samedi 23 avril 2011

Immigration : comment draguer Le Pen sans sortir de Schengen




MA REINE LA PINE


Immigration : comment draguer Le Pen sans sortir de Schengen

La France envisage de rétablir les contrôles de papiers aux frontières, en suspendant provisoirement les accords de Schengen. Un avertissement à l'Italie, jugée trop permissive à l'égard des clandestins venus de Tunisie, mais aussi un message aux électeurs du FN, qui réclame le rétablissement des frontières à l'intérieur de l'Europe.
Jusqu'ici, le gouvernement s'était contenté d'augmenter les effectifs des forces de l'ordre à la frontière avec l'Italie et, dimanche, de suspendre les trains en provenance de Vintimille, ville-frontière italienne. Il semble désormais prêt à aller plus loin, selon une source à l'Elysée citée par l'agence Reuters :
« Ce qu'il nous semble, c'est qu'il faut réfléchir à un mécanisme qui permette, lorsqu'il y a une défaillance systémique à une frontière extérieure de l'UE, d'intervenir en prévoyant une suspension provisoire, le temps que la défaillance soit réglée. »

Marine Le Pen veut sortir de Schengen

La « défaillance » en question, ce serait celle de l'Italie. La France lui reproche de ne pas faire grand-chose pour empêcher les immigrants clandestins tunisiens de traverser la frontière franco-italienne.
Et même d'encourager leur passage, en leur attribuant des titres de séjour provisoires. Ces titres permettent en effet, une fois accueilli par un des 25 Etats de l'espace Schengen, de circuler librement d'un de ces pays à l'autre.
Concrètement, cette suspension des accords de Schengen reviendrait à rétablir le contrôle des papiers aux frontières et dans les aéroports. Mais l'impact symbolique serait bien plus important.
Les accords de Schengen restent en effet une des cibles privilégiées du Front national. Comme dans ce communiqué publié lundi, dans lequel le FN raillait les « gesticulations électoralistes » du gouvernement à la frontière franco-italienne :
« Marine Le Pen rappelle que seule une sortie de la France de l'espace Schengen permettra à notre pays de maîtriser ses frontières. Elle enjoint le gouvernement de Nicolas Sarkozy à cesser de se soumettre au diktat migratoire européen. »

Ce ne serait pas une première

La mesure envisagée par l'Elysée va dans le même sens, mais elle est beaucoup moins radicale. Tout est dans la nuance : suspendre les accords de Schengen, ce n'est pas en sortir. Et la mesure n'est pas aussi exceptionnelle qu'elle en a l'air.
Chaque membre de l'espace Schengen peut en effet suspendre provisoirement l'application des accords. Mais la réglementation européenne fixe plusieurs conditions :
  • la suspension est possible « en cas de menace grave pour l'ordre public ou la sécurité intérieure » ;
  • elle ne peut pas durer plus de trente jours, mais si nécessaire, elle peut être renouvelée par périodes de trente jours ;
  • les mesures prises « ne doivent pas excéder ce qui est strictement nécessaire pour répondre à la menace grave » ;
  • les autres Etats membres doivent être consultés au moins quinze jours avant la suspension, sauf en cas de menace « imprévisible » (par exemple, des attentats).
La France n'a d'ailleurs pas attendu Marine Le Pen et la crise tunisienne pour prendre de telles mesures. Elle avait déjà suspendu les accords de Schengen après les attentats de l'été 1995, pour réduire les risques terroristes, ou encore lors du sommet de l'Otan à Strasbourg en 2009, pour limiter la contestation.
La France va devoir convaincre ses partenaires européens - et notamment l'Italie - qu'il y a également urgence. Ca tombe bien : un sommet franco-italien est prévu à Rome mardi. Nicolas Sarkozy pourra donc reprocher de vive voix à Silvio Berlusconi sa « défaillance », et lui expliquer pourquoi les immigrants tunisiens représentent bien une « menace grave ».

1 commentaire:

lejournaldepersonne a dit…

Poux et ripoux

Des poux, y en a eu et y en aura toujours, même là où ils ne sont pas censés y être, sur la tête d’un chauve. Comment vous l’exprimez sans façons ni contrefaçons ?
Ce sont de petits insectes parasites invisibles à l’œil nu, mais qui passent leur temps à gratter à la porte de nos deux hémisphères, à empêcher notre conscience de dormir sur ses deux oreilles.
Mais pour les dénicher sur la tête d’un chauve il faut s’accrocher… toutes ces polices qui fouillent et farfouillent à chaque coin et recoin, exécutant des ordres insensés et une sale besogne pour accomplir proprement leur tâche…tout en sachant qu’ils ne vont pas en ramasser des masses… ni venir à bout de cette irréversible menace :
Quelle idiote ! Ce ne sont pas les poux qu’ils cherchent mais les chauves… parce que les poux, y en a à peu près sur toutes les têtes, mais les chauves eux, ne courent pas les rues.
Il faut donc aller les chercher, leur donner libre accès avant de leur courir après. Les capturer et les reconduire en dehors de nos tracés, parce qu’ils n’ont toujours pas saisi tout le fossé qui sépare deux verbes-clés : cueillir et accueillir.
Ça y est !
Je crois que j’y suis… les chauves ne désignent pas ceux qui n’ont pas un cheveu sur la tête mais tous ceux qui n’ont pas la tête qui nous revienne…
La thèse est balaise : même avec rien sur la tête, on leur cherche des poux. Pour reprendre un dicton qui dispense de tout commentaire : il faut les pourchasser, si vous ne savez pas POURQUOI… Eux, ils le savent. Ils ont des têtes à avoir des poux. Les chauves sourient…et ils ont bien raison de sourire… l’Italie nous renvoie ses chauves et nous demande de leur trouver des poux. En échange de quoi, on leur renvoie des poux pour qu’ils les incrustent sur la tête de leurs chauves. Parce qu’avant d’être européens… nous sommes avant tout chauvins !

http://www.lejournaldepersonne.com/2011/04/poux-et-ripoux/