mercredi 14 novembre 2012

Le Grand Lyon vote pour le maintien de la gestion de l’eau en DSP (pour 8 ans seulement au lieu de 35) avec une baisse de la facture de 20 %! Comme quoi quand on veut , même si on pense que l'eau est la meilleure de l'univers comme à Marseille


Par C. Ferrero
Publié le 13/11/2012


Les élus du Grand Lyon ont voté lundi 12 novembre 2012 à une large majorité
 pour le maintien de la gestion de l’eau en délégation de service public (DSP)
et contre le retour en régie, abandonnée en 1986, par 132 voix pour, 18 contre, 3 abstentions et refus de vote.
Sur un dossier annoncé comme sensible et largement désamorcé après plus d’un an de discussions dans diverses réunions techniques et autres commissions consultatives, les groupes politiques de l’exécutif se sont divisés.
Des élus communistes, de la gauche alternative et quelques Verts ont rejoint leurs collègues socialistes et de la droite favorables à la DSP, tandis que les Verts ont constitué le gros des troupes partisanes de la remunicipalisation de l’eau.
Les élus communautaires ont voté deux délibérations sur la politique publique de l’eau du Grand Lyon portant sur la résiliation anticipée du contrat avec Veolia(1) (de 2019 à 2015) comme le permet l’arrêt Olivet, et sur le lancement d’une DSP pour la production et la distribution d’eau potable.
Le texte prévoit d’une part de renforcer le rôle du Grand Lyon avec la création d’une autorité organisatrice de l’eau. Selon Gérard Collomb, président du Grand Lyon, cette AOE devrait permettre à la collectivité de « prendre la main grâce à un vrai service public délégué et à des compétences techniques égales à celles des délégataires ».
8 ans (ou 10…), au lieu de 35 ans - Point important, le futur contrat de DSP sera réduit à 8 ans (ou 10…), au lieu de 35 ans auparavant. Ce délai imposé par le président du Grand Lyon lui a permis de se rallier une partie des élus sur sa gauche, favorables à la régie et qui avaient consenti, eux, un délai transitoire de 4 ou 6 ans…
Ces mêmes élus militent à terme pour « une mixité fonctionnelle » prévoyant la production de l’eau en régie et la distribution en DSP.
D’autre part, le cahier des charges à remplir par le futur délégataire prévoit une baisse de 20 % de la facture-type (120 m3 pour 4 personnes),et une réduction de l’abonnement de 34 %, actuellement à 25 %.
Le tout est assorti d’une suppression de la dégressivité pour encourager la consommation raisonnée de l’eau, de la généralisation de la télé-relève et d’une charte usager sur la qualité de service.
De 389 euros aujourd’hui à 346 euros/an - En outre, les investissements sur les réseaux seront augmentés de 25 à 33 millions d’euros par an, pris en charge à égalité par la collectivité et le délégataire, afin d’améliorer le taux de renouvellement et de rendement des équipements.
In fine, la facture type, incluant aussi l’assainissement (en régie) et les taxes, devrait passer de 389 euros aujourd’hui à 346 euros/an, soit une baisse totale de 11 %.
Le Grand Lyon, assisté de trois bureaux d’étude, avait étudié quatre scénarii de gestion prévoyant la régie, la DSP, une mixité territoriale (rive droite du Rhône en régie, rive gauche en DSP et sa variante inversée) et une mixité fonctionnelle (production en régie, distribution en DSP).
Les coûts de transition (essentiellement informatiques) étaient respectivement de 11 millions d’euros, 2,7 ME, 9ME et 5,8 ME.
Outre qu’elle est la plus chère en transition, la régie n’a pas été retenue, selon l’exécutif, en raison des délais de mise en œuvre estimés à 4 ans et de la complexité concernant les personnels à intégrer (371 agents).
Des motifs contestés par les partisans de la remunicipalisation.
Provoquer le débat qui n’a pas eu lieu - Si le CTP du Grand Lyon a voté contre la DSP (par 12 voix contre 10), les opposants usagers et syndicaux réunis dans le collectif CEGSP69 affirment que 2 ans suffisent à passer en régie et ironisent sur la crainte d’une collectivité socialiste à intégrer de futurs agents.
Le CEGSP69, réuni à une centaine de manifestants lors de la séance d’hier, a indiqué qu’il ferait tout pour retarder le choix du délégataire à après les élections de 2014 et « provoquer le débat qui n’a pas eu lieu ».
La mise en service de la nouvelle délégation est prévue le 2 février 2015.
Note 01:
Veolia couvre environ 85 % du total de la population, le reste se partageant entre Lyonnaise des eaux et la Saur principalement



PRIX DE L’EAU: LIBÉRONS NOS DONNÉES

LE 22 MARS 2011 

Quel est le prix du service de l'eau en France? Personne ne le sait. La Fondation France Liberté, 60 Millions de consommateurs et OWNI organisent un crowdsourcing citoyen pour obtenir l'info et ouvrir les données.
Combien payez-vous pour l’eau potable ? Si vous avez une maison individuelle, vous pouvez ressortir la facture d’eau que l’on vous envoie une fois par an. Mais pour les 44% de Français habitant dans un appartement, la réponse est autrement plus difficile à trouver. En l’absence de compteurs individuels, il faut demander au syndicat de copropriété de présenter la facture adressée à l’immeuble. Un véritable parcours du combattant, qui n’incite pas vraiment à réduire sa consommation pour faire des économies.
En effet, le coût de l’eau explose depuis les années 1970. Rien que depuis 1990, il a quasiment été multiplié par trois, quand l’inflation n’a atteint que 50%.

Déficit d’information

Par ailleurs, l’information concernant les coûts est morcelée. L’acheminement de l’eau est un service géré par les communes, si bien qu’aucune structure centralisée et publique ne recense les informations. Impossible alors de savoir si l’eau est plus chère dans ma commune que chez le voisin. Pas facile, dans ces conditions, d’évaluer correctement les compétences de la régie responsable du service public de l’eau.
Déjà en 2001, un rapport parlementaire arrivait à la conclusion que « la jungle des prix [était] inacceptable ». Depuis, un Observatoire National de l’Eau a été lancé. Son rôle, définit par le gouvernement en 2009, est de créer une fiche d’identité des services de l’eau pour chaque territoire. Volume des fuites, prix des services, qualité de l’assainissement… L’observatoire est chargé de collecter 40 points de données par commune, en les demandant aux maires.
Pourtant, deux ans après sa création, seules 3% des communes – représentant 30% de la population – ont joué le jeu. Les contre-incitations sont en effet nombreuses pour les maires. Les informations sont parfois entre les mains des délégataires du service public de l’eau (Suez, Veolia etc.), qui refusent de les transmettre. Certains maires agriculteurs peuvent aussi refuser de communiquer les données sur la qualité d’une eau qu’ils savent polluée.



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