"Oui, les syndicalistes se soucient de la vie
au travail"
au travail"
Dans une tribune publiée dans Le Figaro
du 9 mai 2011, François Chérèque revient
sur le drame que constitue le suicide d'un
militant CFDT de France Télécom.
du 9 mai 2011, François Chérèque revient
sur le drame que constitue le suicide d'un
militant CFDT de France Télécom.
Récemment, Rémy, salarié de France Télécom
s’est donné la mort devant les locaux de
son entreprise, à Mérignac. L’émotion provoquée est
bien sûrimmense chez ses collègues de travail, mais
aussi chez les militants CFDT de la région, du fait de
son engagement dans notre syndicat.
s’est donné la mort devant les locaux de
son entreprise, à Mérignac. L’émotion provoquée est
bien sûrimmense chez ses collègues de travail, mais
aussi chez les militants CFDT de la région, du fait de
son engagement dans notre syndicat.
Ce suicide est le plus récent d’une série qui dure
depuis trois ans dans cette entreprise. J’ai pensé qu’il était de
mon devoir de demander des comptes sur ces événements tragiques
aux dirigeants de cette entreprise, mais aussi aux représentants
des actionnaires, dont le plus important est l’Etat.
depuis trois ans dans cette entreprise. J’ai pensé qu’il était de
mon devoir de demander des comptes sur ces événements tragiques
aux dirigeants de cette entreprise, mais aussi aux représentants
des actionnaires, dont le plus important est l’Etat.
Yves de Kerdrel, éditorialiste au Figaro, ne supporte pas mon interpel-
-lation.
Dans une chronique insultante, il accuse même les équipes de la CFDT
de n’avoir pas apporté de réconfort à notre camarade afin d’empêcher
son acte désespéré. Soyons clairs : oui, les militants CFDT qui ont
côtoyé Rémy éprouvent un sentiment de culpabilité face à ce suicide.
A leur place, n’importe qui ayant du cœur ressentirait la même chose.
Pour autant, ils ne sont ni coupables, ni responsables du geste
de leur camarade.
-lation.
Dans une chronique insultante, il accuse même les équipes de la CFDT
de n’avoir pas apporté de réconfort à notre camarade afin d’empêcher
son acte désespéré. Soyons clairs : oui, les militants CFDT qui ont
côtoyé Rémy éprouvent un sentiment de culpabilité face à ce suicide.
A leur place, n’importe qui ayant du cœur ressentirait la même chose.
Pour autant, ils ne sont ni coupables, ni responsables du geste
de leur camarade.
Ma réaction publique d’indignation est renforcée par la lettre que Rémy
a écrite il y a deux ans et qui mettait déjà en cause le mode de
réorganisation de France Télécom ainsi que l’inhumanité des méthodes
employées. Il est de mon devoir de poser la question des responsabilités !
a écrite il y a deux ans et qui mettait déjà en cause le mode de
réorganisation de France Télécom ainsi que l’inhumanité des méthodes
employées. Il est de mon devoir de poser la question des responsabilités !
Ce n’est pas pour rien que la direction actuelle de l’entreprise a reconnu
un des suicides comme accident du travail, qu’un rapport de
l’Inspection du travail d’octobre 2010 met en cause l’ancienne
direction et qu’une instruction judiciaire est ouverte.
un des suicides comme accident du travail, qu’un rapport de
l’Inspection du travail d’octobre 2010 met en cause l’ancienne
direction et qu’une instruction judiciaire est ouverte.
A raison, le président de la République, a accusé plusieurs fois
le capitalisme financier et ses exigences déraisonnées d’être
responsables de la crise économique, parce que cela a failli
mener l’économie mondiale à sa perte, pour des motivations
uniquement lucratives et court-termistes. De mon côté, quand
des drames de ce type se déroulent dans une entreprise
rentable à laquelle les actionnaires demandent un surcroît
de rentabilité qui me semble excessif, j’ai aussi le droit
de soulever la question des responsabilités, au-delà
de la seule direction de l’entreprise.
le capitalisme financier et ses exigences déraisonnées d’être
responsables de la crise économique, parce que cela a failli
mener l’économie mondiale à sa perte, pour des motivations
uniquement lucratives et court-termistes. De mon côté, quand
des drames de ce type se déroulent dans une entreprise
rentable à laquelle les actionnaires demandent un surcroît
de rentabilité qui me semble excessif, j’ai aussi le droit
de soulever la question des responsabilités, au-delà
de la seule direction de l’entreprise.
Les dérives financières du capitalisme peuvent être
responsables de désastres économiques et sociaux comme
pour la crise, mais peuvent aussi être responsables de
drames humains.
responsables de désastres économiques et sociaux comme
pour la crise, mais peuvent aussi être responsables de
drames humains.
C’est pourquoi nous demandons des comptes aux actionnaires
de France Télécom sur les décisions qu’ils prennent et sur leurs
conséquences sur le management et la gestion des ressources humaines.
Je le fais au nom des adhérents CFDT de France Télécom mais aussi
en tant que citoyen, légitime pour demander des comptes aux repré-
-sentantsde l’Etat à chaque fois qu’ils agissent dans une entreprise
en tant qu’actionnaires. Ce que la CFDT refuse dans n’importe
quelle entreprise,il n’y a pas de raison qu’elle le laisse faire sans rien dire
à partir de l’instant où l’Etat est actionnaire.
de France Télécom sur les décisions qu’ils prennent et sur leurs
conséquences sur le management et la gestion des ressources humaines.
Je le fais au nom des adhérents CFDT de France Télécom mais aussi
en tant que citoyen, légitime pour demander des comptes aux repré-
-sentantsde l’Etat à chaque fois qu’ils agissent dans une entreprise
en tant qu’actionnaires. Ce que la CFDT refuse dans n’importe
quelle entreprise,il n’y a pas de raison qu’elle le laisse faire sans rien dire
à partir de l’instant où l’Etat est actionnaire.
La CFDT ne fait pas que dénoncer, elle souhaite aussi construire des
alternatives.C’est pourquoi nous avons lancé, une campagne sur la vie
au travail.Une trentaine d’entreprises et d’équipes syndicales vont mener
des expérimentations sur ce thème, afin que performance et bien-être
au travail aillent de pair. Hasard malheureux du calendrier, nous avons
rendu cette initiative publique le matin-même du suicide de Rémy…
alternatives.C’est pourquoi nous avons lancé, une campagne sur la vie
au travail.Une trentaine d’entreprises et d’équipes syndicales vont mener
des expérimentations sur ce thème, afin que performance et bien-être
au travail aillent de pair. Hasard malheureux du calendrier, nous avons
rendu cette initiative publique le matin-même du suicide de Rémy…
La souffrance au travail n’existe pas qu’à France Télécom. Dans d’autres
entreprises, les salariés sont victimes d’organisations du travail
qui génèrent de la souffrance. Nous devons dénoncer ces situations
inacceptables. Notre tort serait de nous taire.
François Chérèque
entreprises, les salariés sont victimes d’organisations du travail
qui génèrent de la souffrance. Nous devons dénoncer ces situations
inacceptables. Notre tort serait de nous taire.
François Chérèque
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