Marseille au Mipim, une simple figuration
Marseille Métropole "Attractive and Capital" au MIPIM 2012
Hugo Lara
Hugo Lara
"Attractive and Capital", tel est le slogan que le Marseille "politiquement uni" affichait jeudi à Cannes au Marché des investisseurs et de la promotion immobilière (Mipim). Une formule aussi élaborée que le "Marseille on the move" déposé en 2010 par l'office du tourisme, qu'on imagine plutôt trouvé à la pause café que lors d'une sérieuse réunion de l'administration.
Face a Only Lyon, Toulouse Métropole et aux 1200 m² de la tente Grand Paris, le stand censé vendre la métropole marseillaise avait de quoi faire pâle figure. Au petit jeu de la communication, alors que Toulouse distribuait aux visiteurs des ballons aux couleurs de la communauté urbaine, il fallait aller chercher aux vestiaires son casque audio estampillé Marseille...
Mais selon Solange Biaggi, adjointe au maire déléguée au commerce (UMP), la visibilité de Marseille au Mipim n'est pas d'une importance capital(e) : "on préfère donner l'argent aux Marseillais plutôt que de le mettre dans un stand", s'exclame l'élue.
En pratique, l'opération semble adressée d'abord aux médias marseillais avant les investisseurs, qui d'ailleurs ne se bousculent pas devant le stand un peu blafard de la cité phocéenne. Seuls journalistes (majoritairement locaux) et techniciens de MPM se massent pour combler le petit espace. Enclavé, le salon Marseille Attractive and Capital fait plutôt office de décor à la brochette d'élus venus se féliciter devant la presse.
Tous unis dans la division
Jean-Claude Gaudin, Eugène Caselli, Guy Teissier, Roland Blum, tous se succèdent pour se targuer des projets pour la métropole et annoncer leur "unité lorsqu'il s'agit de l'interêt commun des Marseillais". Une simple union de façade pour cet aéropage qui dans les hémicycles n'est jamais avare de querelles.
Le président socialiste de la communauté urbaine Eugène Caselli dit partager la "même vision métropolitaine" que le maire de Marseille. Pourtant, ils avaient affiché leurs divergences par le passé. Jean-Claude Gaudin déclarait en décembre 2011 ne pas croire en une grande union autour de Marseille, une position aux antipodes de la volonté du président de la communauté urbaine de fédérer un pôle métropolitain jusqu'à Aix et Martigues.
Même schéma sur les transports. Eugène Caselli endosse la micro-extension sur la rue de Rome, fortement poussée par le maire. "On est obligés de le faire passer par là pour étendre le réseau" affirme t-il. Il confie cependant trouver "incohérent" le tracé initial du tramway porté par le duo Muselier / Gaudin. "Expliquez-moi l'utilité d'un tram sur le boulevard Chave", ajoute-t-il.
La métropole marseillaise présentée au Mipim avait des oeillères, cantonnée aux frontières des 18 communes aujourd'hui membres d'MPM, alors que son aire urbaine s'étend en principe bien au-delà. Comment attirer en étant divisé ?
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