Les musées de Marseille à moitié fermés pour l'année capitale
Le musée Cantini, tout juste rénové ne bénéficie pas de l'affluence attendue
E.C/Elodie Crézé
E.C/Elodie Crézé
Le musée des Docks romains ? Fermé jusqu'au 15 avril 2013. Le musée d'art contemporain, fermé jusqu'en mai. Le Museum d'histoire naturelle, rebelote, fermé jusqu'en mai. Le Mémorial des camps de la mort, fermé jusqu'à nouvel ordre. Le musée des Beaux-arts, fermé jusqu'en juin. Le musée d'histoire de Marseille, ouverture annoncée en juin, mais plus probablement attendue en... septembre.
Il n'y a donc pas que le Mucem, musée national dont l'ouverture est prévue en juin, qui se fait attendre. Du côté des musées municipaux, seuls quelques-uns sont actuellement ouverts au public alors que l'année capitale a débuté en janvier : la Vieille Charité, le musée Cantini, le musée Grobet-Labadié, celui de la Moto et le musée du Terroir marseillais... à Château-Gombert.
Bien que le musée des Docks romains ait fait l'objet de travaux en 2012, un communiqué de la Ville envoyé mi-février indique qu'il doit fermer "en raison de dommages causés par les pluies diluviennes le week-end du 19 et 20 janvier". La réouverture, initialement prévue le 19 mars, est repoussée à mi-avril. Rien d'anormal là-dedans, selon Daniel Hermann, l'adjoint à la culture pour la mairie de Marseille, qui réfute l'idée de travaux engagés a minima. "Le musée subit les effets d'un dénivelé énorme. Des inondations ont causé les dégâts, des infiltrations d'eau, cela n'a rien à voir avec une toiture mal faite". Soit.
Rien d'anormal, donc, au contraire même, selon Christine Poullain, directrice des musées de Marseille, qui lâche un laconique "il n'y a pas beaucoup de villes en France où quatre musées ouvrent en même temps". Pour la conservatrice, l'année capitale a été l'élément déclencheur de tous ces travaux amorcés. "En 2014, j'espère que cet élan se poursuivra, avec une prise en compte de l'importance de ce que les musées représentent en termes économique et touristique."
Même satisfaction affichée du côté de Daniel Hermann, "la Ville de Marseille a entrepris la rénovation complète des musées, ce sont des travaux colossaux. Nous avons tout de même engagé 110 millions d'euros dans les musées, dont 19 millions dans le Mucem, on ne peut pas mettre plus. En Allemagne, il y a quelques années pendant l'année capitale de la culture, de nombreux musées n'étaient pas ouverts non plus ! Normalement il faut quatre ans pour refaire des musées, là on met seulement deux ans."
Là-dessus, l'élu admet un défaut de communication : "Nous avons un problème de double communication." En clair, le budget com' de Marseille-Provence 2013 et celui de la Ville entrent en collision, l'un se déchargeant tout simplement sur l'autre... Ajoutons que l'artiste Matta ne figure pas au palmarès des artistes les plus connus. Dans ce contexte, le succès de l'exposition dépend d'autant plus d'une communication efficace. Conscient d'un réel problème, les partenaires doivent se réunir pour revoir la stratégie com' de l'ensemble des musées.
Trop c'est trop pour Jean-Pierre Zanlucca, délégué syndical SDU responsable des musées, qui se fait le relais d'un sentiment de déception des agents municipaux. "Quarante contractuels ont été embauchés pour l'année capitale. Or, actuellement nous sommes en sureffectif ! Tout part à vau-l'eau, les agents doivent par exemple payer de leur poche le nettoyage des vêtements de travail". Un employé des musées témoigne d'une situation "catastrophique". "Il y a un vrai problème de budget, ce n'est pas une question de manque de temps, ils ont eu quatre ans pour se retourner et engager des travaux. Mais pendant des années, il n'y a pas eu de travaux, ou du rafistolage. Du coup, tous les musées ont vieilli, comme le Mac qui a presque vingt ans. La Ville a davantage misé sur le Palais des sports, le Palais Longchamp et le château Borély. La logique aurait voulu que les travaux aient lieu avant l'année culturelle, pour que la ville soit la plus opérationnelle possible pendant cette année." Outre le problème du budget, le salarié reconnaît lui aussi un problème de communication : "Elle ne se fait pas, c'est le black out total, les gens pensent que les musées sont ouverts, ils arrivent de l'autre bout de la ville et se retrouvent devant des grilles fermées."
Il n'y a donc pas que le Mucem, musée national dont l'ouverture est prévue en juin, qui se fait attendre. Du côté des musées municipaux, seuls quelques-uns sont actuellement ouverts au public alors que l'année capitale a débuté en janvier : la Vieille Charité, le musée Cantini, le musée Grobet-Labadié, celui de la Moto et le musée du Terroir marseillais... à Château-Gombert.
Bien que le musée des Docks romains ait fait l'objet de travaux en 2012, un communiqué de la Ville envoyé mi-février indique qu'il doit fermer "en raison de dommages causés par les pluies diluviennes le week-end du 19 et 20 janvier". La réouverture, initialement prévue le 19 mars, est repoussée à mi-avril. Rien d'anormal là-dedans, selon Daniel Hermann, l'adjoint à la culture pour la mairie de Marseille, qui réfute l'idée de travaux engagés a minima. "Le musée subit les effets d'un dénivelé énorme. Des inondations ont causé les dégâts, des infiltrations d'eau, cela n'a rien à voir avec une toiture mal faite". Soit.
Travaux d'envergure
Quid alors du musée d'art contemporain fermé pendant trois mois et jalousement gardé par des agents barrant l'entrée, au cas où un touriste à l'âme aventureuse oserait y poser un pied ? Outre des travaux d'envergure concernant la réfection complète de la climatisation et du système des caméras de vidéo-surveillance, Thierry Ollat, conservateur du Mac justifie cette fermeture par la mise en place d'une exposition labellisée Marseille-Provence 2013. "La collection permanente est entièrement retirée, alors que depuis 2008, elle occupe les 2/3 des salles". Les scolaires bénéficient d'une petite dérogation et peuvent accéder notamment aux films de la collection. "Je ne suis pas du tout inquiet par cette fermeture", assure Thierry Ollat, "l'exposition MP2013 représente 250 artistes et 150 galeries à travers le monde, c'est certes une publicité pour le Mac mais au-delà de ça, c'est globalement bénéfique pour nous."Rien d'anormal, donc, au contraire même, selon Christine Poullain, directrice des musées de Marseille, qui lâche un laconique "il n'y a pas beaucoup de villes en France où quatre musées ouvrent en même temps". Pour la conservatrice, l'année capitale a été l'élément déclencheur de tous ces travaux amorcés. "En 2014, j'espère que cet élan se poursuivra, avec une prise en compte de l'importance de ce que les musées représentent en termes économique et touristique."
Même satisfaction affichée du côté de Daniel Hermann, "la Ville de Marseille a entrepris la rénovation complète des musées, ce sont des travaux colossaux. Nous avons tout de même engagé 110 millions d'euros dans les musées, dont 19 millions dans le Mucem, on ne peut pas mettre plus. En Allemagne, il y a quelques années pendant l'année capitale de la culture, de nombreux musées n'étaient pas ouverts non plus ! Normalement il faut quatre ans pour refaire des musées, là on met seulement deux ans."
Agents en sureffectif
Mais tout de même, Marseille a été désignée quatre ans plus tôt capitale de la culture. Comment alors expliquer ce qui ressemble à un retard à l'allumage de l'enclenchement des travaux ? Là encore, Daniel Hermann répond du tac au tac : "c'est simple, avant de mettre le premier coup de pioche, il a fallu deux ans pour régler les questions administratives, ce qui est normal." Normale, aussi, la faible fréquentation de l'exposition de l'artiste surréaliste Matta au musée Cantini ? Jusqu'à présent, 18000 entrées ont été comptabilisées par la Ville pour une rétrospective unanimement reconnue de qualité.Là-dessus, l'élu admet un défaut de communication : "Nous avons un problème de double communication." En clair, le budget com' de Marseille-Provence 2013 et celui de la Ville entrent en collision, l'un se déchargeant tout simplement sur l'autre... Ajoutons que l'artiste Matta ne figure pas au palmarès des artistes les plus connus. Dans ce contexte, le succès de l'exposition dépend d'autant plus d'une communication efficace. Conscient d'un réel problème, les partenaires doivent se réunir pour revoir la stratégie com' de l'ensemble des musées.
Trop c'est trop pour Jean-Pierre Zanlucca, délégué syndical SDU responsable des musées, qui se fait le relais d'un sentiment de déception des agents municipaux. "Quarante contractuels ont été embauchés pour l'année capitale. Or, actuellement nous sommes en sureffectif ! Tout part à vau-l'eau, les agents doivent par exemple payer de leur poche le nettoyage des vêtements de travail". Un employé des musées témoigne d'une situation "catastrophique". "Il y a un vrai problème de budget, ce n'est pas une question de manque de temps, ils ont eu quatre ans pour se retourner et engager des travaux. Mais pendant des années, il n'y a pas eu de travaux, ou du rafistolage. Du coup, tous les musées ont vieilli, comme le Mac qui a presque vingt ans. La Ville a davantage misé sur le Palais des sports, le Palais Longchamp et le château Borély. La logique aurait voulu que les travaux aient lieu avant l'année culturelle, pour que la ville soit la plus opérationnelle possible pendant cette année." Outre le problème du budget, le salarié reconnaît lui aussi un problème de communication : "Elle ne se fait pas, c'est le black out total, les gens pensent que les musées sont ouverts, ils arrivent de l'autre bout de la ville et se retrouvent devant des grilles fermées."
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