Quand les Etats généraux du logement vont au-delà des chiffres
« Face à la crise du logement, il faut construire plus » : les Etats généraux menés ces six derniers mois par Marseille Provence Métropole, et dont la synthèse a été faite vendredi, ont au moins permis de souligner toutes les lacunes de cette antienne des discours politiques et de notre tendance à se focaliser sur les chiffres. Car, comme le détaillait notre article précédent, encore faut-il savoir ce que et pour qui on construit, se rappeler qu’il ne sert à rien de faire marcher la bétonneuse à fond si l’on laisse le parc existant se décrépir, interroger le cadre dans lequel on agit (concurrence pour les terrains entre bailleurs sociaux et investisseurs attirés la défiscalisation, conditions de fixation des loyers etc.).
Pas de réponse unique au logement pour tous
Les chiffres d’ailleurs, plus personne n’y pensait lorsque les discussions se sont tournées vers toutes ces personnes qui connaissent des situations particulières : « femmes seules avec enfants, jeunes en grande précarité, personnes handicapées, gens du voyage », a énuméré Philippe Méjean, de l’Institut d’urbanisme et d’aménagement d’Aix-en-Provence. « Par delà l’arithmétique des discours généraux, il faut avoir des approches très fines de la demande sociale », a-t-il poursuivi.
Résoudre le problème du logement, c’est aussi intervenir sur toute la chaîne que constitue un « parcours d’insertion allant de la rue à l’hébergement d’urgence, au logement adapté et enfin au droit commun », a détaillé Anne Ghigini, responsable de l’intermédiation locative au groupement de coopération sociale Galile. Des acteurs (Fapil, Fnars, Unhaj au niveau national) aux types de logement (foyers de jeunes travailleurs, foyers de travailleurs migrants, résidences sociales…) aux outils (sous-location, bail glissant), « tous ces noms barbares répondent à des besoins d’usagers », a plaidé Sandrine Chapuis. Avec cet aveu : « oui tout cela est éclaté et il y aurait besoin de mutualiser ». Mais, réclament dans une plate-forme commune plusieurs acteurs du logement d’insertion, il faut aussi une intervention publique en même temps qu’une sécurisation et une visibilité de leur activités.
En tout cas, en ce qui concerne l’hébergement à Marseille, la situation est difficile, d’après Fatih Bouaroua, représentant régional de la Fondation Abbé Pierre. Et notamment les Roms, « accueillis pour mieux les faire partir » par le Samu social pour les uns, réduit à habiter « même pas dans des bidons-villes mais des bidons-rues » pour la plupart. Ca aussi c’est une question de logement, même si on est loin des programmes immobiliers de la Capelette ou Menpenti…
Guichet unique de financement, appel à l’expérimentation
Allez, vous reprendrez bien une dose de complexité ? Mais cette fois-ci en forme de dénonciation, celle qu’ont exprimé de nombreux intervenants face à un système qui ne facilite pas une tâche déjà compliquée. « Lorsqu’on regarde les mécanismes de financement, on est éberlués de cet éparpillement excessif », a lancé Philippe Méjean. D’où un appel à une « plate-forme d’acteurs qui mutualisraient leur contributions, ce qui pourrait aller jusqu’à un guichet unique mis en place par la communauté urbaine ». Réponse d’Eugène Caselli, président de MPM : « on ne peut pas décider tout seuls mais si tout le monde est d’accord c’est faisable ». Directrice générale de la Régionale de l’Habitat, Anne-Christelle Gensse en serait ravie : « Oui à une plate-forme car cet empilement fait que nous perdons beaucoup de temps ».
L’autre appel, celui de l’adjointe au maire de Marseille Arlette Fructus appelant à la rescousse MPM pour réaliser les dessertes et les réseaux correspondant aux logements qu’elle autorise (compétences sur lesquelles elle n’a pas la main), donne également une idée du maquis institutionnel avec lequel les acteurs doivent faire. Mais la charge la plus violente, menée par André Jolivet, président de la Maison de l’architecture et de la ville, l’a été contre la « complexité » concernait celle des normes et réglementations, qui ne tiennent pas compte de la… « complexité de la vie ».
Exemple évoqué tout au long de la journée : l’habitat « participatif » ou « coopératif », dont un projet est en train de voir le jour à Marseille. Y compris par Eugène Caselli qui s’est déclaré « très sensible à l’appel à l’expérimentation », annonçant la création d’un « fond d’innovation pour l’habitat qui lancera des appels à projets, auquel MPM contribuera à hauteur de 1 million d’euros par ans sur 6 ans et j’espère que d’autres collectivités feront de même« .
L’occasion peut-être de redonner une place à ceux qui sont trop souvent oubliés : les habitants eux-mêmes. « On a peut-être laissé aux seuls professionnels du logement la responsabilité de s’en occuper », a lancé Philippe Méjean. Y compris en terme de concertation. Afin de préparer l’intégration au futur programme local de l’habitat (PLH) des notions de « projet urbain » et une « nouvelle méthode de travail en amont pour produire des discussions », Eugène Caselli va « demander aux services de MPM de mettre en œuvre cette démarche sur deux ou trois sites que nous définirons, pour créer des ateliers urbains ». Quant aux Etats généraux de l’Habitat, ils seront « prolongés avec un rendez-vous tous les ans ».
Au-delà des chiffres de production, quelle solution pour la crise du logement ?, sur Marsactu
Un projet d’habitat participatif à Saint-Mauront soutenu par la mairie de Marseille, sur Marsactu
Pas de réponse unique au logement pour tous
Les chiffres d’ailleurs, plus personne n’y pensait lorsque les discussions se sont tournées vers toutes ces personnes qui connaissent des situations particulières : « femmes seules avec enfants, jeunes en grande précarité, personnes handicapées, gens du voyage », a énuméré Philippe Méjean, de l’Institut d’urbanisme et d’aménagement d’Aix-en-Provence. « Par delà l’arithmétique des discours généraux, il faut avoir des approches très fines de la demande sociale », a-t-il poursuivi.
Résoudre le problème du logement, c’est aussi intervenir sur toute la chaîne que constitue un « parcours d’insertion allant de la rue à l’hébergement d’urgence, au logement adapté et enfin au droit commun », a détaillé Anne Ghigini, responsable de l’intermédiation locative au groupement de coopération sociale Galile. Des acteurs (Fapil, Fnars, Unhaj au niveau national) aux types de logement (foyers de jeunes travailleurs, foyers de travailleurs migrants, résidences sociales…) aux outils (sous-location, bail glissant), « tous ces noms barbares répondent à des besoins d’usagers », a plaidé Sandrine Chapuis. Avec cet aveu : « oui tout cela est éclaté et il y aurait besoin de mutualiser ». Mais, réclament dans une plate-forme commune plusieurs acteurs du logement d’insertion, il faut aussi une intervention publique en même temps qu’une sécurisation et une visibilité de leur activités.
En tout cas, en ce qui concerne l’hébergement à Marseille, la situation est difficile, d’après Fatih Bouaroua, représentant régional de la Fondation Abbé Pierre. Et notamment les Roms, « accueillis pour mieux les faire partir » par le Samu social pour les uns, réduit à habiter « même pas dans des bidons-villes mais des bidons-rues » pour la plupart. Ca aussi c’est une question de logement, même si on est loin des programmes immobiliers de la Capelette ou Menpenti…
Guichet unique de financement, appel à l’expérimentation
Allez, vous reprendrez bien une dose de complexité ? Mais cette fois-ci en forme de dénonciation, celle qu’ont exprimé de nombreux intervenants face à un système qui ne facilite pas une tâche déjà compliquée. « Lorsqu’on regarde les mécanismes de financement, on est éberlués de cet éparpillement excessif », a lancé Philippe Méjean. D’où un appel à une « plate-forme d’acteurs qui mutualisraient leur contributions, ce qui pourrait aller jusqu’à un guichet unique mis en place par la communauté urbaine ». Réponse d’Eugène Caselli, président de MPM : « on ne peut pas décider tout seuls mais si tout le monde est d’accord c’est faisable ». Directrice générale de la Régionale de l’Habitat, Anne-Christelle Gensse en serait ravie : « Oui à une plate-forme car cet empilement fait que nous perdons beaucoup de temps ».
L’autre appel, celui de l’adjointe au maire de Marseille Arlette Fructus appelant à la rescousse MPM pour réaliser les dessertes et les réseaux correspondant aux logements qu’elle autorise (compétences sur lesquelles elle n’a pas la main), donne également une idée du maquis institutionnel avec lequel les acteurs doivent faire. Mais la charge la plus violente, menée par André Jolivet, président de la Maison de l’architecture et de la ville, l’a été contre la « complexité » concernait celle des normes et réglementations, qui ne tiennent pas compte de la… « complexité de la vie ».
Exemple évoqué tout au long de la journée : l’habitat « participatif » ou « coopératif », dont un projet est en train de voir le jour à Marseille. Y compris par Eugène Caselli qui s’est déclaré « très sensible à l’appel à l’expérimentation », annonçant la création d’un « fond d’innovation pour l’habitat qui lancera des appels à projets, auquel MPM contribuera à hauteur de 1 million d’euros par ans sur 6 ans et j’espère que d’autres collectivités feront de même« .
L’occasion peut-être de redonner une place à ceux qui sont trop souvent oubliés : les habitants eux-mêmes. « On a peut-être laissé aux seuls professionnels du logement la responsabilité de s’en occuper », a lancé Philippe Méjean. Y compris en terme de concertation. Afin de préparer l’intégration au futur programme local de l’habitat (PLH) des notions de « projet urbain » et une « nouvelle méthode de travail en amont pour produire des discussions », Eugène Caselli va « demander aux services de MPM de mettre en œuvre cette démarche sur deux ou trois sites que nous définirons, pour créer des ateliers urbains ». Quant aux Etats généraux de l’Habitat, ils seront « prolongés avec un rendez-vous tous les ans ».
Au-delà des chiffres de production, quelle solution pour la crise du logement ?, sur Marsactu
Un projet d’habitat participatif à Saint-Mauront soutenu par la mairie de Marseille, sur Marsactu
Une réponse à “Quand les Etats généraux du logement vont au-delà des chiffres”