Lille, Rennes, Toulouse, Lyon, Paris… Ce sont au total quelque vingt
métropoles qui batteront le pavé sous l’étendard arc-en-ciel lors des
traditionnelles marches des fiertés, programmées dans les prochains
jours. La CFDT se mobilise, comme elle le fait depuis plus de 15 ans,
pour réaffirmer avec force son opposition à toutes les formes de
discrimination
Calendrier des marches.
3 juin : Lille, Rennes, Nancy, Grenoble.
10 juin : Toulouse, Nantes, Strasbourg. 17 juin : Metz, Lyon, Tours, Bordeaux. 24 juin : Paris. 1er juillet : Rouen. 8 juillet : Montpellier. 29 juillet : Marseille. |
En
la matière, comme vient de le rappeler le défenseur des droits*, les
discriminations au travail des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles
et transgenres (LGBT) sont toujours aussi prégnantes : 39% des personnes
LGBT disent subir des discriminations au quotidien sur leur lieu de
travail. Des tendances confirmées par le dernier rapport de SOS Homophobie
publié le 10 mai et qui indique une hausse de 20% des insultes
LGBTphobes ou des violences signalées, après deux années de baisse. « Sur
les lieux de travail, il n’y a pas que ces actes graves. Les personnes
homosexuelles peuvent aussi souffrir d’homophobie ordinaire, qui se
traduit dans de nombreuses petites choses, des réflexions, qui rendent
le quotidien difficile. Elles sont souvent obliger de s’inventer une vie
privée pour ne pas avoir à révéler leur homosexualité. C’est très
destructeur », explique un militant CFDT chez Atos, engagé de
longue date dans la lutte contre les discriminations liées à
l’orientation sexuelle.
Partenariat avec le Ravad
Malgré tout, et malgré le constat du défenseur des droits qui regrette que les entreprises soient « peu mobilisées et sensibilisées à la lutte contre ces discriminations »,
la question LGBT a émergé plus nettement ces dernières années :
création d’associations LGBT dans les entreprises (à l’instar de GARE !
du groupe SNCF ou Pôle-In à Pôle emploi, regroupées dans le collectif
Homoboulot), charte d’engagement de l’association L’Autre cercle, etc.
Côté CFDT aussi, avec la création de plusieurs « groupes ressources »
sur ces questions (au sein de la FGMM-CFDT par exemple) ou l’engagement de la Confédération dans un partenariat avec le Ravad
(un réseau d’une quarantaine d’associations spécialisées dans
l’assistance aux victimes d’agression et de discrimination) signé en
juin 2016. Localement, de nombreux partenariats entre militants CFDT et
des associations ou Inter-LGBT se nouent, dans l’idée d’agir de manière
complémentaire. Car « les salariés ne se tournent pas spontanément
vers les syndicats sur ces questions. Ils vont plus naturellement vers
les associations pour se faire aider et accompagner », souligne
Bérénice Jond, secrétaire confédérale chargée des discriminations. D’où
l’intérêt (et la nécessité) d’unir l’expertise des associations et la
capacité à agir des syndicalistes.
(*) Le
défenseur des droits a publié le guide Agir contre les discriminations
liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre dans l’emploi,
le 17 mai, à l’occasion de la journée mondiale contre l’homophobie.
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