"Remise en cause des syndicats",
"attaque des fonctionnaires" ou "partenariat avec le Front
national": Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, n'a "pas de
candidat" à la présidentielle, mais fixe des "lignes rouges".
"La CFDT n'a pas de parti, pas de candidat",
prévient d'emblée Laurent BERGER , dans un entretien à
l'AFP, à son siège parisien.
"Mais il y a des lignes rouges à ne pas
franchir",
poursuit-il.
poursuit-il.
- 'Le syndicalisme porteur de
l'intérêt général' -
En premier lieu, "toutes les questions de
préférence nationale et de repli sur soi". Et dans cette logique, il n'a
pas de mots assez durs contre le parti de Marine Le Pen: "On ne veut pas
du Front national".
Son organisation a envoyé lundi à ses militants
"un argumentaire
pour "combattre" le FN et lancera en avril un appel au vote "car si on veut combattre le FN, il faut voter au premier tour". "Nous demanderons à chaque candidat, le moment venu, à s'engager à ce que le FN ne soit jamais un partenaire", poursuit M. Berger.
pour "combattre" le FN et lancera en avril un appel au vote "car si on veut combattre le FN, il faut voter au premier tour". "Nous demanderons à chaque candidat, le moment venu, à s'engager à ce que le FN ne soit jamais un partenaire", poursuit M. Berger.
Et si Marine Le Pen arrive au second tour, il
"oeuvrera" pour une manifestation avec la CGT le 1er mai, ce qui
n'est plus arrivé depuis 2012.
Il s'agira alors de "montrer que le monde du
travail pense qu'on peut construire un autre type de société que celle de
l'exclusion, du repli sur soi, de la xénophobie, de l'impasse économique et
sociale que propose le FN".
Autre "ligne rouge": la "remise en cause
du syndicalisme, dans l'entreprise ou au niveau national", comme le font
François Fillon, Emmanuel Macron, et même, selon lui, Benoît Hamon ou Jean-Luc
Mélenchon.
Tous, "par un bout ou un autre, ont des impensés
sur ce qu'est le syndicalisme aujourd'hui", en considérant qu'il n'y a
qu'"une organisation ultra-majoritaire contestataire", notamment.
"Le syndicalisme a bougé, il est porteur de
l'intérêt général", assure-t-il. "Notre place dans la gestion des
services sociaux est à respecter", insiste-t-il, en réponse à la
proposition d'Emmanuel Macron d'étatiser l'Unédic, l'organisme qui gère
l'assurance chômage, ainsi que la formation professionnelle. Pour l'Unédic, il
est d'accord pour "du tripartisme plus assumé" syndicats-patronat-Etat.
Mais c'est "niet" si on considère "que les partenaires sociaux
n'ont rien à voir avec ces dispositifs".
- 'Il faut des discours positifs' -
Il défend les fonctionnaires, quand MM. Fillon et
Macron promettent des coupes claires.
"L'attaque en règle contre les fonctionnaires, est
une ligne rouge", dit M. Berger. Il refuse qu'on fasse "croire que le
fonctionnaire est un coût avant d'être un apport indispensable à la cohésion
sociale, à la performance économique". Certes, il faut "rénover"
l'action publique, mais seulement après "un vrai débat" et non
"sous l'angle comptable bête et méchant".
Pas question non plus de toucher aux acquis sociaux
obtenus sous ce quinquennat comme les comptes personnels de formation (CPF),
d'activité ou pénibilité.
Laurent Berger loue les réformes sociales mises en
place depuis 2012, que son syndicat a validées, dont la très décriée loi
travail, quitte à être critiqué pour sa trop grande proximité avec le pouvoir.
Parmi elles: les droits rechargeables, la garantie jeune,
le compte personnel de formation, la présence des salariés dans les conseils
d'administration des entreprises à partir de 5.000..., énumère-t-il.
Sous François Hollande, "il ne s'est pas rien
passé!" Mais il aura échoué "à montrer un cap, une vision de progrès.
Ce qu'attendent les citoyens, c'est ça et pas des mesures qui se
succèdent".
Il y a "les ratés" aussi, comme le débat sur
la déchéance de nationalité, "insupportable", ou "l'incapacité
de peser davantage sur le patronat pour qu'il puisse prendre sa part de
responsabilité dans les aides données à l'entreprise".
Le syndicat a envoyé lundi un questionnaire aux
principaux candidats sur le travail, l'Europe, le système de soins ou le
pouvoir d'achat.
"Notre pays est dans une sorte de dépression. Il
faut la soigner en montrant qu'on a une vision. Il faut des discours positifs
sur ce qu'est le vivre ensemble", insiste-t-il.
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