vendredi 28 janvier 2011

Expulsion des Roms : le déshonneur de la France. Gens du voyage : nouveau départ ou méthode Coué ?


Bonjour camarades,
Je trouve que cette information mériterait et devrait être relatée dans les médias hexagonaux! Avec l'Italie, nous partageons le déshonneur!
Bien à vous.
louisjbfabbri
Je vais si c'est possible, demander la nationalité Rom!




A Berlin, un Rom rescapé de l'Holocauste fustige la France et l'Italie
Un Rom rescapé de l'Holocauste a fustigé jeudi au parlement allemand la situation "indigne" des Roms dans certains pays d'Europe dont la France, alors que sa communauté était pour la première fois à l'honneur de la journée des victimes du nazisme

"Les Sintis et les Roms sont traités de manière indigne, en particulier dans bien des pays d'Europe de l'Est comme la Roumanie ou la Bulgarie", a lancé le Néerlandais Zoni Weisz, 73 ans, dont la famille a été décimée par les nazis.

"Dans certains pays d'Europe de l'Ouest comme l'Italie et la France" - qui "appartiennent pourtant à la communauté européenne" - "nous sommes victimes de discriminations, exclus et nous vivons dans des conditions indignes dans des ghettos", a déploré cet ancien fleuriste de la cour royale des Pays-Bas.

"Dans certains restaurants réapparaissent des pancartes +Interdit aux Tziganes+. L'Histoire se répète", a-t-il dit devant les visages graves de la chancelière Angela Merkel et des députés.

Sans citer de pays particulier, le président du Bundestag Norbert Lammert, membre de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) de Mme Merkel, a jugé que "jusqu'à ce jour, la plus grande minorité d'Europe", qui compte entre 10 et 12 millions membres, était "la plus discriminée".


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M. Weisz a appelé à continuer d'"interpeller" les gouvernements concernés et s'est félicité que la vice-présidente de la Commission européenne Viviane Reding ait dénoncé le sort des Roms en France notamment, où se sont multipliées l'an dernier les expulsions vers la Roumanie et la Bulgarie.

Les députés, debout, l'ont longuement applaudi.

Des sanglots dans la voix, Zoni Weisz a relaté le destin de sa propre famille, déportée quand il avait 7 ans. "Mon père avait accroché le manteau bleu de ma soeur aux barreaux du wagon à bétail" a dit le Néerlandais resté sur le quai de la gare et qu'un policier aida à s'enfuir.

"L'Holocauste oublié" a constitué en l'extermination sous le IIIe Reich de 220.000 à 500.000 Roms en Europe selon les historiens, sur une communauté d'alors un million de membres.

C'était la première fois qu'un Rom tenait un discours au Bundestag en cette journée de commémoration, instaurée en 1996 en Allemagne, au jour-anniversaire de la libération d'Auschwitz par l'Armée rouge (27 janvier 1945).

Le Conseil central des Sintis et des Roms d'Allemagne a salué la démarche. En 2010, le président israélien Shimon Pérès était invité d'honnneur.

Des commémorations étaient aussi prévues dans plusieurs anciens camps de concentration.

Jugés "racialement inférieurs" par les nazis, les Roms ont été systématiquement persécutés, confinés dans des ghettos, des camps spéciaux, déportés ou tués sur-le-champ. Dans certains camps comme Auschwitz ou Ravensbrück, ils ont servi de cobayes pour des expériences médicales.

Mais la RFA n'a reconnu officiellement qu'en 1982 ce génocide-là, avec un geste du chancelier Helmut Schmidt.

Une rue et un gymnase devaient aussi être inaugurés à Berlin portant les noms de Roms tués par les nazis: la rue "Ede et Unku", allusion à un livre évoquant l'histoire d'une Sinti morte à Auschwitz, et le gymnase "Johann Trollmann", du nom d'un champion de boxe déchu et assassiné par les nazis.

Environ 70.000 Roms ont le passeport allemand, auxquels s'ajoutent plusieurs dizaines de milliers d'autres réfugiés venus de Bosnie ou du Kosovo, selon le Conseil central des Roms en Allemagne.














Gens du voyage : nouveau départ ou méthode Coué ?
Par Julien VINZENT le 27 janvier 2011

11 ans après la loi Besson, « il faut dire les choses telles qu’elle sont, c’est un échec évident ». Le constat est du préfet des Bouches-du-Rhône Hugues Parant, à propos du schéma de création d’aires d’accueil pour les gens du voyage prévu par la loi, signé en 2002 mais resté sans effet et qui aurait déjà dû être mis à jour en 2008.

Nouveau schéma pour avril

Il a rappelé « l’urgence dans laquelle a été élaboré ce schéma », « l’absence de contact avec les maires et les organisations représentatives des gens du voyage »… Mais au sortir d’une réunion avec les maires du département, il promet pour avril une nouvelle version prévoyant 950 à 1000 places réparties sur 33 aires, contre 5 aujourd’hui, et 3 aires de grand passage, « une par arrondissement », quand aucune n’existe à ce jour.

Pour repartir dans le même immobilisme ? « On n’est plus du tout dans cet état d’esprit », assure-t-il. « Je mesure en deux ans la différence de réactions des élus. Quand on a commencé ce travail de révision, l’attitude était d’expliquer pourquoi il ne pourraient pas faire d’aire. Pas un seul maire n’a tenu ce discours aujourd’hui », confirme Roger Reuter, sous-préfet d’Istres, qui est chargé de suivre le dossier.

Citoyens avant tout

Par quel miracle ? « L’état de la société a changé », répond Hugues Parant, pour qui les gens sont maintenant conscients « qu’il n’est pas question d’interdire aux gens du voyage, qui sont pour la plupart du temps nos concitoyens, et qui ont été regroupés un peu rapidement sous ce vocable qui recoupe des réalités très différentes, de circuler ». On est loin de la chasse aux camps de Roms lancée par son patron l’été dernier après un incident impliquant une communauté de gens du voyage…

Le représentant de l’Etat défend même les Tsiganes face aux attaques faciles : « quand on dit que l’aire est dégradée après leur passage, c’est qu’il n’y a pas eu de gestion ». Et Jean-Pierre Maggi, vice-président du conseil général, co-signataire du schéma, de rappeler « qu’on ne construit pas une aire pour après s’en désintéresser. Nous conseillons de les faire gérer par des associations qui en ont l’habitude. Il y a quand même un suivi social à faire, avec la CAF. A Miramas, c’est normalisé, cela fonctionne très bien, il faut que les gens soient rassurés. »

Et s’il ne s’attend pas à une application fulgurante, Hugues Parant « qu’on n’est pas en train de construire un geste architectural de grande ampleur. Ce ne sont pas des investissements majeurs. » Avant d’indiquer qu’il a « demandé aux services de l’Etat d’aider les maires ».

« Plus personne n’y croit »

On imagine les bonds de joie dans les caravanes… « Vous ne trouverez plus personne qui croit encore dans cette loi », avertit Alain Fourest, président de Rencontres Tsiganes, qui ajoute « si je me trompe et que dans deux ans on a 300 places, tant mieux… » Mais la méthode même le rend sceptique : « La procédure normale est de réunir la commission consultative dont nous sommes membres. Et on apprend aujourd’hui que le préfet a cru bon de réunir les maires sans les associations ! Nous n’avons reçu le document qu’en octobre dernier, après l’avoir réclamé à de nombreuses reprises. »

Sur le fond, « nous avons fait une analyse très critique du projet de schéma, car il n’y a pratiquement aucune avancée. Et on n’a absolument pas tenu compte de nos observations… » Il considère d’ailleurs que les enseignements d’un rapport« tout à fait intéressant » du conseil général du développement durable n’ont pas non plus été tirés.

On continue d’expulser

Quant à un supposé changement d’attitude, il cite une plainte contre la mairie de Lançon, qui a autorisé un branchement électrique d’une famille sédentarisée, déposée par un voisin, ou encore l’expulsion d’une trentaine de familles demandée la semaine dernière par le maire de Gignac… Et ce n’est pas le récent déménagement forcé de Saint-Loup (11e arrondissement de Marseille) qui le contredira.

Pourtant Michel Bourgat, adjoint au maire de Marseille chargé du dossier, a récemment revu le discours de la ville en admettant qu’elle n’était pas dans les clous et en promettant une aire commune avec Allauch et Plan-de-Cuques… Ces dernières « ont toutes les deux l’obligations de faire une aire ! », s’exclame-t-il.

Une illustration de l’approximation concernant ces alliances de communes pour faire des aires. « La logique serait que cela se fasse dans le cadre des regroupements déjà existant. Par exemple Marseille Provence Métropole (MPM), comme cela se fait dans toutes les autres communautés urbaine de France. » Un dossier qui n’est pas à l’ordre du jour. Et les aires de grand passage ? « Une par arrondissement cela ne correspond à rien du tout. On ne les localise pas, on ne dit pas pourquoi on les fait, qui va les faire. C’est le flou artistique le plus absolu. »

Adapter les réponses

Autre point : l’importance de la sédentarisation. Bien qu’Hugues Parant l’ait évoquée comme « une des clés » lors de la conférence de presse, Alain Fourest note qu’aucun terrain familial n’est prévu dans le futur schéma. « Il y a plus de 400 lieux dans les Bouches-du-Rhône où des gens sont sédentarisés ! »

De manière générale, « la durée de séjour nous paraît fondamentale », précise-t-il. « Dans les aires officielles, on ne peut rester que 2 mois. Quelle relation faire avec la scolarisation obligatoire et maintenant le fait de supprimer les allocations familiales ? » Bref, il faut selon lui poser de manière globale la « problématique de l’habitat » et non additionner des places en aire d’accueil. Conclusion : « nous allons regarder de manière très attentive ce schéma car il y a beaucoup de point juridiques qui ne sont pas clairs. »

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