Après un premier échange sur le thème “retraites et avenir”, conclu par Alain Mergier, sociologue et sémiologue, le débat suivant invitera les jeunes à s’exprimer sur la place qu’ils donnent à “la valeur travail” pour construire leur avenir. La soirée sera entrecoupée de micros-trottoirs, d’interventions de la Ligue d’improvisation et d’un slameur, de façon à renforcer l’aspect convivial et interactif de l’événement. Après une conclusion par François Chérèque, la soirée se clora par un buffet dînatoire animé par un DJ.
La CFDT partage-t-elle cette idée d'une "génération sacrifiée" ?
C’est une vision beaucoup trop fataliste et ce n'est pas notre position à la CFDT. En même temps, nous devons, et de manière urgente, arrêter d'être une société qui méprise ses jeunes. Notre modèle social, fondé sur l'idée que la réussite passe par un diplôme, devient une machine à exclure, et notamment tous ceux qui n'ont pas fait d'études, soit 180 000 jeunes qui sortent chaque année sans qualification. Avec pour conséquence une aggravation de la pauvreté. Désormais, c'est chez les moins de 25 ans qu'on trouve la plus forte proportion de pauvres. Si je parle de mépris, c'est parce que nous acceptons aussi de vivre au-dessus de nos moyens, en laissant aux générations suivantes le soin de régler la dette sociale et écologique. Et sans qu'aucun gouvernement depuis des décennies n'ait vraiment pris les choses en main pour inverser la vapeur. Les politiques publiques en faveur des jeunes sont insuffisantes.
Dans ce contexte, quel diagnostic pose la Confédération?
D'abord, arrêtons de parler des jeunes comme s'ils formaient un ensemble homogène. Il n'y a aucun point commun entre un jeune de banlieue en échec scolaire et un jeune diplômé de l’université. Et même si certaines questions peuvent être similaires, comme celles de l'accès au logement ou à l'autonomie, les réponses à apporter ne sont pas les mêmes et ne se construisent pas de la même façon. C'est donc sur les différentes strates de la jeunesse qu'il faut travailler, en apportant à la fois des réponses conjoncturelles, pour faire face à l'urgence, et des réponses structurelles, pour donner aux jeunes les moyens de construire leur avenir.
Quelles sont les pistes de travail ?
Je vois trois "moments" sur lesquels nous devons avancer : l'orientation professionnelle, en créant enfin un "grand service de l'orientation", ce qui était une proposition de la Commission Hirsch, et qui vise notamment à rapprocher le monde de l'éducation de celui de l'entreprise. Ensuite la période entre la fin de l'école et l'insertion dans un emploi, faite de stages, de petits boulots, de galères diverses, mais qui n'est ni reconnue ni accompagnée. Et enfin l'entrée dans l'entreprise, pour améliorer les conditions d'accueil et d'insertion des jeunes. Autant sur ce point nous pouvons agir directement, car nous sommes présents dans les entreprises, autant sur les points précédents, nous devons travailler avec les organisations de jeunesse, et construire des revendications communes. C’est le sens de notre action et de notre rassemblement le 3 novembre prochain.
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