Très attendus, les votes des syndicats sur les retraites ont confirmé les positions de la CFDT sur la réforme des retraites, notamment sur les conditions d’une augmentation possible de la durée de cotisation dans la cadre du réforme alternative à celle voulue par le gouvernement.
À la CFDT, les débats à propos des retraites ne sont jamais comme les autres. Cette règle s’est vérifiée une fois encore au congrès de Tours. Particulièrement attendu par les militants, mais aussi par les nombreux journalistes présents dans la salle, le débat qui portait sur l’augmentation de la durée de cotisation s’est déroulé dans une ambiance survoltée. Lorsque l’amendement porté par le syndicat Interco de Seine-Maritime a finalement été rejeté à plus de 58 %, une partie de la salle s’est levée d’un bond en applaudissant à tout rompre et en se félicitant quant au résultat du vote.
Un débat démocratique
L’enjeu était de taille pour la CFDT : le projet de résolution fixait les conditions d’une augmentation possible de la durée de cotisation, mais certains syndicats refusaient cette orientation et demandaient la suppression pure et simple de cet article. « Nous estimons que la CFDT n’a pas à donner un chèque en blanc [ au gouvernement ] en proposant une augmentation de la durée des cotisations, quelle que soit l’évolution de la négociation », a plaidé le syndicat Interco de Seine-Maritime. Il critiquait également « le manque de lisibilité de cet article » et ne souhaitait pas s’engager sur « la modification d’un paramètre plutôt qu’un autre ».
Pour le syndicat des Métaux de Saint-Nazaire, qui est monté à la tribune demander le rejet de cet amendement, la durée de cotisation devait au contraire continuer à figurer dans la résolution pour les quatre prochaines années. « Nous avons eu raison en 2003 sur le paramètre de la durée de cotisation, a affirmé Marc Ménager, secrétaire général du syndicat. Il serait paradoxal que nous récusions aujourd’hui notre propre approche, au moment même où notre vision des retraites est de plus en plus largement partagée. » Et d'ajouter que s’il faut se battre pour le droit à partir à la retraite à 60 ans, la prise en compte de l’espérance de vie reste une exigence incontournable. « Le partage des gains d’espérance de vie entre travail et retraite est la solution la plus juste afin de préserver les intérêts des générations futures », a-t-il expliqué, sous les applaudissements de la salle
Une réforme alternative
De son côté, Jean-Louis Malys, secrétaire national chargé du dossier des retraites, a précisé la position de la Confédération : « La CFDT ne serait plus tout à fait la CFDT si elle se contentait de s’en tenir au refus, de dire “ non ”. Notre force, c’est de dépasser la contestation pour formuler de vraies propositions ! Notre force, c’est de ne jamais nier les réalités qui, de toute façon, nous rattrapent toujours au tournant. » Le résultat du vote a prouvé qu’il avait été entendu.
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