Baumettes : la justice ordonne une remise en état des cellules
Le tribunal administratif de Marseille a ordonné
vendredi 14 décembre 2012 à l'administration pénitentiaire de contrôler que
chaque cellule de la prison marseillaise des Baumettes "dispose d'un éclairage
artificiel et d'une fenêtre en état de fonctionnement", à la suite d'une requête
de l'OIP.
L’administration devra également “faire procéder à l’enlèvement des détritus”
dans les cellules et les communs de la prison, ainsi que veiller à ce que les
repas des détenus ne soient plus “entreposés sur le sol ni à proximité des
bennes à ordures”.
“Une victoire en demi-teinte”, pour l’avocat de l’Observatoire international des prisons (OIP), Me Patrice Spinosi, regrettant que le juge administratif n’ait pas considéré que l’état de délabrement de la prison, pointé dans un rapport du contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), Jean-Marie Delarue, mettait en péril la vie des détenus.
Dans le cadre d’une procédure en urgence de référé liberté, l’OIP, auquel s’étaient associés le Syndicat de la magistrature (SM, gauche), le Conseil national des barreaux, le Syndicat des avocats de France (SAF, gauche) et l’Ordre des avocats de Marseille, demandait que “des mesures urgentes” soient prises à la prison des Baumettes, une semaine après la publication du rapport Delarue.
“Ce jugement est la reconnaissance d’une carence de l’administration qui porte atteinte à la dignité des détenus. Des obligations sont ainsi imposées à l’administration”, a ajouté Me Spinosi, précisant qu’il envisageait de saisir le Conseil d’Etat.
L’avocat a précisé qu’un second référé, dit de mesures utiles, avait été déposé devant la même juridiction, afin “qu’après ces mesures urgentes, l’administration se penche sur le fond”.
Une première judiciaire - Dans cette nouvelle procédure, l’OIP demande que des travaux de rénovation soient engagés au centre pénitentiaire des Baumettes et souhaite également que la prison soit vidée de ses occupants pendant ces travaux.
De son côté, le bâtonnier de Marseille, Me Jérôme Gavaudan, a souligné que cette décision constituait “une première judiciaire”. “Injonction est faite par le juge administratif sur les conditions matérielles de détentions: il fait le constat d’un traitement inhumain et dégradant”, a-t-il déclaré.
Jeudi, à l’audience, Benoît Vandermaesen, magistrat du parquet de Marseille et délégué du SM, avait souligné que rien n’avait changé aux Baumettes depuis l’inspection en octobre du contrôleur Delarue, après avoir fait lui aussi une visite au centre pénitentiaire lundi.
(*) Section de Toulon de la LDH
article de la rubrique prisons
date de publication : jeudi 22 septembre 2005
Il se félicite de " l’écoute très attentive " du ministre des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy, mais regrette que son homologue de l’Intérieur Nicolas Sarkozy ait "annulé" leur rendez-vous. " Il doit avoir d’autres priorités et c’est dommage ", déclare Alvaro Gil-Robles. La France était le 32è et dernier pays qu’il visitait dans le cadre de sa mission.
Il doit rédiger un rapport fin novembre qui comportera un certain nombre de "recommandations", non contraignantes, à l’égard des autorités françaises.
un entretien avec Alvaro Gil-Robles,
les propos ont été recueillis par Christine Gomez
un entretien avec Jean-Pierre Dubois, président de la LDH
les propos ont été recueillis par Clément Moulet
“Une victoire en demi-teinte”, pour l’avocat de l’Observatoire international des prisons (OIP), Me Patrice Spinosi, regrettant que le juge administratif n’ait pas considéré que l’état de délabrement de la prison, pointé dans un rapport du contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), Jean-Marie Delarue, mettait en péril la vie des détenus.
Dans le cadre d’une procédure en urgence de référé liberté, l’OIP, auquel s’étaient associés le Syndicat de la magistrature (SM, gauche), le Conseil national des barreaux, le Syndicat des avocats de France (SAF, gauche) et l’Ordre des avocats de Marseille, demandait que “des mesures urgentes” soient prises à la prison des Baumettes, une semaine après la publication du rapport Delarue.
“Ce jugement est la reconnaissance d’une carence de l’administration qui porte atteinte à la dignité des détenus. Des obligations sont ainsi imposées à l’administration”, a ajouté Me Spinosi, précisant qu’il envisageait de saisir le Conseil d’Etat.
L’avocat a précisé qu’un second référé, dit de mesures utiles, avait été déposé devant la même juridiction, afin “qu’après ces mesures urgentes, l’administration se penche sur le fond”.
Une première judiciaire - Dans cette nouvelle procédure, l’OIP demande que des travaux de rénovation soient engagés au centre pénitentiaire des Baumettes et souhaite également que la prison soit vidée de ses occupants pendant ces travaux.
De son côté, le bâtonnier de Marseille, Me Jérôme Gavaudan, a souligné que cette décision constituait “une première judiciaire”. “Injonction est faite par le juge administratif sur les conditions matérielles de détentions: il fait le constat d’un traitement inhumain et dégradant”, a-t-il déclaré.
Jeudi, à l’audience, Benoît Vandermaesen, magistrat du parquet de Marseille et délégué du SM, avait souligné que rien n’avait changé aux Baumettes depuis l’inspection en octobre du contrôleur Delarue, après avoir fait lui aussi une visite au centre pénitentiaire lundi.
(*) Section de Toulon de la LDH
pour Alvaro Gil-Robles, les prisons françaises sont les pires d’Europe
article de la rubrique prisons
date de publication : jeudi 22 septembre 2005
Le
commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, Alvaro
Gil-Robles, dresse un bilan extrêmement sévère des prisons françaises.
Un dossier publié sur le site du Nouvel Observateur, le 22 septembre 2005.
Un dossier publié sur le site du Nouvel Observateur, le 22 septembre 2005.
- Le mur d’enceinte de la prison des Baumettes à Marseille.
Les prisons comme en Moldavie
Le commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe Alvaro Gil-Robles dresse jeudi 22 septembre un bilan extrêmement sévère des prisons françaises, à l’issue d’une mission de seize jours en France. Pour lui, elles sont les pires d’Europe, affirme-t-il dans Libération. Alvaro Gil-Robles qualifie notamment la prison des Baumettes à Marseille, d’" endroit répugnant ". Mais c’est avant tout le "dépôt" réservé aux étrangers sous le palais de justice à Paris qui l’a choqué :" De ma vie, sauf peut-être en Moldavie, je n’ai vu un centre pire que celui-là ! C’est affreux ! Les gens s’entassent dans un sous-sol sur deux niveaux, sans aération. Ils se promènent dans une cour minuscule grillagée de tous côtés. Au second niveau, on marche sur la grille, au-dessus de ceux du premier niveau. Les fonctionnaires en sont eux-mêmes très gênés. Il faut fermer cet endroit, c’est urgent. " [1]En revanche, Alvaro Gil-Robles juge " encourageantes " ses conversations " très franches et réalistes " avec les magistrats français et a été " impressionné " par le travail de certains éducateurs avec les enfants délinquants. Rapport fin novembre
Il se félicite de " l’écoute très attentive " du ministre des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy, mais regrette que son homologue de l’Intérieur Nicolas Sarkozy ait "annulé" leur rendez-vous. " Il doit avoir d’autres priorités et c’est dommage ", déclare Alvaro Gil-Robles. La France était le 32è et dernier pays qu’il visitait dans le cadre de sa mission.
Il doit rédiger un rapport fin novembre qui comportera un certain nombre de "recommandations", non contraignantes, à l’égard des autorités françaises.
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"La surpopulation est un vrai problème"un entretien avec Alvaro Gil-Robles,
les propos ont été recueillis par Christine Gomez
- Qu’avez-vous constaté de grave dans les prisons françaises et quelles seraient les solutions envisageables pour remédier à ces problèmes ? N’y a-t-il pas un manque de moyens et de personnel ?
- Comment s’est déroulée votre mission et avez-vous été sollicité par le personnel pour sonner l’alarme ?
- Qu’en est-il de votre rencontre avec Nicolas Sarkozy ? A-t-il prévu un autre rendez-vous et à qui allez-vous faire part de vos recommandations dans votre rapport ?
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"La France devrait accorder ses discours et ses actes"un entretien avec Jean-Pierre Dubois, président de la LDH
les propos ont été recueillis par Clément Moulet
- Le commissaire européen aux droits de l’Homme, Alvaro Gil Robles, juge que les prisons française sont les pires d’Europe. Comment peut-on imaginer une telle situation dans l’un des pays les plus riches de l’Union ?
- Nicolas Sarkozy a annulé son rendez-vous avec Alvaro Gil Robles. Que peut-on en conclure ? Le ministre de l’Intérieur se désintéresse-t-il de l’état du parc carcéral français ?
- Alvaro Gil Robles va maintenant rendre un rapport sur les prisons européennes et formuler des recommandations non-contraignantes pour les Etats. Peut-on raisonnablement penser que la France les mettra en œuvre ?
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