samedi 10 novembre 2012

La Commission JOSPIN énerve GAUDIN(*) et elle le fait également A(valerie)BOYER


Rendre incompatible le mandat de parlementaire avec tout mandat électif autre qu’un mandat local simple". La mesure était attendue, elle figurait dans les promesses de campagne d'Hollande, et la commission Jospin l'a évidemment reprise. Mais que les anti-guérinistes ne sortent pas les pancartes "Guérini, démission", en bénissant "la rénovation et de la déontologie de la vie publique" - objet de la commission présidée par l'ancien premier ministre Il n'est pas question pour elle de demander aux élus de quitter leur mandat en cours, "ce qui imposerait des délais extrêmement contraints pour s’adapter aux nouvelles règles".
La Commission juge que cette réforme ne devrait s’appliquer ni immédiatement (...) ni à compter seulement des élections législatives et sénatoriales de 2017 – ce qui lui semble trop tardif au regard de l’exigence de rénovation de la vie publique. Elle propose donc qu’elle entre en application à compter du prochain renouvellement des mandats locaux, soit 2014 pour les mandats municipaux et, si l’intention du gouvernement sur ce point est confirmée, 2015 pour les mandats départementaux et régionaux.
L'inertie des parlementaires socialistes (8 sur 10 dans les Bouches-du-Rhône), qui étaient censés montrer l'exemple en s'appliquant la règle dès septembre, a donc payé : la période du débat sur leur renoncement est passée, ils vont pouvoir tranquillement attendre la loi comme tout le monde.
Lorsque le couperet tombera, il aura toutefois des effets non négligeables. Outre la volonté de  rendre publique les déclarations d'intérêts et d'activité pour chaque parlementaire ou encore l'extension des incompatibilités professionnelles, ces propositions pèseront sur les futures campagnes locales. Tous les parlementaires actuels seraient, à moins d'accepter de renoncer à ce mandat, disqualifiés de la course aux responsabilités de premier plan (maire ou président d'une collectivité, mais aussi adjoint, vice-président, et même membres des conseils d'administration des sociétés publiques ou parapubliques, type office HLM ou la RTM). Sans parler des législatives: un redécoupage serait rendu nécessaire par l'élection "parallèle" de 58 députés à la proportionnelle sur une liste nationale tout en conservant le même nombre de sièges à l'Assemblée.

Seuls quatre parlementaires épargnés

Pour mesurer l'ampleur de ce renouvellement politique, -l'une des vertus attendues de ces mesures- il suffit de simuler leurs conséquences sur le paysage politique local si elles étaient appliquées immédiatement. Elus députés en juin, les socialistes Vincent Burroni, Jean-Pierre Maggi et le communiste Gaby Charroux sont contraints par la loi actuelle à ne conserver qu'un mandat local. Ils comptaient quitter le conseil général pour garder leur mairie (respectivement de Châteauneuf-les-Martigues, Velaux et Martigues). Version Jospin, ils devraient se contenter d'être conseiller municipal.
On l'entrevoit avec Charroux : la liste des concernés dépasserait de loin celle que l'on avait établie jusqu'à présent à propos des socialistes. Un certain Jean-Claude Gaudin (UMP) devrait par exemple quitter le Sénat ou sa mairie de Marseille. Idem pour l'UMP Bernard Reynès à Châteaurenard et à gauche pour Serge Andréoni à Berre. À Aix, Sophie Joissains (UDI) devrait abandonner ses postes d'adjointe et de vice-présidente (considérées comme un poste exécutif), comme Valérie Boyer à Marseille. A ce train là, il est plus simple de prendre la question à l'envers : seuls Christian Kert (UMP, aucun mandat local), François-Michel Lambert (EELV, conseiller municipal de Gardanne), Isabelle Pasquet (PCF, conseillère d'arrondissement dans le 3e secteur de Marseille) et Avi Assouly (PS, conseiller régional) seraient épargnés.
 La commission Jospin inclue également dans la règle du non cumul le mandat de maire d'arrondissement ( ajout par rapport à ce que nous avions écrit plus tôt ndlr) : Patrick Mennucci (1/7) et Samia Ghali (15/16), déjà contrevenants aux règles internes du PS, seraient donc concernés ainsi que les maires UMP Dominique Tian (6/8), Guy Teissier (9/10) et Bruno Gilles (4/5).
Actualisé à 22 H sur le non cumul qui inclut les mairies d'arrondissement
Par Julien Vinzent, le 9 novembre 2012




(*)Au Plan d'Aou, Gaudin se paye Jospin

Quand le maire de Marseille visite une nouvelle crèche au Plan d'Aou, il se force un peu pour marquer de l'intérêt, enfile les "gaudineries" et multiplie les gaffes. En revanche, dès qu'il évoque les propositions de la commission Jospin, son oeil s'éclaire et il dézingue à tout va.

MarsActu/Esther Griffe
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Il est dix heures au Plan d'Aou et tout le monde piaffe devant la nouvelle crèche du quartier. Le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, a cinq minutes de retard. Ce n'est pas à son habitude. Quand il débarque de voiture, ses premiers mots sont pour s'excuser. La seconde salve est pour un vieux monsieur d'origine comorienne qu'il félicite pour sa coiffe, un bonnet traditionnel."J'ai le même chapeau mais je le garde pour les grandes occasions". La troisième salve est pour la presse. "J'ai des choses à vous dire sur les propositions Jospin". Ceci dit, il presse le pas. L'actu du jour consiste à visiter des crèches et il y en a deux au programme de la matinée. Comme ce n'est pas sa tasse de thé, il s'agit de ne pas s'attarder.
A peine le pas de porte franchi, voilà qu'il dérape : "Il vous en reste beaucoup des enfants de deux ans ?" Le personnel de la crèche se regarde : "Euh... Ben oui... Forcément, sur 55 enfants, certains ont deux ans". Le maire n'est pas désarçonné : "La loi n'est pas entrée en application ?"Il évoque l'une des propositions du comité interministériel "spécial Marseille" qui préconisait d'ouvrir l'école maternelle aux enfants de deux ans dans les quartiers couverts par la zone de sécurité prioritaire. L'objectif était de passer de 15% à 30%... sur 5 ans.

La poupée qui avait du cholestérol

Un peu plus loin, il pousse une porte et avise un groupe d'enfants qui jouent au docteur avec leurs poupées, stéthoscope en main : "Tu écoutes le coeur de ta poupée. Elle a du cholestérol ?"Comme cet enfant de deux ans ne surveille pas encore son taux de graisse insaturée, il reste coi. Peu importe, le maire poursuit sa visite (une minute de la voiture à la cour) et rejoint l'estrade.
Le député PS Henri Jibrayel lance les discours en mêlant les voeux pieux à la pommade "merci pour vos gros efforts pour les quartiers nord même si ces quartiers ont besoin d'encore d'équipements publics et de places en crèche". Conseillère régionale du cru, Nadia Boulainseur remet une couche en rappelant la promesse non réalisée d'une médiathèque au Plan d'Aou.

Impro métropolitaine

A son tour, Jean-Claude Gaudin monte à la tribune et délaisse aussitôt le discours écrit pour une impro. Enfin, comme en jazz, le canevas est connu : le corset montagneux qui enserre Marseille, la richesse qui part ailleurs, les trois autoroutes embouteillées par les gens de l'est et l'ouest qui travaillent à Marseille, l'OM, l'opéra... Bref, la métropole version Gaudin. 
Avec une petite variante quand il cite deux exemples sortis de la rubrique faits-divers pour illustrer son propos. Il évoque ainsi la nounou de Salon qui a calmé un nourrisson au Lexomil "le petit a fini à La Timone". Puis les deux protagonistes d'un règlement de comptes de Châteauneuf-les-Martigues "qui, grâce à Dieu, ont survécu et ont été soignés à l'hôpital Nord". Si ces deux exemples - un peu limites - relèvent bien du fait métropolitain, en revanche, les centres hospitaliers et universitaires sont des services publics d'Etat et n'entrent aucunement dans les compétences d'une métropole, même élargie à l'ensemble des communes du département. Quand il cesse sa digression pour revenir aux crèches, il se prend les pieds dans la médiathèque.
Le maire de Marseille reprend des couleurs quand vient le moment d'évoquer les propositions de la commission Jospin sur la modernisation de la vie politique. Jean-Claude Gaudin se fait très politique : il menace d'une saisine du conseil constitutionnel concernant le Sénat, s'insurge à propos du "bénévolat des élus" en cas de cumul entre un mandat national et un mandat local et ressort l'argument constitutionnel à propos de l'introduction d'une dose de proportionnelle aux législatives.
Le mot de la fin revient à la député UMP Valérie Boyer également très en colère contre les propositions "amorales" de Jospin : "Franchement, c'était bien la peine de sortir un mort-vivant, une momie - oui, vous pouvez l'écrire - pour sortir de telles propositions qui font planer des soupçons d'enrichissement sur les élus et qui ne dit rien, justement, sur le statut des élus". "Mort-vivant", "momie", pour un ancien premier ministre qui n'a que deux ans de plus que Jean Claude Gaudin. La classe.
Par Benoît Gilles, le 9 novembre 2012
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Vos commentaires
3 commentaires
sur "Au Plan d'Aou, Gaudin se paye Jospin"

ALAIN PERSIA, 10 novembre 2012 à 19:25 min
Les propos tenus par GAUDIN et son adjointe sont pitoyables .
La population en a assez de ces guignolades et de ces propos outranciers.
Ce ne sont pas les pathétiques articles de La Provence à la dévotion de cette UMP locale nauséabonde qui vont tromper le peuple marseillais en 2014.
Marre de ces cumulards à double voire triple langage!

Manipulite, 10 novembre 2012 à 18:48 min
JC Gaudin confond discothèque et médiathèque : la viellesse est un naufrage !
On aimerait rire mais c'est pathétique. Quant aux flagorneries de Jibrayel elles laissent peu d'espoirs sur cette relève là.

Esgalduin, 10 novembre 2012 à 11:00 min
Le comité Jospin n'impose pas une limite d'âge ??? Dommage, ça permettrait à certains élus d'éviter le mandat de trop.


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