mercredi 16 juin 2010

Retraites: l'âge légal de départ serait porté à 62 ans d'ici 2018


PARIS (AP) — L'âge légal de départ à la retraite sera reporté à 62 ans en 2018. Il augmentera de quatre mois par an à partir du 1er juillet 2011, a annoncé mercredi le ministre du Travail Eric Woerth.
L'âge légal sera décalé à 62 ans dans le privé, le public et les régimes spéciaux, selon le projet de réforme des retraites. Le recul progressif de l'âge légal ne concernera toutefois les régimes spéciaux qu'à partir du 1er janvier 2017.
Les salariés en situation "d'usure professionnelle" et ayant une incapacité physique "constatée" supérieure ou égale à 20% verront leur droit à la retraite à 60 ans maintenu. Cette mesure vise à "prendre en compte la pénibilité", selon le projet de réforme des retraites.
Le gouvernement annonce par ailleurs 3,7 milliards d'euros de prélèvements supplémentaires sur les hauts revenus, les revenus du capital et les entreprises, dans le cadre de la réforme des retraites.
Le projet de réforme prévoit notamment la création d'un prélèvement de 1% sur la dernière tranche de l'impôt sur le revenu, l'augmentation des prélèvements sur les stock-options et sur les retraites-chapeaux, et la suppression de niches sociales dont bénéficient les entreprises. AP
sc/god





Retraites: l'âge légal de départ serait porté à 62 ans d'ici 2018

Le gouvernement lève le voile mercredi sur sa réforme des retraites, construite autour d'un recul de l'âge légal de départ à 62 ou 63 ans, le quotidien les Echos croyant savoir dès mardi soir que la barre avait été fixée à 62 ans d'ici 2018.La détermination de l'exécutif à solder la retraite à 60 ans, héritage du premier septennat de François Mitterrand, n'a pas été infléchie par la journée d'action de Force Ouvrière mardi qui a rassemblé entre 23.000 (police) et 70.000 personnes (syndicat) dans les rues de Paris, ni par les manifestations précédentes.Comme en réponse aux principales critiques des syndicats, le président de la République Nicolas Sarkozy a affirmé mardi soir que le projet de loi répondrait à des impératifs de "justice et d'équité".L'avant-projet de loi, qui doit être examiné en conseil des ministres le 13 juillet, fera l'objet d'une communication devant le gouvernement dès ce mercredi, a indiqué l'Elysée dans un communiqué.Dans son texte, le gouvernement doit trancher entre deux options : un nouvel âge légal à 62 ou 63 ans. Une fois que le curseur sera placé, il faudra aussi décider du rythme de ce recul, qui sera défini par classe d'âge.Mardi soir, le quotidien Les Echos (daté de mercredi) croyait savoir que l'âge légal serait porté progressivement à 62 ans d'ici 2018 au lieu de 60 actuellement. Le rythme du recul devant être défini par classe d'âge, à raison de quatre mois supplémentaires de travail, donc de cotisation, par génération.Conséquence de ce recul de deux ans, la barre des 65 ans, qui correspond actuellement à l'âge auquel une pension de retraite à taux plein -c'est-à-dire sans décote- est garantie, serait également reculée de deux ans, à 67 ans.Côté fonctionnaires, la hausse du taux de cotisation semble acquise, mais il y aurait encore des interrogations sur son niveau et sur les personnes concernées (tous les fonctionnaires ou seulement les nouveaux entrants).Le gouvernement est très attendu aussi sur le volet pénibilité de sa réforme, qui doit définir quelles contreparties accorder aux salariés qui ont eu les métiers les plus durs. Son approche, individualisée et basée sur le constat médical des effets du travail sur la santé, rebute les syndicats.Du côté des nouvelles recettes à apporter, l'exécutif doit préciser les contours toujours flous de la fameuse contribution des "hauts revenus" aux retraites.Selon les Echos, ce sont les 350.000 foyers de la tranche supérieure de l'impôt sur le revenu qui subiraient une contribution de 1 à 2%, hors bouclier fiscal.Le PS sera aux aguets sur le sort réservé au Fonds de réserve des retraites (FRR), créé par Lionel Jospin en 1999 pour lisser les effets du choc démographique sur le système de retraites après 2020, mais qu'Eric Woerth n'a pas exclu d'utiliser à court terme.Le texte sera une version amendable et sera de nouveau soumis au président vendredi après de nouvelles consultations avec les partenaires sociaux, a indiqué mardi soir l'Elysée.M. Sarkozy a demandé à M. Woerth de "recueillir" les remarques et suggestions des partenaires sociaux et de lui en "rendre compte vendredi 18 juin après-midi".Les syndicats misent sur leurs prochaines mobilisations, d'abord celle du 24 juin, pour dénoncer le caractère jugé injuste du recul de l'âge légal, dont l'impact est le plus fort pour ceux qui ont commencé à travailler jeunes."Beaucoup de commentaires cherchent à convaincre les Français que les choses seraient faites ce soir ou demain matin. Non, cela commence ce soir ou demain matin", a dit mardi le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault.Le gouvernement a multiplié les signes mardi pour désamorcer les critiques et convaincre l'opinion que la réforme serait équitable.Alors que les parlementaires ont été priés de revoir leur avantageux régime de retraites, François Fillon a annoncé qu'il allait interdire aux ministres de cumuler indemnité ministérielle et retraite parlementaire, et le ministre de la Défense Hervé Morin qu'il allait repousser l'âge de la retraite des officiers généraux à "au moins 60 ans".

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