Le forum franco-allemand des syndicats se penche
sur la transition numérique
Publié le
09/12/2016 à 16H38
Par Didier
Blain
Réunis à
Berlin début décembre, les représentants des organisations syndicales
françaises et allemandes ont débattu des conséquences de la transition
numérique à l’œuvre dans les deux pays. Ces débats serviront à élaborer un
document proposant des pistes de travail destinées aux chefs d’État et de
gouvernement du G20, qui se tiendra en Allemagne en juillet 2017.
Le 8e
forum franco-allemand des syndicats s’est déroulé à Berlin les 5 et 6 décembre
derniers. Il a rassemblé vingt-cinq représentants des organisations syndicales
françaises (CFDT, CGT, Unsa, CFTC et FO) et allemande (DGB) ainsi que des
représentants des fondations Friedrich-Ebert et Hans-Böckler. Le forum s’est
penché sur la question de la transition numérique, qui suscite nombre
d’interrogations quant à ses conséquences aussi bien en France qu’outre-Rhin.
« Cette
rencontre des organisations syndicales françaises et allemandes est une
initiative intéressante, analyse Yvan Ricordeau, secrétaire national CFDT chargé des questions
européennes. Elle a une portée politique forte dans une période où les
enjeux européens sont sérieusement questionnés. De plus, le forum a montré
que les questions qui se posent sur la transition numérique en Allemagne et en
France sont très proches. »
Ainsi les
problématiques liées à la discontinuité des parcours (chômage, maladie, etc.)
et aux statuts posent le problème de la portabilité des droits des
travailleurs. « Les Allemands sont très intéressés par le compte personnel
d’activité (CPA) mis en place par la loi Travail. C’est un début de portabilité
à faire évoluer et à améliorer », estime Yvan Ricordeau.
La cogestion
fragilisée
La
transition numérique impacte également le rôle des organisations syndicales
dans leurs prérogatives et leur fonctionnement. « Le DGB s’est rendu
compte que les changements complexes qu’elle génère fragilisent leur système de
cogestion et que les membres des comités d’entreprise européens ont du mal à
appréhender ces questions. Nous partageons avec eux cet état des
lieux », affirme le secrétaire national.
Dans
l’avenir, les sommets syndicaux franco-allemands qui se tiennent tous les six
mois vont approfondir ces pistes. Par ailleurs, un groupe de travail, composé
de représentants des ministères du Travail allemand et français, des
organisations patronales et syndicales des deux pays, va élaborer un document
portant sur les conséquences de la transition numérique sur les organisations
de travail, les qualifications, la protection des données et les plateformes
collaboratives. « L’idée est d’établir un document qui servira de base
aux travaux du G20 qui se déroulera en Allemagne en juillet 2017 et de peser sur
ses décisions », conclut Yvan Ricordeau, chargé de représenter les
organisations syndicales françaises dans ce groupe de travail.
La CFDT,
fidèle à ses engagements passés lors des transitions démocratiques des pays
d’Europe centrale et orientale, approfondit son engagement dans la région.
Au-delà du travail commun qu’elle mène déjà avec les organisations syndicales
de ces pays au sein de la CES et de la CSI, la CFDT fait du renforcement du
syndicalisme et de la promotion du dialogue social dans les pays de la région
une des priorités de son activité européenne.
Dans
l'objectif de consolider notre engagement en Europe centrale et orientale et en
particulier avec les organisations syndicales des pays candidats à l’Union
européenne, la CFDT a signé le 23 novembre 2016 à Belgrade (Serbie) un accord
de coopération avec Solidarnost.
Solidarnost
est un conseil régional syndical, créé à l’initiative de la CES, qui regroupe
des organisations syndicales des pays des Balkans occidentaux. Il se veut une
plateforme de coopération entre plusieurs organisations syndicales de Bosnie
Herzégovine, Croatie, Macédoine, Slovénie, Serbie et Monténégro, toutes
affiliées à la CES .
Cet accord
vise à renforcer le mouvement syndical et à créer un cadre social, économique
et législatif amélioré pour la vie et le travail de leurs membres. Il sera
aussi le cadre dans lequel s’inscriront des projets de coopération futurs qui
auront pour objectifs :
• le renforcement du mouvement des syndicats libres et indépendants, par la mise en place d’activités autour d’une action syndicale efficace et du développement des adhésions ;
• l’amélioration de la législation sociale et du travail, par un échange continu d’informations concernant les normes nationales et internationales idoines dans ce domaine ainsi que les défis à venir ;
• le renforcement du dialogue social, par l’échange d’expériences en matière de dialogue social tripartite et de conventions collectives, et par l’information concernant les conventions collectives négociées ;
• le renforcement de l’intégration européenne, par le soutien logistique et institutionnel apporté aux syndicats par les pays candidats à l’adhésion à l’Union Européenne ;
• la mise en œuvre et l’amélioration des mesures visant à protéger l’environnement de vie et de travail ;
• la formation des dirigeants et des militants syndicaux ;
• la promotion de l’activité des comités de femmes et de jeunes.
La CFDT vise
à construire des projets de coopération avec les organisations syndicales de la
région, répondant à leurs besoins et en vue de les renforcer. Cette coopération
peut aller de la formation des formateurs sur différents sujets à l’aide à
construire des stratégies de communication et au développement syndical,
s’appuyant sur l’expérience de l’Institut Belleville en la matière.
Par
ailleurs, cet accord prévoit aussi la mise en place d’une coopération entre les
affiliés (syndicats, branches et fédérations) des signataires, en particulier
dans le cas des entreprises multinationales françaises implantées dans la
région. Les fédérations CFDT seront donc sollicitées en amont de la
construction de ces coopérations.
En prenant
appui sur cet accord de coopération, la CFDT entend développer une action
syndicale concrète avec les organisations syndicales des Balkans occidentaux,
en faisant le pari que celle-ci contribue fortement à la construction du projet
européen.
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