Ouest Provence : la succession de Bernard Granié en question
Publié le samedi 23 janvier 2010 à 12H04
Bataille d'experts, d'avocats et de juristes. C'est la suite de l'affaire Granié… Pour les avocats du président de Ouest Provence, pas question pour lui d'abandonner son poste. Pour e parquet d'Aix en Provence, qui a prononcé mercredi une "exécution provisoire" des peines d'inéligibilité et d'interdiction d'exercer toute fonction publique pendant cinq ans, il n'est déjà plus le président de "Ouest Provence". Le préfet, que nous avons tenté de contacter hier après-midi, n'a pas fait connaître sa position, lui à qui l'UMP a demandé de prononcer d'office la "déchéance" de l'élu. Même s'il s'en défend, la question de la succession de Bernard Granié, qui a assisté hier soir aux voeux de Grans, se pose. le contexte Selon Ouest Provence, c'est le premier vice-président, en l'occurrence le maire de Fos-sur-Mer, René Raimondi, qui est désigné pour assurer un intérim. Ce qu'il avait déjà fait il y a deux ans, pendant la détention préventive de 52 jours de Bernard Granié. L'élection d'un nouveau président, au bout de deux mois d'intérim-un délai qui ne nous a pas été confirmé par les services de Ouest Provence-s'imposerait dans ce nouveau cas. Dans les textes, les 71 délégués communautaires peuvent se présenter. Mais leurs maires feraient figure de favoris. À Ouest Provence, on souligne que le candidat doit faire consensus. Mais pris individuellement, et au regard des tensions plus ou moins dissimulées entre les élus, aucun des candidats ne correspond réellement au profil de Bernard Granié. les favoris Selon les rares confidences recueillies depuis mercredi, deux maires sortent du lot. François Bernardini, d'Istres, et Frédéric Vigouroux, de Miramas partageraient la pôle-position. Si le deuxième ne s'est pas exprimé sur l'affaire depuis mercredi, son profil "guérinien" en ferait le candidat idoine pour… Jean-Noël Guérini par ailleurs en guerre ouverte avec René Raimondi. Elu maire et conseiller général de Miramas, il a fait une entrée remarquée dans la vie politique intercommunale. Autre candidat potentiel: François Bernardini. Tout en soutenant Bernard Granié, il a indiqué qu'il fallait "un homme de caractère à la tête de Ouest Provence". Ce qu'il est indubitablement. Après une longue traversée du désert, il est redevenu maire d'Istres, et a retrouvé peu à peu ses prérogatives au sein de l'intercommunalité, dont il fut longtemps le directeur, formant un binôme efficace avec Jacques Siffre. Une rumeur, en vogue actuellement à Istres, le place d'ailleurs dans les starting-blocks à la faveur d'un adoubement de...Jean-Noël Guérini. Mais ce n'est qu'une rumeur. Même si les patrons du parti socialiste départemental, Eugène Caselli comme Jean-Noël Guérini, ne manqueront pas de soutenir l'un ou l'autre des candidats. Leur position aura une grande importance dans le "choix" du successeur de Bernard Granié. les outsiders René Raimondi, le bouillant maire de Fos-sur-Mer, pourrait-il prolonger un éventuel intérim? Ses positions très marquées envers Eugène Caselli sur l'affaire de l'incinérateur de MPM pourraient le desservir, s'il avait toutefois l'intention de briguer ce mandat. Yves Vidal, maire (PS) de Grans, DanielGagnon, maire de Cornillon-Confoux, et Jean-Marc Charrier, maire (PC) de Port-Saint-Louis du Rhône, présentent des profils différents. Moins connus du grand public, ils pourraient constituer une alternative dans un objectif de gestion consensuelle de Ouest Provence. les surprises Bernard Granié! Si les arguments de ses avocats faisaient mouche, si leur plaidoirie sur la "double peine" touchait à son but, le président de Ouest Provence ne manquerait pas de continuer à exercer à la tête de l'exécutif intercommunal. En dehors des maires, il faudrait ensuite dénicher un profil alliant politique et expérience faisant l'unanimité. Nicole Joulia, ancien maire d'Istres, présenterait de nombreux atouts, tout comme celui d'entretenir depuis longtemps des rapports amicaux avec le maire de Martigues et président de la Capm, Gaby Charroux.
Eric GOUBERT et Stéphane ROSSI
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire