mardi 21 juin 2011

PROJET DE LOI SUR LES MINEURS :UNE REGRESSION MAJEURE DEPUIS 1945!

 

Délinquance des mineurs : l’échec majeur de

 Nicolas Sarkozy ,SELON Tefy Andriamanana  de l 'hebdo  Marianne

| Mardi 21 Juin 2011 à 18:00 | Lu 1119 foi


Le gouvernement se prépare à une énième réforme de

la justice des mineurs. Un nouvel empilement de mesures

dans un système à bout de souffle.



Délinquance des mineurs : l’échec majeur de Nicolas Sarkozy
Ce n’est plus une politique pénale, c’est un inventaire à la Prévert.
Depuis 2002, l’ordonnance de 1945
 sur la justice des mineurs a été modifiée 11 fois soit près
 d’un tiers de toutes
 les modifications depuis
 1945. Et depuis mardi, l’Assemblée nationale débat d’un
énième projet de loi sur la question.
Il prévoit notamment un tribunal correctionnel spécial
pour les mineurs de plus
de 16 ans récidivistes,
 le placement sous bracelets électronique des plus de 13 ans
ou le passage en comparution immédiate
sans entretien préalable avec le juge pour enfants. Selon le Figaro,
 une proposition de loi du
député UMP Eric Ciotti devrait voir le jour créant
un « service civique obligatoire »
pour
les jeunes délinquants avec un possible encadrement
 militaire.

Hasard du calendrier, lundi, on apprenait que dans l’Hérault,
une collégienne
de 13 ans est morte suite aux coups particulièrement violents
d’un adolescent de 14 ans.
Tout ça pour une rivalité amoureuse.

Invité de RTL, mardi matin, Michel Mercier, ministre de la Justice,
est revenu sur son projet de loi.
µUne nouvelle fois, il a répété le credo de ses prédécesseurs
mais aussi de Nicolas Sarkozy : « adapter la justice des mineurs (…)
au monde d'aujourd'hui » tout en « respectant les principes 
constitutionnels qui la fondent ». Est-ce une manière
 d'avouer que depuis 9 ans, la droite était aveugle
aux évolutions de la société ?

Inventaire à la Prévert

Et pourtant les réformes à ce sujet sont nombreuses : détention provisoire
 dès l’âge de 13 ans,
abaissement de la responsabilité pénale à 10 ans, création des centres
éducatifs fermés puis
 des établissements pénitentiaires pour mineurs, couvre-feu,
 suppression de l’excuse de
minorité pour les plus de 16 ans multirécidivistes coupables
 de crimes et délits graves
contre les personnes.

Certaines mesures sont parfois retoquées. En 2009,
Rachida Dati avait avancé, sans succès,
l’idée d’incarcérer les mineurs dès l’âge de 12 ans.
Le Conseil constitutionnel avait censuré
en mars la possibilité de punir d’une peine-plancher
les mineurs primo-délinquants

Et tout ça, pour quel bilan ? Entre 2004 et 2009, selon l’ONDRP,
la part des mineurs parmi
l’ensemble des mis en cause pour crimes et délits est restée stable
autour de 18%. Dans son
rapport 2009, l’Observatoire note également que si le nombre
de majeurs mis en cause
pour des violences ou menaces contre les personnes a augmenté
de 33% entre 2003 et 2008,
 celui des mineurs est monté de 58%. Le nombre de mineurs
mis en cause pour violences
 contre dépositaires de l’autorité publique a augmenté de 90%
dans le même créneau.
 Autre exemple du fiasco, les EPM sont surtout connus pour les suicides
 et les actes de
 violences s’y déroulant. Un rapport de novembre 2010 pointait déjà
les dysfonctionnements
 au sein de ces établissements. Rien ou peu en est concrètement ressorti.

Dilemmes à gauche

Tout cela n’empêche pas la droite de continuer ses gesticulations.
Reste à savoir ce que
 va proposer la gauche. Le gouvernement Jospin avait déjà créé
 les centres éducatifs
 renforcés, alimentant les polémiques sur le retour des maisons de correction.
Jean-Pierre Chevènement avait également choqué en parlant des « sauvageons »
 suite au meurtre d’une épicière par un adolescent de 14 ans. Preuve que la gauche
 est partagée entre son attachement à une justice spécifique pour les mineurs et
 une nécessaire attention aux craintes de l’opinion publique sur une jeunesse
de plus en plus violente.

Des dilemmes qui n’ont été résolus à l’aube de la campagne présidentielle.
En 2006, Ségolène Royal avait fait scandale en proposant un encadrement
 militaire des jeunes délinquants. Elle a récemment repris cette idée, mettent
au défi Eric Ciotti de la réaliser. Si le sénateur François Rebsamen, soutien
de François Hollande, a approuvé la proposition de l’ex-candidate, Jean-Jacques Urvoas,
chargé des questions de sécurité
l’a en revanche écarté.
Combattre la délinquancedes mineurs
 n’est décidément pas un jeu d’enfant

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