dimanche 14 novembre 2010

Marseille : la grève des cantines, c'est fini !



Publié le dimanche 14 novembre 2010 à 13H19, source 'la Provence'

Au terme de 53 jours de grève, les tatas ont gagné... un rendez-vous avec le directeur des services

Les pique-niques organisés pour les enfants dans la cour de récré par leurs parents, comme ici à l'école Ste-Anne (8e ), c'est terminé.

Les pique-niques organisés pour les enfants dans la cour de récré par leurs parents, comme ici à l'école Ste-Anne (8e), c'est terminé.

Photo Franck Pennant

Au bout de... 53 jours de grève (vacances de la Toussaint comprises), on n'y croyait plus. Des centaines de petits Marseillais s'étaient habitués au jambon-beurre avalé dans la cour de l'école. Leurs parents s'étaient rodés à la course effrénée à l'heure du déjeuner... Quand, vendredi soir, un communiqué, laconique, est tombé. L'intersyndicale (CGT, SDU13-FSU, Unsa, CFDT, CGTC) qui avait lancé le 23 septembre ce mouvement des "tatas", devenu emblématique de la lutte contre la réforme des retraites, y annonce "la suspension de l'ordre de grève concernant l'ensemble des agents de la Ville afin de favoriser le dialogue social".

Si, afin de ne pas prendre à court les personnels, le préavis ne sera levé qu'à partir de lundi minuit, la reprise devrait être effective dès midi dans la quasi totalité des cantines marseillaises (seules 9 seront fermées et 2 écoles permettront les pique-niques), permettant aux 21 000 enfants qui y déjeunent chaque jour de trouveront, enfin, un repas chaud. Quant aux tatas grévistes, qu'ont-elles gagné au terme de ce long conflit ? Ni revalorisation de salaire, ni meilleures conditions de travail, ni, bien sûr, abandon de la loi sur la réforme des retraites, dûment votée et promulguée.

"Ce qu'on a obtenu, c'est... un rendez-vous avec Jean-Claude Gondard, le directeur général de services de la Ville,", répond Christine Abbinanti, délégué CFDT. 53 jours de grève pour un simple rendez-vous ? Souvenez-vous qu'à Marseille, comme l'a encore récemment indiqué Jean-Claude Gaudin à La Provence, le maire "discute en priorité avec le syndicat majoritaire". Entendez que Force ouvrière détient le monopole du dialogue social avec le maire, lequel s'est toujours refusé à recevoir les autres syndicats, y compris dans le cadre de cet interminable conflit des cantines.

Faute de pouvoir parler au bon dieu, l'intersyndicale accepte donc de s'adresser à ses saints, le directeur des services en l'occurrence, qui leur aurait promis une rencontre en début de semaine prochaine. Déjà une victoire pour les syndicats minoritaires, même si, reconnaît la CFDT, "les agents sont déçus et reprennent le travail dans le malaise". Reste à savoir de quoi l'intersyndicale va-t-elle parler au directeur des services, sachant que la réforme des retraites n'est déjà plus d'actualité ?

"La loi est passée, c'est vrai, mais l'administration locale peut apporter des compensations aux agents, en terme de reconnaissance de la pénibilité, d'évolution de carrière, d'aménagement de postes", assure Christine Abbinanti, qui souligne: "C'est précisément ce dialogue que nous réclamons depuis le tout début du conflit..."

Sophie MANELLIImprimerRecommanderWikioFacebookTwitterdigg

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