lundi 12 décembre 2016

Le 8e forum franco-allemand des syndicats s’est déroulé à Berlin les 5 et 6 décembre derniers. Il a rassemblé vingt-cinq représentants des organisations syndicales françaises (CFDT, CGT, Unsa, CFTC et FO) et allemande (DGB) Dans l'objectif de consolider notre engagement en Europe centrale et orientale et en particulier avec les organisations syndicales des pays candidats à l’Union européenne, la CFDT a signé le 23 novembre 2016 à Belgrade (Serbie) un accord de coopération avec Solidarnost.






Le forum franco-allemand des syndicats se penche sur la transition numérique
Publié le 09/12/2016 à 16H38
Par Didier Blain
Réunis à Berlin début décembre, les représentants des organisations syndicales françaises et allemandes ont débattu des conséquences de la transition numérique à l’œuvre dans les deux pays. Ces débats serviront à élaborer un document proposant des pistes de travail destinées aux chefs d’État et de gouvernement du G20, qui se tiendra en Allemagne en juillet 2017.
Le 8e forum franco-allemand des syndicats s’est déroulé à Berlin les 5 et 6 décembre derniers. Il a rassemblé vingt-cinq représentants des organisations syndicales françaises (CFDT, CGT, Unsa, CFTC et FO) et allemande (DGB) ainsi que des représentants des fondations Friedrich-Ebert et Hans-Böckler. Le forum s’est penché sur la question de la transition numérique, qui suscite nombre d’interrogations quant à ses conséquences aussi bien en France qu’outre-Rhin.
« Cette rencontre des organisations syndicales françaises et allemandes est une initiative intéressante, analyse Yvan Ricordeau, secrétaire national CFDT chargé des questions européennes. Elle a une portée politique forte dans une période où les enjeux européens sont sérieusement questionnés. De plus, le forum a montré que les questions qui se posent sur la transition numérique en Allemagne et en France sont très proches. »
Ainsi les problématiques liées à la discontinuité des parcours (chômage, maladie, etc.) et aux statuts posent le problème de la portabilité des droits des travailleurs. « Les Allemands sont très intéressés par le compte personnel d’activité (CPA) mis en place par la loi Travail. C’est un début de portabilité à faire évoluer et à améliorer », estime Yvan Ricordeau.
La cogestion fragilisée
La transition numérique impacte également le rôle des organisations syndicales dans leurs prérogatives et leur fonctionnement. « Le DGB s’est rendu compte que les changements complexes qu’elle génère fragilisent leur système de cogestion et que les membres des comités d’entreprise européens ont du mal à appréhender ces questions. Nous partageons avec eux cet état des lieux », affirme le secrétaire national.
Dans l’avenir, les sommets syndicaux franco-allemands qui se tiennent tous les six mois vont approfondir ces pistes. Par ailleurs, un groupe de travail, composé de représentants des ministères du Travail allemand et français, des organisations patronales et syndicales des deux pays, va élaborer un document portant sur les conséquences de la transition numérique sur les organisations de travail, les qualifications, la protection des données et les plateformes collaboratives. « L’idée est d’établir un document qui servira de base aux travaux du G20 qui se déroulera en Allemagne en juillet 2017 et de peser sur ses décisions », conclut Yvan Ricordeau, chargé de représenter les organisations syndicales françaises dans ce groupe de travail. 





La CFDT, fidèle à ses engagements passés lors des transitions démocratiques des pays d’Europe centrale et orientale, approfondit son engagement dans la région. Au-delà du travail commun qu’elle mène déjà avec les organisations syndicales de ces pays au sein de la CES et de la CSI, la CFDT fait du renforcement du syndicalisme et de la promotion du dialogue social dans les pays de la région une des priorités de son activité européenne.
 Dans l'objectif de consolider notre engagement en Europe centrale et orientale et en particulier avec les organisations syndicales des pays candidats à l’Union européenne, la CFDT a signé le 23 novembre 2016 à Belgrade (Serbie) un accord de coopération avec Solidarnost.
Solidarnost est un conseil régional syndical, créé à l’initiative de la CES, qui regroupe des organisations syndicales des pays des Balkans occidentaux. Il se veut une plateforme de coopération entre plusieurs organisations syndicales de Bosnie Herzégovine, Croatie, Macédoine, Slovénie, Serbie et Monténégro, toutes affiliées à la CES .
Cet accord vise à renforcer le mouvement syndical et à créer un cadre social, économique et législatif amélioré pour la vie et le travail de leurs membres. Il sera aussi le cadre dans lequel s’inscriront des projets de coopération futurs qui auront pour objectifs :

• le renforcement du mouvement des syndicats libres et indépendants, par la mise en place d’activités autour d’une action syndicale efficace et du développement des adhésions ;
• l’amélioration de la législation sociale et du travail, par un échange continu d’informations concernant les normes nationales et internationales idoines dans ce domaine ainsi que les défis à venir ;
• le renforcement du dialogue social, par l’échange d’expériences en matière de dialogue social tripartite et de conventions collectives, et par l’information concernant les conventions collectives négociées ;
• le renforcement de l’intégration européenne, par le soutien logistique et institutionnel apporté aux syndicats par les pays candidats à l’adhésion à l’Union Européenne ;
• la mise en œuvre et l’amélioration des mesures visant à protéger l’environnement de vie et de travail ;
• la formation des dirigeants et des militants syndicaux ;
• la promotion de l’activité des comités de femmes et de jeunes.

La CFDT vise à construire des projets de coopération avec les organisations syndicales de la région, répondant à leurs besoins et en vue de les renforcer. Cette coopération peut aller de la formation des formateurs sur différents sujets à l’aide à construire des stratégies de communication et au développement syndical, s’appuyant sur l’expérience de l’Institut Belleville en la matière.

Par ailleurs, cet accord prévoit aussi la mise en place d’une coopération entre les affiliés (syndicats, branches et fédérations) des signataires, en particulier dans le cas des entreprises multinationales françaises implantées dans la région. Les fédérations CFDT seront donc sollicitées en amont de la construction de ces coopérations.

En prenant appui sur cet accord de coopération, la CFDT entend développer une action syndicale concrète avec les organisations syndicales des Balkans occidentaux, en faisant le pari que celle-ci contribue fortement à la construction du projet européen.
 

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