Dans un entretien accordé à L'Usine nouvelle quelques heures avant une nouvelle séance de négociation consacrée aux accords compétitivité-emploi, le secrétaire national Patrick Pierron a détaillé les propositions de la CFDT.
L'Usine Nouvelle - Dans quel état d'esprit vous rendez-vous à cette deuxième réunion, alors que le gouvernement menace les partenaires sociaux d'une loi s'ils n'arrivent pas à se mettre d'accord ?
Patrick Pierron - Nous ne souhaitons pas travailler sous la pression de l'ultimatum de Nicolas Sarkozy, mais nous n'y allons pas non plus à reculons. Nous voulons vraiment négocier. Nous souhaitons proposer aux équipes, dans les entreprises, un outil de plus, qui ne s'impose pas, encadré par un accord interprofessionnel, et qui pourra permettre, dans certains cas, de sauver l'emploi.
Vous êtes donc favorable aux accords compétitivité-emploi ?
En cas de difficulté, on doit pouvoir demander, ponctuellement, aux salariés, d'échanger temps de travail et/ou salaire contre une garantie d'emploi. Mais tout doit être très encadré. Pas question de remettre en cause les 35 heures, ou les conventions collectives, ou les accords de branche, sauf dérogation à valider avec les branches. Pas question, non plus, de toucher au Code du travail. Donc tout accord collectif devra être validé par le salarié, qui acceptera ou non une modification de son contrat de travail.
Ce n'est pas l'esprit de la proposition, qui justement voudrait s'affranchir de cette obligation individuelle…
Pas question d'aller contre le Code du travail, même le négociateur du Medef l'a rappelé en ouverture de la première réunion sur le sujet, en février. Nous proposons que dans toutes les entreprises, une fois par an, direction et salariés discutent de la situation économique de l'entreprise, avec des informations vérifiables. Si des difficultés économiques conjoncturelles se présentent, si la meilleure façon d'y faire face, pour sauver l'emploi, consiste à demander un ajustement du temps de travail et des rémunérations, les équipes auront un outil, un cadre sécurisé par l'interprofessionnelle, pour négocier. Ce sera au maximum pour un an, et les salaires ne pourront jamais descendre en-dessous du SMIC. L'accord sera validé ou par des organisations syndicales représentant au moins 50% des salariés, ou par 50% des salariés consultés directement quand il n'y a pas de syndicats. Mais attention : une commande repoussée dans le temps peut aussi se traiter avec du chômage partiel.
Les organisations patronales sont-elles prêtes à communiquer ces données économiques ?
Mon intime conviction est que les esprits sont mûrs. Ce rendez-vous annuel sur la vie économique de l'entreprise est un formidable outil de dialogue social. On crée un espace de discussion sur les réalités économiques de l'entreprise, ses investissements, ses carnets de commande, sa trésorerie. Face à un diagnostic de difficulté économique, les salariés seront impliqués et décideront de la réponse à donner pour sauver leurs emplois.
Patrick Pierron - Nous ne souhaitons pas travailler sous la pression de l'ultimatum de Nicolas Sarkozy, mais nous n'y allons pas non plus à reculons. Nous voulons vraiment négocier. Nous souhaitons proposer aux équipes, dans les entreprises, un outil de plus, qui ne s'impose pas, encadré par un accord interprofessionnel, et qui pourra permettre, dans certains cas, de sauver l'emploi.
Vous êtes donc favorable aux accords compétitivité-emploi ?
En cas de difficulté, on doit pouvoir demander, ponctuellement, aux salariés, d'échanger temps de travail et/ou salaire contre une garantie d'emploi. Mais tout doit être très encadré. Pas question de remettre en cause les 35 heures, ou les conventions collectives, ou les accords de branche, sauf dérogation à valider avec les branches. Pas question, non plus, de toucher au Code du travail. Donc tout accord collectif devra être validé par le salarié, qui acceptera ou non une modification de son contrat de travail.
Ce n'est pas l'esprit de la proposition, qui justement voudrait s'affranchir de cette obligation individuelle…
Pas question d'aller contre le Code du travail, même le négociateur du Medef l'a rappelé en ouverture de la première réunion sur le sujet, en février. Nous proposons que dans toutes les entreprises, une fois par an, direction et salariés discutent de la situation économique de l'entreprise, avec des informations vérifiables. Si des difficultés économiques conjoncturelles se présentent, si la meilleure façon d'y faire face, pour sauver l'emploi, consiste à demander un ajustement du temps de travail et des rémunérations, les équipes auront un outil, un cadre sécurisé par l'interprofessionnelle, pour négocier. Ce sera au maximum pour un an, et les salaires ne pourront jamais descendre en-dessous du SMIC. L'accord sera validé ou par des organisations syndicales représentant au moins 50% des salariés, ou par 50% des salariés consultés directement quand il n'y a pas de syndicats. Mais attention : une commande repoussée dans le temps peut aussi se traiter avec du chômage partiel.
Les organisations patronales sont-elles prêtes à communiquer ces données économiques ?
Mon intime conviction est que les esprits sont mûrs. Ce rendez-vous annuel sur la vie économique de l'entreprise est un formidable outil de dialogue social. On crée un espace de discussion sur les réalités économiques de l'entreprise, ses investissements, ses carnets de commande, sa trésorerie. Face à un diagnostic de difficulté économique, les salariés seront impliqués et décideront de la réponse à donner pour sauver leurs emplois.
Interview disponible sur le site de L'Usine nouvelle, Propos recueillis par Cécile Maillard
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