dimanche 9 septembre 2012

le premier ministre se rend à Marseille lundi et mardi matin prochains pour engager le dialogue sur son projet pour la Métropole .







PREMIER MINISTRE____________
SERVICE DE PRESSE

Paris, le 6 septembre 2012
Discours de Jean-Marc Ayrault, Premier ministre
Prononcé à l’issue de la réunion de ministres sur l’agglomération marseillaise
 Jeudi 6 septembre 2012Hôtel de MatignonEmbargo au prononcé, seul le prononcé fait foi

1)L’agglomération marseillaise s’est trouvée depuis quelques mois et encore récemment sous le
feu des projecteurs. Des règlements de comptes, la mise en évidence de l’importance del’économie souterraine, le sentiment d’insécurité, mais aussi d’abandon des citoyens, se sontrévélés dans toute leur ampleur.
Des élus ont lancé un cri d’alarme. L’Etat doit intervenir, car 
Marseille, deuxième ville de France, ne peut être laissée seule avec ses problèmes.
C’était l’objet de cette réunion de ministres que de se saisir du dossier marseillais. Je tiens à
souligner que c’est la première fois, en dehors du Grand Paris, qu’une telle réunion
consacrée à une agglomération particulière se tient dans ces murs. Cela manifeste le degré
d’engagement de l’Etat et la volonté du gouvernement d’aider l’agglomération marseillaise
àretrouver le chemin du développement économique et de la sécurité.
Cette réunion est le fruit d’un travail engagé dès la fin du mois de juin
avec tous les ministères concernés, en liaison avec le préfet de région, auquel j’avais demandé un rapportau mois de juillet, et avec les élus. J’ai notamment discuté ces derniers jours avec le maire de Marseille et avec le président de la communauté urbaine.
Ma conviction est que l’agglomération marseillaise a tous les atouts pour devenir 
une grandemétropole et le pôle de rayonnement dont la France a besoin au sud du bassin rhodanienet sur la rive nord de la Méditerranée
.Je sais que cette conviction est partagée, au-delà des clivages politiques et par-delà lesdifficultés historiques de dialogue entre collectivités, par de très nombreux élus. Je sais que c’est le souhait ardent des forces vives de la région, et le désir intime de sa population.C’est à la population que nous devons d’abord penser, et j’en appelle à tous les acteurs, pour qu’ils entendent l’exigence qui monte de nos concitoyens. Sécurité, emploi, logement,transports, rayonnement de cette agglomération lumineuse : voilà ce qui nous est demandé,voilà ce à quoi nous allons répondre.



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Le destin de l’agglomération marseillaise est donc une question d’intérêt national
. Sortir
Marseille de ses difficultés est un impératif. Engager l’ensemble de l’agglomération sur un
projet commun est une obligation. La France a besoin que Marseille devienne une grandemétropole européenne.Le gouvernement entend affirmer cette ambition pour l’agglomération marseillaise. Et il entend prendre ses responsabilités, pour œuvrer à la réalisation de cette ambition.

L’agglomération marseillaise
a des atouts : une position géographique exceptionnelle, une population jeune, des entreprises de pointe, un tissu industriel ancien, une grande vitalité culturelle, une cadre naturel remarquable, un pôle d’enseignement supérieur et de recherche de niveau international autour de l’université d’Aix
-Marseille, une excellente connexion aux réseaux de transports nationaux et internationaux (aéroports, TGV, autoroutes, port, fleuve), le dynamisme de grands projets tels qu’Euromed.

Nous connaissons les difficultés qui provoquent le désarroi de la population
: la situation de l’emploi, les difficultés de plusieurs entreprises régionales emblématiques, la paupérisation
croissante d’une partie des habitants, l’expansion du banditisme dans les cités, la diffusion des
armes, la multiplication des règlements de comptes, mais aussi des difficultés quotidiennes de
transports alors que bassins d’emploi et quartiers d’habitation s’éloignent de plus en plus, le
manque de logement, une ségrégation spatiale et des inégalités sans égal dans le pays.
L’agglomération marseillaise a besoin d’une stratégie de développement. Une stratégie qui
emporte l’ensemble de l’agglomération dans un mouvement vers le haut.

Le fait que l’Etat se saisisse du dossier de l’agglomération marseillaise ne saurait être
interprété comme une stigmatisation ou une mise sous tutelle. Mais il est temps que l’Etat intervienne, car les inerties n’ont que trop duré. Nous nous sommes réunis pour définir la stratégie pour l’agglomération marseillaise.
Je me rendrai lundi et mardi matin à Marseille pour rencontrer tous les acteurs locaux
: élus, forces vives, partenaires sociaux, pour discuter de la mise en œuvre de cette stratégie. Je ne doute pas d’y trouver toute la disponibilité nécessaire à son déploiement.

La mise en œuvre de cette stratégie suppose de lutter efficacement contre les problème
s desécurité que nous connaissons, et de régler la question institutionnelle. Ce sont deux
 préalables, sans lesquels le développement de l’agglomération restera empêché par d’insurmontables difficultés.

Mais l’agglomération a besoin d’un projet d’ensemble, qui dépasse les questions de sécurité et institutionnelles.*

Nous avons identifié deux préalables au développement de l’agglomération marseillaise


n°1 : la lutte contre la délinquance violente et la criminalité

n°2 : le déblocage de la question institutionnelle .Depuis quelques années, la délinquance et la criminalité prennent à Marseille de nouveaux contours toujours plus violents
. Ces atteintes à la sécurité provoquent le désarroi des populations. L’économie souterraine mine les fondements de contrat r 
épublicain. Il convient d’y répondre de manière efficace. Pas de nouvelles gesticulations, mais une adaptation des méthodes et de l’organisation, et un renforcement des moyens, pour agir dans
la durée.Nous avons décidé d’un renfort de 205 policiers et gendarmes, en sécurité publique, en police judiciaire, en renseignement et pour les zones périphériques assurées par la gendarmerie. Une Zone de sécurité prioritaire a déjà été décidée pour les quartiers nord.

Une nouvelle pour les quartiers du sud de la ville sera engagée début 2013.
La justice se mobilise également, avec de nouvelles directives pénales, le
renforcement des effectifs du parquet et du siège, des éducateurs en milieu ouvert pour la délinquance des mineurs, la création d’un centre éducatif fermé, et le renforcement des moyens de l’administration pénitentiaire pour lutter contre la récidive. Avec ces moyens supplémentaires et ciblés, une action déterminée dans le recueil du renseignement, et l’orientation des enquêtes vers ces nouvelles formes de criminalité, le gouvernement entend ainsi s’attaquer aux trafics et aux agressions violentes qui minent la vie des habitants.
Sur le plan institutionnel , le gouvernement prendra ses responsabilités.
Les besoins quotidiens de la population de l’agglomération ne sont pas satisfaits correctement, notamment en matière de transports et de logement. Les inégalités de ressources génèrent des disparités qui gênent le développement de l’ensemble de l’agglomération

: ce sont tous les habitants de l’agglomération qui sont atteints quand la ville-centre n’a pas les moyens de financer ses infrastructures ou d’enrayer la dégradation des quartiers les plus pauvres. Les habitants savent que, dans une agglomération d’une telle
densité, il ne peut pas y avoir deux vérités, celle en-deçà des limites d’une commune, et celle
au-delà. De nombreux élus, ainsi que le monde économique, ont appelé à la création d’une
grande métropole. C’est pourquoi nous ferons en sorte que l’agglomération marseillaise (1,8 M habitants), qui est aujourd’hui organisée en 6 structures (Marseille Provence Méditerranée, CA Paysd’Aubagne, CA du Pays d’Aix, CA du Pays de Martigues, CA de Salon
-Etang de Berre, etSAN Ouest-Provence -Istres-)chemine vers la solution de la métropole
.
L’inspiration doit être celle de la métropole, mais en tenant compte de la diversité et de lacomplexité de ce territoire, pour préserver les services et les liens de proximité, etrespecter les identités locales. Une seule agglomération, mais plusieurs pôles.Les compétences envisageables pour cette métropole sont les transports urbains,
l’environnement, le développement économique, l’enseignement supérieur, la rénovation
urbaine.


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