vendredi 7 septembre 2012



Sécurité, métropole : les annonces d'Ayrault sur Marseille

À la sortie d'un conseil ministériel rassemblant une dizaine de ministres, une première hormis pour le Grand Paris, le premier ministre a annoncé une réorganisation des services de l'Etat illustrant les deux axes principaux : une préfecture de police et un préfet chargé de la métropolisation.
Flickr /jmayrault
Partagez cet article
Sécurité
La démarche a été précipitée par des problèmes de sécurité, c'est sur ce point que Jean-Marc Ayrault a été le plus disert. Marseille, sujet d'un comité interministériel ce jeudi après-midi, recevra le "renfort de 205 policiers et gendarmes, en sécurité publique, en police judiciaire, en renseignement", un chiffre qui reste en dessous des promesses de campagne (300 annoncés).
Comme pressenti, et réclamé par les députés UMP Guy Teissier et Valérie Boyer, une nouvelle zone prioritaire de sécurité sera créée dans le Sud (les secteurs de la Soude, les Hauts de Mazargues et Air Bel circulaient). À la tête de ce dispositif : un préfet de police "de plein exercice", comme à Paris, dont on ne sait pas encore s'il s'agira d'Alain Gardère, actuel préfet délégué à la sécurité, qui semble tout de même plus près de la porte que de l'augmentation. Ce job de super-préfet pourrait en revanche convenir à Christian Liothion aujourd'hui patron de la PJ à Paris et qui pourrait reprendre le TGV dans une ville qu'il connaît bien. Autres annonces : un"groupement d'intervention régional spécifique pour Marseille", ainsi qu'un centre éducatif fermé, dans une ville où le projet du Merlan avait capoté face aux oppositions locales.
Un quartier pour mineurs sera enfin créé en prison à Aix ou à Marseille et des postes de magistrats supplémentaires devront permettre une justice plus efficace.
Métropole
Deuxième axe principal identifié par le premier ministre : "régler les questions institutionnelles". Alors qu'un pôle métropolitain associant neuf intercommunalités du département doit voir le jour en janvier 2013, il a martelé le terme métropole. Soit l'autre possibilité ouverte par la réforme des collectivités de 2010, pour l'instant saisie simplement par Nice." vive les kalas" exultait -on du côté de l'UPE 13 et de la Chambre de Commerce qui en avait fait un combat, et pour qui seule la création d'une métropole pourrait éviter la chute de Rome. 
Une fusion arbitraire ? Le flou demeure sur ce point, le terme pouvant se comprendre dans son sens générique... Un flottement accentué par l'expression "une seule agglomération avec plusieurs pôles", qui réunirait les compétences transports, développement économique, recherche et université, renouvellement urbain. Soit celles qui étaient déjà identifiées pour le pôle métropolitain. La démarche sera en tout cas supervisée par un nouveau "préfet chargé de la stratégie de l'agglomération placé auprès du préfet de Région" qui devrait être nommé dans les jours qui viennent.
Éducation
C'est l'autre point fort choisi par le gouvernement. Les enfants de moins de 3 ans habitant dans les "zones prioritaires" verront leur accès à l'école dès 2 ans encouragé. Objectif : qu'un tiers de ces minots soient scolarisés sous 5 ans contre 15 % aujourd'hui. Concernant le secondaire, un lycée international, tourné vers les langues anglo-saxonnes mais pas vers les langues méditerranéennes, bon. Des écoles de la deuxième chance, en plus de celle de la Madrague-ville, seront créées. Enfin, une pour le moment aussi-un-peu- floue "cité de la jeunesse" sera installée à la caserne du Muy (3e arrondissement).
Économie
C'est sans doute le point le plus faible du plan. Rien de bien nouveau sous le soleil économique. Les annonces sur le port sur la réouverture de la forme 10 ou la création du terminal de transports combiné de Mourepiane sont déjà dans les cartons, sans garantie supplémentaire d'aboutir. Annonce concrète en revanche : une expérimentation des emplois francs, une promesse de campagne de François Hollande, qui permettra aux employeurs de jeunes issus des quartiers sensibles - vraisemblablement les zones urbaines sensibles (ZUS) - de bénéficier d'exonérations partielles de charges, reprenant un dispositif déjà utilisé par le passé. Enfin, des crédits étatiques seront débloqués sur la L2. Histoire de "poser le goudron" comme le disait ce matin Patrick Mennucci au micro de Pascale Clark.  

Aucun commentaire: