mercredi 13 mars 2013

Négociation sur les retraites complémentaires: nouvelle séance le 13 mars.


La sixième séance de négociation sur les retraites complémentaires n'a pas permis d'aboutir à un accord. Une nouvelle séance est prévue le 13 mars.
Au cours de la négociation, la délégation patronale a successivement produit deux textes et formulé les propositions suivantes après une longue interruption de séance : 
 
·         Une revalorisation des pensions Arrco et Agirc inférieure à l’inflation, sur 3 ans, entre 2013 et 2015. Sur cette période, le taux de revalorisation serait égal au taux d’inflation moins 1 point, sauf à l’Arrco pour la seule année 2013 (taux d’inflation moins 0,75 point).
 
·         Une moindre augmentation de la valeur d’achat des points Arrco et Agirc entre 2013 et 2015, parallèle aux moindres revalorisations des pensions.
 
·         Une augmentation du taux d’appel des cotisations de 3 points sur 3 ans, entre 2014 et 2016. Un transfert possible du taux d’appel (ne générant pas de nouveau droit à la retraite) en taux contractuel (ouvrant des droits à la retraite) est prévu sous une double condition
o   d’un niveau de réserves des régimes équivalent à 9 mois de prestations
o   et d’un « recul significatif de l’âge effectif moyen de départ à la retraite ».
 
·         Une clause de réexamen au second semestre 2014 pour évaluer l’impact sur les régimes complémentaires des mesures qui seraient prises dans le cadre de la réforme des régimes de base.
 
·         Le versement mensuel des cotisations à partir de 2016 pour les entreprises de plus de 9 salariés.
 
 
·         L’engagement d’une réflexion d’ici la fin de l’année 2013 sur
o   les groupes de protection sociale (architecture, coûts de gestion, délégations de gestion),
o   l’évolution de la réversion (taux, condition d’âge, prise en compte de la durée du mariage)
o   l’extension de la cotisation AGFF[1] à la tranche C de l’Agirc,
o   la mise en place d’un dispositif d’épargne retraite pour les cadres, alimenté par une partie de leur cotisation obligatoire de prévoyance collective.
 
·         La poursuite de ces travaux à partir de 2014 et avant la fin du premier semeste 2015 sur la convergence des paramètres de gestion des régimes et le dispositif de pilotage des régimes sur le long terme.
 
 
Ce que dit la CFDT[2]
 
La CFDT considère que les évolutions du texte sont insuffisantes.
 
Concernant la revalorisation des pensions, l’effort demandé aux retraités est de trop longue durée et de trop grande ampleur.
 
Pour la CFDT, la réforme du régime général annoncée par les pouvoirs publics aura un impact dans les régimes complémentaires, ce qui doit orienter le texte vers des mesures conservatoires de court terme. Le pacte intergénérationnel implique le retour à une revalorisation des pensions complémentaires sur les prix à l’issue d’une période de deux ans maximum.
 
Par ailleurs, l’effort demandé aux retraités doit rester exceptionnel, d’ampleur modérée, et préserver les retraités les plus modestes. La demande CFDT de protection des retraités les plus fragiles a été reprise par la CFTC. Elle n’a trouvé qu’un écho limité auprès de la délégation patronale :
·         Pour la seule année 2013, le projet de texte prévoit une revalorisation des pensions légèrement plus élevée à l’Arrco qu’à l’Agirc. La CFDT considère qu’il s’agit d’un pas dans la bonne direction même si le fait de distinguer l’Arrco de l’Agirc est une technique imparfaite pour repérer les basses pensions.
 
·         Pour les années suivantes, rien n’est prévu par le texte pour mettre les régimes en situation de protéger plus précisément les retraités modestes. La CFDT a demandé que les régimes disposent dès 2014 de l’information sur le montant de toutes les pensions perçues au titre des régimes de retraite obligatoires.
 
Concernant les ressources, la CFDT estime que l’effort demandé aux actifs et aux entreprises doit être concommitant avec l’effort demandé aux retraités. La mise en place d’une augmentation du taux d’appel dès 2014 est raisonnable.
 
La CFDT considère qu’il est préférable qu’une augmentation de cotisation ne génère pas de dépenses supplémentaires compte-tenu des difficultés structurelles des régimes. Dans un esprit constructif, nous pourrions accepter un transfert entre taux d’appel et taux contractuel. Nous remarquons que les conditions posées par la délégation patronale pour réaliser un tel transfert sont drastiques.
 
Le texte prévoit une réflexion sur la réversion limitée à certains paramètres. La CFDT avait demandé à ce que l’ensemble des paramètres de la réversion puissent être pris en compte.
 
La CFDT a avancé des propositions sur l’ensemble des thématiques en discussion. Elle demandera des éléments chiffrés sur les propositions de la délégation patronale avant la prochaine séance de négociation, qui se tiendra mercredi 13 mars. En l’absence d’accord à cette date, les dispositions de l’accord de mars 2011 signé par la CFDT s’appliqueraient pour la revalorisation des pensions au premier avril 2013, soit une revalorisation sur les prix à l’Arrco et à l’Agirc.
 
 


[1] Dispositif qui permet les départs avant 65 ans sans décote.
[2] Délégation CFDT: Jean-Louis Malys, Secrétaire national, Véronique Descacq, Secrétaire générale adjointe, Elizabeth Le Gac, membre du Bureau national, Jean-Claude Barboul, Chef de file CFDT à l’Arrco, Yves Canevet, Secrétaire confédéral.

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