à la catégorie A

Et puis il y a, titulaires ou non, toutes celles (tous ceux) contraints de travailler à temps non complet, souvent affectés à des taches d’exécution et qui sombrent dans une pauvreté invisible comme le pointent le rapport sur la précarité du CSFPT et la récente étude de l’Observatoire Social Territorial mis en place par l’INET et la MNT.

Du pain sur la planche syndicale, à défaut de brioche. Elle est au congélateur du ministère du budget. 

Soyons nombreux le 31 mai, partout en France !


Rappel: La pétition pour la revalorisation des salaires de la fonction publique est plus que jamais en ligne sur: www.salairesfonctionpublique.fr

L’Assemblée se penche sur le pouvoir d’achat des fonctionnaires



La Mission d'évaluation et de contrôle de l'Assemblée poursuit ses auditions sur la soutenabilité de l'évolution de la masse salariale de la fonction publique. Au programme de la réunion du mardi 10 mai 2011, avec l'audition du DGAFP : le pouvoir d'achat des fonctionnaires. Pour 2011-2012, la «non-dépense» engendrée par le gel du point d’indice représenterait 1,86 milliard d’euros.

Les députés de la Mission d’évaluation et de contrôle (MEC) ont débuté mi-avril des auditions pour « étudier la capacité de maîtrise de l’évolution de la masse salariale de la fonction publique par l’Etat, les collectivités et les employeurs hospitaliers », comme l’a souligné mardi 10 mai Bernard Derosier (SRC, Nord), co-rapporteur et président du CSFPT.

Environ 150 000 bénéficiaires de Gipa – Pour 2011-2012, « la « non-dépense » engendrée par le gel du point d’indice représente 1,86 milliard d’euros, dont 860 millions pour l’Etat », a expliqué Jean-François Verdier, Directeur général de l’administration et de la fonction publique (DGAFP).
La Gipa, avancée par le gouvernement pour argumenter que le pouvoir d’achat des fonctionnaires ne diminue pas, va en outre concerner en 2011 « 100 à 150 000 » d’entre eux et devrait coûter « environ 100 millions d’euros (comme en 2009), contre 50 millions en 2010 ».
Le DGAFP a également indiqué que pour un montant global de 1,250 milliard d’euros versés en 2010 (1,180 en 2009), 26 millions d’heures supplémentaires ont été prises par des agents de la FPT, et que 90 % des territoriaux concernés sont des catégories C.

Autre point de discussion évidemment : la règle du non-remplacement d’un départ de fonctionnaire à la retraite sur deux. Selon une étude du Centre d’analyse stratégiquele non-remplacement des départs à la retraite de catégorie C est plus de 2 fois supérieur à celui des agents de catégorie A et pratiquement 3 fois supérieur à celui des agents de catégorie B en 2006-2007.Une tendance qui, selon Vincent Chriqui, directeur du CAS aussi auditionné mardi 10 mai, devrait ralentir dans les années à venir.

Puissant moteur - Pour Julien Dubertret, directeur du Budget, également entendu par les députés le 10 mai, le « un sur deux » constitue « un moteur très puissant pour s’obliger à se questionner collectivement sur les missions » et est appliqué au cas par cas dans les ministères.
On observe ainsi « une stabilité des emplois au ministère de l’Enseignement et de la recherche, et le ministère de la Justice a bénéficié de manière constante de créations d’emplois durant le quinquennat. Certains ministères sont à presque 80 % de taux de remplacement ; d’autres sont plus proches de 30 à 40 %, et l’ensemble aboutit à une proportion d’un sur deux ».

Bernard Derosier a en outre insisté sur les difficultés à bien connaître l’état de l’emploi public de l’Etat. Pour Jean-François Verdier, la situation a « considérablement évolué ».
« L’Observatoire de l’emploi public a été réactivé à l’occasion de la mise en place du Conseil commun de la fonction publique qui sera installé après les élections professionnelles d’octobre ».
La DGAFP organise aussi chaque année « une conférence de GPEC avec chacun des ministères, un comité des DRH publics et privés qui a vocation à échanger des bonnes pratiques. Et avec la réforme territoriale de l’administration de l’Etat, il existe désormais des responsables de GPEC au niveau régional, etc ».
En bref, pour Jean-François Verdier, « l’Etat commence à faire une bonne GPEC ».

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