Centre Bourse : un projet de rénovation moins ambitieux tourné vers le Vieux-Port
Le Centre Bourse new look vu de la rue de Beausset. DR
Il y a bientôt 10 ans, le principal centre commercial du coeur de Marseille, qui accueille 7 millions de clients par an, devait connaître une extension importante, avec notamment la pose d’une dalle de béton autour des tours Labourdette. Un projet qui était très mal passé du côté des habitants de ces triplées, suscitant la création d’une association qui a finalement obtenu son arrêt. Vendredi, son directeur Guy Gibert a présenté une mouture plus consensuelle aux riverains, dont les travaux devraient démarrer à l’automne pour une livraison au premier trimestre 2013.
Exit le bunker
Ceux-ci sont surtout satisfait de la perspective d’un voisin au look moins « bunker » que l’actuel Centre Bourse. « Le seul fait que ça démarre, c’est déjà positif », a réagi Marie-Christine Aulas, présidente de l’association Les Labourdettes. « On attendait cela depuis si longtemps que l’on ne peut que s’en réjouir », a confirmé Claude Ciampoltrini, présidente du comité d’intérêt de quartier (CIQ) Bourse-Belsunce. « On aime tous ce Centre Bourse, même s’il n’est pas très beau, si ses abords n’ont jamais été vraiment terminés, si une urbanité bizarre s’est créée autour… Il faut se féliciter de cet investissement privé de 80 millions d’euros dans le centre-ville », a lancé de son côté le maire du 1/7 Patrick Mennucci (PS).
Premier test passé avec succès donc pour les propriétaires, les groupes Axa et Klépierre, associés dans cette opération au principal occupant, les Galeries Lafayette. L’arrivée de vitrines à la place des murs aveugles semble aussi remporter l’adhésion, de même que le déplacement des 19 terminus de la RTM laissant la place à un plateau piéton. Mais les riverains restent vigilants sur quelques questions comme les nuisances dues aux travaux, le bruit des équipements techniques voire des ailes qui onduleront sur les façades.
Rénovation sélective
Mais les promoteurs « ont-ils étudié la possibilité une architecture plus sobre mais appliquée à toutes les façades qui préserverait l’unité du bâtiment ? », a demandé une habitante, mettant le doigt sur un point sensible. Car seul les façades donnant sur la rue Bir-Hakeim (parallèle à la Canebière, où se trouve la passerelle qui sera également rénovée), poursuivies par l’arrondi situé du côté de la rue de la République seront traitées. En d’autre termes, la partie Belsunce restera en l’état. La réponse de Guy Gibert est claire : « On voulait créer un bâtiment qui allait flasher en centre-ville. L’angle de la rue du Beausset est très important car on le voit du Vieux-Port et il passe inaperçu aujourd’hui. »
Les mauvaises langues diront que le centre commercial se fait beau pour les touristes qui vont déferler en 2013 et au-delà sur la Canebière et le Vieux-Port semi-piéton, tournant le dos au quartier populaire de Belsunce… Ou que face à l’arrivée prévue des Terrasses du Port et de leur 450 millions d’euros d’investissements, le Centre Bourse préfère la jouer prudente. S’il reconnaît avoir eu du mal à convaincre les investisseurs, notamment parce que le projet « ne dégage que 5500 m2 de commerces supplémentaires », Guy Gibert réfute cette idée : « si on n’a choisi que ces deux façades, c’est pour être sûrs de réaliser cette première phase. »
La propreté et la sécurité s’invitent
A ceux qui, comme Marie-Chistine Aulas s’inquiète du sort de la façade donnant sur le cours Belsunce, il assure que « le centre évoluera en d’autres endroits. On est bien conscients que sur Belsunce la situation n’est pas convenable, et le sera encore moins à l’avenir ». Une allusion aux problèmes de propreté des recoins du square Belsunce, qui sont notamment des pissotières appréciées, reprise par la présidente du CIQ. Après avoir « viré les voitures du square », Patrick Mennucci a assuré qu’il planchait sur l’avenir de ce secteur avec Yves Moraine (président du groupe UMP à la mairie de Marseille et surtout de son nouveau bras immobilier la Soleam, qui propriétaire de certains commerces du square).
En profitant au passage pour rajouter une petite touche sécuritaire devant un public très troisième âge. A un habitant sans doute pas au fait des problématiques locales qui demandait si quelque chose était prévu en matière de mobilier urbain, il a répondu : « vous voulez j’imagine parler de bancs ? » C’est bien simple, il n’y en aura pas, car « on a un problème général à Marseille avec les SDF, qui viennent s’y coucher. On en est même à limiter le nombre de bancs dans un certain nombre de jardins. Moi je prend la ville comme elle est, on n’est pas à Génève, et même pas à Aubagne ou Aix. » Ses auditeurs n’étant certainement pas du genre à partir en maraude avec le Samu Social, ou à répondre que, le nombre de SDF à Marseille étant limité, plus on créée de bancs moins il y a de chance qu’ils soient occupés, ça ne mange pas de pain.
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