mardi 22 juin 2010

Départs de Guillon et Porte : ça bouge à France Inter !

Départs de Guillon et Porte : ça bouge à France Inter !

Didier Porte et Stéphane Guillon ne seront plus sur France Inter à la rentrée
Photos DR


On vous en a déjà parlé
à plusieurs reprises, Stéphane Guillon dérange à France Inter. Il dérangerait le président de la République, qui aurait confié détester son humour, il dérange Philippe Val le directeur de la station, qui s’interrogeait sur la pertinence de cette chronique à l’heure de l’information, il dérange aussi Jean-Luc Hees le président de Radio France, qui avait déjà dû s’excuser pour l’un de ses billets d’humeur sur Eric Besson. Stéphane Guillon ne dérangera plus tous ces gens.
Hier déjà, dans sa chronique, il revenait sur la communication interne de France Inter, révélant avoir appris dans Télé Loisirs que Philippe Val souhaitait changer sa case horaire. Et de préciser ironiquement que l’ancien directeur de Charlie Hebdo avait raison : "Mélanger l’humour à l’info c’est déplacé, en plus il est très bien placé pour dire ça."
Ce matin donc, pour sa dernière intervention sur cette station, Stéphane Guillon a réglé ses comptes, dénonçant le travail de ses successeurs et rappelant avec sarcasme qu’une bâche - qui couvre le toit de la station actuellement en travaux – porte ces mots : "C’est bien la première fois que nous avons quelque chose à vous cacher". Pourtant, l’humoriste l’affirme, France Inter cache des choses, beaucoup de choses. Au moins à ses employés : après avoir appris son déménagement horaire dans Télé Loisirs, Stéphane Guillon a pu découvrir son licenciement ce matin dans le journal Le Monde où Jean-Luc Hees accordait une interview.
Le ménage a effectivement commencé à France Inter, et Guillon n’est pas l’unique victime. Au début du mois déjà, Nicolas Demorand annonçait quitter de son plein gré la matinale mais rester toutefois sur la station. Une mutation qui a pourtant inquiété les journalistes de la radio, lesquels ont adopté une motion contre leur direction, s’inquiétant de "l’ampleur des changements" et regrettant que "le lien de confiance indispensable entre la rédaction et la direction a été rompu."
Autre départ de la station : l’humoriste Didier Porte. Celui-ci s’était distingué récemment après avoir, dans sa chronique, prêté à Dominique de Villepin des propos orduriers destinés à Nicolas Sarkozy. Et si, dans un premier temps, le chroniqueur avait été conforté par Stéphane Bern pour conserver son rôle dans l’émission Le Fou du roi, il a finalement été licencié. L’animateur a, en réaction, déclaré qu’il considérait cela comme "un désaveu personnel" et qu’il en tirerait les conséquences. Les émissions "Et pourtant elle tourne" et "Esprit critique" ont également été supprimées... A n’en pas douter, les choses bougent à France Inter.




Comme il l'annonçait la veille, Stéphane Guillon a probablement livré ce matin sa dernière chronique sur France Inter. "Pourquoi renvoyer un humoriste qui réunit 2 millions d'auditeurs ? C'est politique", a lâché l'humoriste, suggérant que Nicolas Sarkozy avait pu téléguider son éviction.
Sur toutes les lèvres, le départ de Stéphane Guillon de la matinale d'Inter apparaît acquis. Il n'est toujours officiel. Le trublion assure n'avoir aucune info et se baser plutôt sur son intuition et son bon sens pour en déduire qu'il ne sera pas reconduit.
"Tout doit disparaitre, liquidation totale des humoristes", prévient Guillon, avant de proposer un nouveau slogan à la station : "France Inter, écoutez l'indifférence". "C'est ma dernière chronique, enfin je crois. Ici, on apprend son sort en lisant Télé Loisirs. France Inter une radio de gauche qui licencie comme la pire entreprise de droite."
Guillon n'est pas tendre avec le patron du groupe Radio France, Jean-Luc Hees ("les enfants battus battent à leur tour leurs enfants"), n'apporte toujours aucun soutien à Didier Porte, qui est lui "reconduit au même horaire aux Fous du Roi", déplore une "situation kafkaienne" où "personne ne sait rien" : "comment vous dire au revoir en ne connaissant pas vraiment mon sort ? Par précaution je souhaitais vous dire au revoir et merci".
Y a-t-il derrière tout cela une décision politique ? Guillon pose la question, s'attaquant un fois de plus au patron d'Inter,
Philippe Val, qu'il qualifie "d'ami de Carlita". "Avant mon arrivée à France Inter, le président chutait dans les sondages. Et après mon départ, vous verrez qu’il continuera à chuter. Je n’y suis pour rien", note-t-il. "Pourquoi renvoyer un humoriste qui réunit 2 millions d'auditeurs ? (...) C'est politique alors." Et Guillon d'évoquer la fin des travaux à Radio France prévue pour 2012 ("tout un symbole"), avant de tirer sa révérence sous les applaudissements du studio et l'encouragement de Nicolas Demorand

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