Nicolas Sarkozy s'était engagé en 2007 à ramener à 5 % le taux de chômage. Cinq ans et une crise plus tard, le taux frôle 10 % et le pays compte 730 000 demandeurs d'emploi supplémentaires. Le candidat, pour défendre son bilan, affirme que la France a cependant "mieux résisté" que d'autres.
En début de quinquennat, après un an d’embellie, le président avait promis le « plein emploi ». Mais en 2008-2009, le chômage a augmenté de plus de 2 points. Il reste depuis élevé, à 9,8 % (outre-mer compris) fin 2011, alors que l’emploi reste la principale préoccupation des Français.
En France métropolitaine, le ministère du Travail recensait en février 730 300 demandeurs d’emplois de plus qu’en mai 2007 (+ 35 %), avec 2,867 millions de personnes sans aucune activité, un niveau inégalé depuis 12 ans.
Le président-candidat et son ministre du Travail font valoir que « la France a mieux résisté que ses principaux partenaires face à la crise mondiale ».
Certes l’Espagne, souvent citée par M. Sarkozy, fait pire avec un chômage supérieur à 23 %. Mais la France est dans la moyenne de l’UE (9,9 %) et son principal partenaire, l’Allemagne, affiche un enviable 5,8 % (Eurostat).
Flexibilité - Pour Xavier Timbeau, directeur du département analyse et prévision à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), « l’Allemagne a eu une politique beaucoup plus efficace que la France » face à la crise.
Les Allemands ont fait preuve d’une « grande flexibilité en terme de durée du travail et de rémunération » et ont su sous-traiter dans des pays à bas coûts pour rester compétitifs, dit-il.
Chômage partiel sous-utilisé - Dès 2009, l’Allemagne « a mobilisé à grande échelle son dispositif de chômage partiel, ce qui lui a permis de préserver son tissu industriel et gagner des parts de marché quand le rebond s’est fait sentir », en 2010, analyse l’économiste.
La France, qui a perdu 345 000 emplois industriels sous le quinquennat, n’a abondé le dispositif de 140 millions qu’en janvier 2012. Une réaction tardive et « modeste », estime M. Timbeau, quand l’Allemagne déboursait plus de 7 milliards d’euros de 2008 à fin 2010.
Selon une évaluation de l’OCDE de 2010, le dispositif de chômage partiel a permis de sauvegarder 221 500 emplois en Allemagne, 18 000 seulement en France.
Malgré des créations dans d’autres secteurs, 190 000 emplois ont été détruits en France depuis 2007 dans les secteurs marchands, le pire bilan sous la Ve République d’aussi loin que remontent les statistiques de l’Insee.
La gauche incrimine la défiscalisation des heures supplémentaires comme principal frein aux embauches. Début 2012, les entreprises continuaient à diminuer les embauches, alors que le volume d’heures supplémentaires progressait toujours, selon les Urssaf.
Outre un chômage des jeunes préoccupant (22,4 %), le quinquennat a été marqué par une explosion du chômage de longue durée (+ 38 %), signe « d’une dégradation profonde du marché du travail », avec les seniors premiers touchés.
Réduire les emplois aidés : une mauvaise idée - « L’obsession » initiale du gouvernement de réduire les emplois aidés (subventionnés) « a ajouté au chômage quand la crise est arrivée », souligne aussi l’économiste.
Le gouvernement a bien tenté ensuite de les relancer, mais l’effet traditionnel de « soupape » n’a pas joué à plein, estime-t-il.
Sur son site de campagne, Nicolas Sarkozy porte à son crédit d’avoir créé le Revenu de solidarité active (RSA), fusionné ANPE et Assédic dans Pôle emploi, simplifié les dispositifs pour les licenciés économiques, développé l’alternance pour les jeunes et rendu possible le cumul emploi et retraite pour les seniors.
Pas d’embellie à venir - La dégradation observée depuis le printemps 2011, qui s’est ralentie en janvier et février, devrait se poursuivre. L’OFCE prévoit un taux de chômage à 10,2 % fin 2012 en métropole et 10,6 % fin 2013.
En France métropolitaine, le ministère du Travail recensait en février 730 300 demandeurs d’emplois de plus qu’en mai 2007 (+ 35 %), avec 2,867 millions de personnes sans aucune activité, un niveau inégalé depuis 12 ans.
Le président-candidat et son ministre du Travail font valoir que « la France a mieux résisté que ses principaux partenaires face à la crise mondiale ».
Certes l’Espagne, souvent citée par M. Sarkozy, fait pire avec un chômage supérieur à 23 %. Mais la France est dans la moyenne de l’UE (9,9 %) et son principal partenaire, l’Allemagne, affiche un enviable 5,8 % (Eurostat).
Flexibilité - Pour Xavier Timbeau, directeur du département analyse et prévision à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), « l’Allemagne a eu une politique beaucoup plus efficace que la France » face à la crise.
Les Allemands ont fait preuve d’une « grande flexibilité en terme de durée du travail et de rémunération » et ont su sous-traiter dans des pays à bas coûts pour rester compétitifs, dit-il.
Chômage partiel sous-utilisé - Dès 2009, l’Allemagne « a mobilisé à grande échelle son dispositif de chômage partiel, ce qui lui a permis de préserver son tissu industriel et gagner des parts de marché quand le rebond s’est fait sentir », en 2010, analyse l’économiste.
La France, qui a perdu 345 000 emplois industriels sous le quinquennat, n’a abondé le dispositif de 140 millions qu’en janvier 2012. Une réaction tardive et « modeste », estime M. Timbeau, quand l’Allemagne déboursait plus de 7 milliards d’euros de 2008 à fin 2010.
Selon une évaluation de l’OCDE de 2010, le dispositif de chômage partiel a permis de sauvegarder 221 500 emplois en Allemagne, 18 000 seulement en France.
Malgré des créations dans d’autres secteurs, 190 000 emplois ont été détruits en France depuis 2007 dans les secteurs marchands, le pire bilan sous la Ve République d’aussi loin que remontent les statistiques de l’Insee.
La gauche incrimine la défiscalisation des heures supplémentaires comme principal frein aux embauches. Début 2012, les entreprises continuaient à diminuer les embauches, alors que le volume d’heures supplémentaires progressait toujours, selon les Urssaf.
Outre un chômage des jeunes préoccupant (22,4 %), le quinquennat a été marqué par une explosion du chômage de longue durée (+ 38 %), signe « d’une dégradation profonde du marché du travail », avec les seniors premiers touchés.
Réduire les emplois aidés : une mauvaise idée - « L’obsession » initiale du gouvernement de réduire les emplois aidés (subventionnés) « a ajouté au chômage quand la crise est arrivée », souligne aussi l’économiste.
Le gouvernement a bien tenté ensuite de les relancer, mais l’effet traditionnel de « soupape » n’a pas joué à plein, estime-t-il.
Sur son site de campagne, Nicolas Sarkozy porte à son crédit d’avoir créé le Revenu de solidarité active (RSA), fusionné ANPE et Assédic dans Pôle emploi, simplifié les dispositifs pour les licenciés économiques, développé l’alternance pour les jeunes et rendu possible le cumul emploi et retraite pour les seniors.
Pas d’embellie à venir - La dégradation observée depuis le printemps 2011, qui s’est ralentie en janvier et février, devrait se poursuivre. L’OFCE prévoit un taux de chômage à 10,2 % fin 2012 en métropole et 10,6 % fin 2013.
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