mardi 14 juin 2011

PPP en pagaille à Marseille :le réveil pour le contribuable électeur (ou non) sera très douloureux en 2014!



A Marseille aussi « pierre qui roule n’amasse pas mousse »


R Blum, S Grzybowski, P Belaval, C Vezzoni Photographies Hélène SZABO DARLEY
Marseille on the Grue
C’est bien connu, pour Jean-Claude Gaudin « quand le bâtiment va, tout va« . Le fils de maçon doit donc être ravi aujourd’hui parce qu’en ce moment il y a presque autant de grues dans le ciel marseillais que de voitures en double file le soir sur le quai de Rive Neuve. Pas une semaine sans sa pose de première pierre. Les élus locaux commencent à avoir des ampoules aux mains. Apéritifs déjeunatoires, truelles, beaux discours, hôtesses et conférences de presse. Les journalistes locaux sont eux au (petit) four et au moulin (à vent) pour répondre à ces nombreuses invitations. Oh la belle vie, comme chantait le regretté Sacha Distel.
Les VRP du PPP
Ce matin c’était au tour du CCR (le Centre de conservation et de ressources du Mucem) de régaler, à l’invitation de ses promoteurs. Un bâtiment de 10 000 mètres carrés, qui doit servir à entreposer les réserves du futur Mucem (Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée), et construit à la place de l’ancienne caserne du Muy, à côté du pôle média de la Belle de Mai, et qui devrait être terminé au milieu de 2012. C’est l’Etat qui paye (le ministère de la Culture, dont le directeur général du Patrimoine Philippe Belaval avait fait le déplacement) et Icade, filiale immobilière de la Caisse des Dépots et Consignation qui réalise, sous forme du désormais si populaire PPP (partenariat public-privé).
Le PDG d’Icade, Serge Grybowski, qui avait également fait le voyage, a d’ailleurs donné en guise d’apéritif un petit cours sur le PPP aux journalistes présents. Pour faire simple, ce miraculeux PPP permet à l’Etat impécunieux de continuer à réaliser des grands projets (prisons, routes, tunnels, stades…), sans avoir à les payer cash. Et c’est donc le privé, ici Icade en l’occurence, qui investit et gère, et l’Etat verse chaque année de son côté un loyer.
A la fin du PPP, l’Etat récupère son bien. La petite astuce comptable est que ce montage n’étant pas considéré comme une dette, nos heureux élus peuvent continuer à creuser notre déficit budgétaire, sans que cela ne se voie trop. Et hop, bien joué. Evidemment c’est un peu cher. 3,3 millions d’euros pendant 25 ans par exemple pour le CCR. Une sorte « de crédit bail » indiquait tout sourire le directeur général du patrimoine . Très fier que ce projet soit le « premier en France dans le domaine culturel« .
Roland Blum, le premier adjoint de Gaudin, retenu au Sénat et qui lui avait délégué sa truelle, opinait du chef. Lui les PPP, il n’a pas besoin d’un cours. C’est un spécialiste. Son patron vient d’en signer un beau avec le groupe Bouygues pour le futur stade Vélodrome, dont il posera la première pierre après-demain (vous voyez, c’est tous les jours, on vous dit), en présence de Martin Bouygues et de Chantal Jouanno. Un PPP dont on n’a pas encore bien compris ce qu’il coûterait aux Marseillais. En tout cas beaucoup plus cher que celui du CCR du Mucem, et qui lui, au moins, est 100% financé par l’Etat.
Corinne Vezzoni, l’architecte du non vu
A côté de l’Etat et d’Icade, c’est l’architecte marseillaise Corinne Vezzoni qui a remporté le concours pour construire ce bâtiment qui ne sera pas ouvert au public, contrairement au Mucem. « Je suis l’architecte de l’invisible, du non vu« , minaudait la vraie/fausse lauréate du nouveau Vieux-Port. Si Corinne Vezzoni a conçu son projet totalement indépendamment de celui de Rudy Ricciotti (l’architecte du Mucem pour les lecteurs de newsofmarseille), la surface au sol est en revanche identique (72 mètres par 72 mètres) en « écho au musée des civilisations« . Ce sera « un grand monolithe de béton brut, tel un morceau de roche, sculpté dans son épaisseur pour permettre à la lumière naturelle d’y pénétrer« . Si elle ne s’est pas inspirée de l‘anarchiste gitan du Mucem, Corinne Vezzoni déclare en revanche s’être appuyée sur le travail du sculpteur basque Edouardo Chillida  » the form is the end, not the beginning » in « the dossier de presse ». En tout cas la maquette est là :

DR Corinne Vezonni
Ce bâtiment de 10 000 mètres carrés servira donc à entreposer les réserves du futur Mucem, mais dont on ne sait pas encore très bien ce qu’il exposera lui en réalité. Ou plus exactement on commence à le craindre . Car le CCR va récupérer, pour donc alimenter le Mucem, près de 1 million d’objets divers et variés (dont 140 000 cartes postales, hum, hum) issus des collections de l’ancien Musée national arts et traditions populaires.
Chabretaires et cornemuses à miroirs du Limousin
Un musée vintage qui a malgré tout dû fermer en 2005, envahi qu’il était par les visiteurs accourus du monde entier pour assister aux méga-expos comme « le point de croix, au bonheur des filles » en 2001,  » Souffler c’est jouer, chabretaires et cornemuses à miroirs du Limousin » en 1999, sans oublier  » Trésors d’art populaire de Slovaquie » en 2000. Vivement l’ouverture du Mucem en 2013, Cézanne va pouvoir aller se rhabiller. Elle va en faire une jaunisse la Maryse Joissains.
Ce fort sympathique musée dont nous allons hériter de la grandiose collection était situé à Neuilly en bordure du Jardin d’acclimatation. Un jardin racheté récemment par le richissime Bernard Arnault, patron de LVMH, et qui voudrait bien  y construire sa fondation Louis Vuitton pour la création, un musée d’art contemporain de 2400 m2, construit par la star mondialeFranck Gehry (Guggenheim de Bilbao, entre autres). Un investissement de 100 millions d’euros pour Arnault, si jamais il y arrive. Son projet ayant a été plusieurs fois retoqué, et malgré l’appui récent des députés PS et UMP et de Bertrand Delanoë, quelques neuilléens essaient de le bloquer définitivement, hurlant contre le bétonnage du bois de Boulogne, et déposant recours sur recours. Comme quoi les recours, il y en a aussi à Sarkoland. Ca devrait rassurer Gaudin.
En tout cas, si dans le neuf deux, ils n’en veulent pas de la fondation de Bernard Arnault, nous, on veut bien récupérer un ou deux Picasso, Rothko ou Gilbet & Georges qui trainent dans les locaux de LVMH, parce que les 140 000 cartes postales, les 70 000 partitions musicales, et les 70 000 phonogrammes de la collection de Neuilly, à force ça risque de lasser un peu. Même au J4, même dans un bâtiment signé Ricciotti. Et que Gaudin n’oublie pas non plus ce vieux dicton, à Marseille aussi  » pierre qui roule n’amasse pas mousse« .
Un lienl’envoyé spécial de La Provence a dû un peu forcer sur l’apéritif déjeunatoire car il a cru croiser Frédéric Mitterrrand

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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